La licence professionnelle, oubliée par l’arrêté master ?

Le nouvel arrêté master instaure un droit à la poursuite d’études pour tous les titulaires d’une licence, mais il ne mentionne pas les licences professionnelles.

Licence professionnelle et droit à poursuite d'étude en master

Pourquoi ne pas avoir mentionné  la licence professionnelle ?

Parce que cette licence a une vocation d’insertion directe dans le monde du travail et est destinée à des étudiants qui ne veulent pas poursuivre en master.

Que se passerait-il si le texte instaurait un droit à la poursuite d’études après une licence professionnelle ?

On assisterait probablement à un phénomène identique à celui qui s’est développé pour les DUT. Destinés à l’origine aux étudiants qui auraient des difficultés à suivre en licence, les DUT devaient permettre une sortie directe sur le marché du travail.

Mais ils reçurent au fil du temps de plus en plus de « bons » étudiants, alors que ceux-ci n’auraient pas eu de problème dans les filières dites généralistes. Tout simplement parce que ceux-ci adoptaient le « principe de précaution » : ils avaient alors le choix de la date de leur sortie sur le marché du travail.

Bien entendu, un bon étudiant a parfaitement le droit de vouloir faire une filière « courte », parce qu’il souhaite travailler rapidement. Mais le fait de choisir une telle filière ET de continuer ensuite ses études diminue le nombre de places pour les étudiants les plus en difficulté. Ces derniers s’inscrivent alors en licence, et se retrouvent dans une situation très difficile comme le montrent les taux de réussite en 1° année (16,8% pour les bacs technos et 5,8% pour les bacs pros).

C’est pour cette raison que la piste des quotas de bacs technologiques pour les IUT et de bacs professionnels pour les BTS a été envisagée.

En pratique

La licence professionnelle ne supprime pas dans les faits l’accès au master, puisque environ 32% des étudiants de Licence Professionnelle continuent leurs études.

Le texte du nouvel arrêté master évite que la poursuite d’études apparaisse comme un cheminement normal après la licence pro. Ce qui aurait comme conséquence des recrutements à l’inverse de l’objectif initial : aider les étudiants en difficulté et développer l’insertion professionnelle de cadres intermédiaires.

Pour aller plus loin :