La CFDT, c'est aussi la première organisation syndicale dans les EPST CNRS, Inraé, Inserm, IRD.
Le 18 septembre, le Sgen-CFDT EPST Recherche était reçu pour le président du CNRS accompagné par la DGDR. Le Sgen-CFDT a souhaité faire le point sur quelques dossiers de l’actualité du CNRS dont certains crispent les gestionnaires mais plus largement désorganisent les activités scientifiques.
ESR Mission : quand Notilus coule l’activité scientifique !
Sgen-CFDT : La mise en place de l’ESR Mission cet été est un fiasco complet. De multiples difficultés de tous ordres contribuent à entraver l’activité de recherche. Il ne s’agit pas de simple résistance au changement compte tenu de la nature et du nombre des dysfonctionnements rencontrés. Le CNRS envisage-t-il des mesures correctives rapidement ou de revenir à l’ancien système ?
Antoine Petit (réponse complétée par le DGDR)
Le Président présente ses excuses aux agents. Les raisons des dysfonctionnements sont nombreuses mais sont en passe d’être réglées. Les « gros bugs racines » ont été corrigés au 18/09/23. Etamine a été développé dans un laboratoire, puis testé par d’autres laboratoires et puis (enfin?) étendu à tous les laboratoires. Le passage à l’échelle nationale a été plus compliqué que prévu. De même, les échanges avec les autres logiciels (Etamines vers Notilus, vers Goelett et des liaisons vers Gestlab ou BFC ou Sifac) se sont avérés source de difficultés supplémentaires. D’ici une ou deux semaines, cela devrait aller mieux, il n’est pas possible de revenir en arrière.
Il faudra faire un audit pour connaitre les vrais dysfonctionnements. L’ouverture des outils à tous les agents a démarré en été avec 6 mois de retard ce qui, avec le recul, a été une mauvaise période car beaucoup étaient en congés. Le président espère que les agents vont comprendre rapidement l’intérêt de l’outil. Par exemple, des directeurs d’unités font encore des validations alors qu’ils pourraient déléguer. Il y a eu des formations avant mais elles n’ont pas été suffisantes et, maintenant, la problématique est de faire des formations sur tous les outils en continu et il faudra de la documentation. Le principal objectif de cette nouvelle chaine d’outils reste la dématérialisation des ordres de missions avec l’intégration dans Gestlab/BFC/Sifac (donc plus de double saisie).Le traitement des missions FMCAC (Frais de mission sur convocation de l’administration centrale) sera également revu. Enfin, le président salue l’énorme effort de la part des gestionnaires pour tenter de faire fonctionner l’ensemble malgré tout.
Le Sgen-CFDT Recherche considère qu’un tel fiasco n’aurait jamais dû arriver au CNRS et continuera à remonter les problèmes de dysfonctionnements. Le Sgen-CFDT recherche EPST espère que l’ensemble des gestionnaires seront récompensés de leurs efforts pour compenser cette mise en place désastreuse.
Sgen-CFDT : L’article L.556-1 du code général de la fonction publique offre la possibilité aux fonctionnaires d’être maintenu en fonctions au-delà de 67 ans, sur autorisation et sans autres conditions. Le refus d’autorisation doit être motivé. Quelle est la politique du CNRS en la matière ?
Antoine Petit : Les prévisions de départ à la retraite 2024 sont de 270 chercheurs et 360 Ingénieurs Techniciens. On ne sait pas encore si la nouvelle loi modifiera les comportements des agents concernant leur départ à la retraite.
La politique du CNRS consiste à refuser toute prolongation au-delà de 67 ans, même pour ceux qui n’ont pas tous leurs trimestres. Le CNRS maintient cette politique pour favoriser le recrutement de jeunes agents.
Une actualisation des Lignes Directrices de Gestion (tirée de la circulaire du conseil d’état) est en cours. Concernant la retraite progressive, le CNRS n’a pas encore de doctrine.
Le Sgen-CFDT soutient la nécessité de favoriser le recrutement de jeunes agents mais regrette cette limitation du recrutement basée sur les départs à la retraite. Nous suivrons de près les éventuelles dérogations à ce principe ainsi que la mise en place de la retraite progressive au CNRS.
Sgen-CFDT : La presse s’est fait l’écho de la déclaration du ministre de l’économie concernant la trésorerie abondante au CNRS. Alors que la paupérisation des laboratoires est de notoriété publique et les grands défis sociétaux toujours plus complexes (voir dernier Contrat d’objectifs et de performance signé entre le CNRS et l’Etat), cette déclaration a de quoi surprendre les agents du CNRS et également le grand public. Quelle est l’explication et la réponse du CNRS?
Antoine Petit : Le CNRS n’est pas seul maitre de son fond de roulement. Son budget est en grande partie assuré par l’Etat et des représentants du ministère des finances siègent à son Conseil d’Administration. Le fond de roulement est actuellement de 700 M€ dont l’immense majorité est déjà engagé pour des projets pluriannuels. Il reste 100 M€ qui ne sont pas engagés sur les 4 milliards d’€ de budget. Ce fond de roulement assure au CNRS seulement 17 jours d’avance de fonctionnement alors que la règle est de l’ordre de plusieurs mois d’avance.
A ce jour, le ministère n’a formulé aucune requête auprès du CNRS à ce sujet.
Le Sgen-CFDT Recherche restera attentif sur ce sujet et s’engage à lutter contre toute tentative de confiscation d’une partie du budget du CNRS.
Annonce d’Antoine Petit
Par ailleurs, le président a annoncé une initiative visant à améliorer l’attractivité du CNRS pour les titulaires et les contractuels dans les délégations/laboratoire/système central. Il s’agit de solliciter du ministère une enveloppe de 10 millions d’€ pour améliorer l’indemnitaire de 170€ par mois pour 4100 agents des fonctions support et abonder de 0,5M€ l’enveloppe CIA pour les nouveaux entrants. Il est également prévu 1M€ pour le package d’entrée des chercheurs. Cette demande est bien entendu conditionnée à l’accord des tutelles.
Le Sgen-CFDT Recherche salue cet effort tout en regrettant une prise de conscience tardive de l’administration des nécessaires efforts pour combler la désaffection des agents vis-à-vis de leur employeur. Nous rappelons également qu’outre la rémunération et l’indemnitaire, les agents ont besoin d’un véritable cadre de travail motivant et bienveillant.