Université de Tours : Au fil des dossiers n°72

L’action syndicale, l’information et la co-construction ne sont possibles que grâce à votre soutien et il y a toujours de très bonnes raisons d’adhérer à la CFDT.

L’actualité de l’UT décryptée par la CFDT

Le mois de janvier a été marqué par une activité syndicale riche.

Rencontre avec le président et son équipe, déclinaison par la CFDT de ses priorités en termes de dialogue social, réunion du comité social d’administration et travail de la formation spécialisée, accompagnement de collègues ou de collectifs de travail, autant de moment qui mobilisent les élus et délégués de la CFDT.

Nous reprenons ici les principaux points et sujets traités :

Dialogue

Le président de l’Université propose à minima trois réunions annuelles d’échanges avec les différents acteurs de vie sociale et politique de l’établissement. La CFDT y est tout à fait favorable dés lors qu’elle permet la participation du plus grand nombre à la vie démocratique. La CFDT a précisé simplement que le dialogue social s’inscrit dans le cadre fixé par le législateur qui organise la démocratie sociale. La CFDT proposera de rencontrer les élus des différents conseils des listes LUE, Alternative et Autrement pour débattre de nouvelles pistes afin de favoriser la démocratie participative au sein de notre  université.

Groupes de travail et chantiers

Si le président de l’université a confirmé la tenue d’un GT Rifseep sur les agents de catégorie C avec l’objectif de faire passer 40% d’entre eux dans le groupe 1, il a annoncé un GT sur les mobilités des personnels et la mise en place un GT sur la situation des CDD et CDI au 2e semestre 2025.

Sur ce point, la temporalité nous paraît trop lointaine tant les urgences et les attentes sont nombreuses. Nous avons indiqué que l’on demandera l’ouverture d’une négociation collective pour organiser ce temps de dialogue social et formaliser des propositions concrètes sur les conditions de recrutement et les évolutions salariales des CDD et CDI.

La CFDT a demandé également la mise en place d’un GT afin de travailler sur le prochain plan sur l’égalité professionnelle femme-homme et réaliser un bilan sur le fonctionnement des cellules d’écoutes dont celle sur les VSS.

Par ailleurs, la CFDT a demandé aussi de prendre le temps de l’analyse dans le fonctionnement des Lignes Directrices de Gestion sur la gestion des carrières des enseignants-chercheurs mais a également alerté de l’imbroglio juridique à venir si le projet du vice-président Recherche de contourner les prérogatives du CAC restreint dans la gestion des carrières des enseignants-chercheurs était maintenu.

Organisation du travail et défense du personnel

Le président de l’Université a annoncé la tenue d’un premier séminaire de l’implication et l’application de l’IA dans notre organisation du travail mais sans attendre,  une première réunion des informaticiens de proximité a engendré inquiétude et surprise de voir ainsi débarquer un cabinet extérieur dont les missions sont restées trop floues sur les objectifs attendus (déshumanisation des rapports au travail, taylorisation des tâches, suppression des emplois ?). Mais pas de faux-procès, l’appel a un cabinet extérieur a du être programmé bien avant l’arrivée de nouvelle équipe.

La CFDT via la F3S-CT mène un travail en direction des antennes financières sur leurs attentes et problématiques professionnelles. La CFDT regrette d’ores et déjà la suspension du principe d’intéressement collectif annoncée par la nouvelle équipe alors même que les agents sont très fortement impactés par le déploiement de SIFAC+.  Mais lors de l’étude du budget rectificatif, il sera encore temps de faire d’autres choix que ceux annoncés en décembre dernier.

La CFDT est également intervenue sur la question de la sécurité des usagers du Plat d’Etain en faisant part de la dangerosité de la sortie du site pour les cyclistes sur la rue du Plat d’Etain en demandant la réouverture de l’accès Est du site.

Sur la question de la fermeture en février des sites universitaires, le président de l’Université a indiqué qu’il présenterait une étude des coûts. La CFDT a rappelé que le sujet n’était pas uniquement financier mais qu’il fallait aussi aborder la question de la qualité de vie au travail.

Suppression de 15 postes de CDD …

CONTRACTUELSLa CFDT a réagi vivement à cette annonce tant elle avait un caractère brutal et descendant. La CFDT et l’UNSA ont souhaité aborder ce point au CSA du 23 janvier en demandant des précisions sur l’identification de ces suppressions et des conséquences sur le réemploi des collègues et des missions et activités supprimées. La CFDT a contesté une annonce brutale et sans consultation des instances pourtant compétentes pour aborder toutes les questions d’emplois. Depuis cette annonce, le président nous a apporté des précisions :

« Comme vous le savez, les contraintes budgétaires et le cadre fixé par le nouveau décret financier nous ont amenés à faire un certain nombre d’arbitrages y compris sur la masse salariale pour l’élaboration du budget 2025.

En effet la première version du budget préparée précédemment à notre arrivée à la gouvernance de l’université, basée sur des hypothèses très optimistes d’évolution de la SCSP, et sans prendre en compte l’augmentation du CAS pension, nous amenait à un budget qui s’écartait très notablement du cadre réglementaire qui s’appliquera dès le BR1 pour notre université.

Dans ce contexte l’ensemble des dépenses de l’université ont été revues, et il a été identifié dans ces arbitrages une masse salariale correspondant au non-renouvellement de 15 CDD (Biatss ou enseignants ndlr) à partir de septembre 2025.

Néanmoins, dès la présentation de ces éléments d’arbitrage, et dans toutes les instances ou ceux-ci ont fait l’objet d’une présentation (CA, Commission des moyen, CDC, réunion des DU etc.), nous avons affirmé que selon l’évolution du paysage budgétaire national, selon les résultats du compte financier 2024, selon les annonces de notification pour charge de service public 2025, que si nous en avions la possibilité nous reviendrions en priorité sur le non renouvellement de ces 15 CDD. Cela a été redit hier en réunion du CA lors du vote du budget initial et ceci figurera au compte-rendu de ce CA.

Dès lors, dans l’attente de ces éléments, vous comprendrez que l’identification des missions concernées n’a pas encore été réalisée, et nous espérons ne pas avoir à faire ce travail. »

La CFDT sera particulièrement vigilante et accompagnera les collègues sur leurs droits et sur les offres de réemplois mais de manière plus générale, elle attend sur ce sujet dialogue et transparence de la part de la gouvernance.

…. et une création ?

Alors que les questionnements dans les services et composantes étaient nombreux, la CFDT s’interroge sur la publication récente d’un recrutement pour un renforcement au service des relations internationales de la faculté de Droit pour une période d’un an et ce jusqu’en février 2026, sans attendre le budget rectificatif. Voilà une bonne nouvelle sur la santé financière de l’établissement à venir mais on attend que cette création (à 50%) soit présentée au CSA.

On n’a pas de pétrole …

Slogan des années 70 de la grande époque giscardienne, la célèbre  expression « on n’a pas de pétrole mais on a des idées » a été revisitée lors des voeux de l’équipe présidentielle par un  » se développer avec moins de moyens« .

Au-delà de ce clin d’oeil à l’histoire contemporaine, la CFDT soutiendra pleinement les actions pour soutenir l’Enseignement supérieur et la Recherche public en considérant que notre richesse, ce ne sont pas les indicateurs du tout financier mais les femmes et les hommes qui font vivre nos établissements dans leurs dimensions scientifiques et pédagogiques.

Le conseil d’administration l’a rappelé et la présidence de l’université a été explicite en communiquant auprès de la communauté universitaire : « L’Université française en général et l’université de Tours en particulier pâtissent d’un véritable sous-financement depuis plusieurs années, qui la place dans une situation de tension budgétaire permanente et la met en difficulté pour continuer à assurer dans de bonnes conditions ses missions de service public d’enseignement supérieur et de recherche. L’Université n’a aujourd’hui plus d’alternative. Elle regretterait d’être condamnée inexorablement à dégrader la qualité de ses formations et de sa recherche, au détriment de l’avenir de sa jeunesse. »


AU CSA du 23 janvier 2025

Un CSA d’échanges et de débats où la CFDT propose, négocie, avance

Ouverture des concours d’ASI voie spécifique

En attendant le vote d’un budget par l’Etat, les élus au CSA ont examiné les propositions de fléchage du repyramidage des postes de catégorie B en assistant ingénieur. Grâce à l’accord signé par la CFDT, l’établissement  a connu un repyramidage des emplois jamais réalisé avec 18 rehaussements en trois ans : 6 en Bap A, 3 en Bap B, 2 en bap E, 2 en Bap F et 5 en bap J. La position de la CFDT est bien d’agir sur le réel, en transparence avec les agents et non pas de dire non à tout et tout le temps.

Aussi, la gouvernance avait proposé deux options avec l’ouverture selon les Bap :

  • option 1 ouverture dans les bap suivantes :  A(2), B(1), C(1), E(1), J(1) en bap E, 2 en Bap F et 5 en bap J
  • option 2 – ouverture dans les bap suivante A(2), B(1), E(1), F (1), J(1)

La CFDT a proposé une troisième option qui prenait en compte les ouvertures sur les trois dernières années et les ouvertures au concours classique plutôt favorables à la BAP J. La proposition de la CFDT a été très largement adoptée avec donc les ouvertures au concours suivant :  A(2), B(1), C(1), E(1), F (1).

Prime de charges administratives

Dans un contexte juridique et budgétaire particulier, les nouvelles modalités de prise en charge des indemnités de charges administratives des vice-présidents au titre du C2 comme du volume des décharges sont de fait un sujet sensible et hautement symbolique tant ils font  valeur d’exemple pour l’ensemble de la communauté université.

Alors la délibération pour avis prévoyait une augmentation de la prime C2 de 7% pour les MCF du 1er groupe et de 4,81% pour les MCF du deuxième groupe. Sur la totalité de l’enveloppe, la CFDT a calculé une baisse de 16% de l’enveloppe attribuée (94.505 euros annuels contre 110.436 euros pour la précédente équipe). En revanche, le volume total d’heures de décharges attribuées progresserait de 14% (+211 heures) soit un coût correspondant à plus d’un MCF.

Aussi, la CFDT proposait de maintenir la prime C2 au montant initial de 2024.

Par ailleurs, nous avons rappelé  encore une fois notre position autour de la C2 qui n’a été activée que pour l’équipe de gouvernance et les directeurs de l’unité de recherche alors même que la C2 est une disposition indemnitaire commune à l’ensemble des activités des enseignants-chercheurs. Sur ce sujet, la position de la CFDT est constante hier comme aujourd’hui et nous demandons de rouvrir ce sujet de discussion avec les élus du CAC et ceux du CSA.

La présentation de cette délibération pour avis nous permet également de nous interroger sur le fondement juridique du blocage de l’indemnité des enseignants du second degré alors que la délibération a été prise en 2024 [depuis le versement a été confirmé par la direction de l’établissement, ndlr] Nous avions demandé dès lors la mise en paiement de cette prime conformément à la délibération votée.

Aussi, la CFDT proposait que sur le sujet de la prime des VP que le CSA donne un avis sur la proposition d’ajustement du C2 :

  • Mise en place de la même indemnité pour l’ensemble des catégories d’emplois (PU, MCF, ESAS)
  • Maintien de la C2 du groupe 1 à 8835 euros
  • Mise en en place de la C2 groupe 2 au regard du taux moyen observé en 2024 des groupes 2 et 3

La gouvernance a entendu nos différents arguments et en particulier celui lié à la hausse de cette prime dans le contexte politique, notre incompréhension de voir une prime sur une charge administrative être modulée en fonction du corps d’appartenance de l’agent. Pour la CFDT, la gouvernance ouvrait un espace de dérégulation générale qui pouvait être déclinée aux responsables de département ou directeurs de composantes s’ils sont PU, MCR, PRAG, contractuels !

Le Plan de formation 2025

Un communication particulière interviendra sur ce point mais la CFDT est intervenue sur la nécessité de respecter le droit à la formation des enseignants (titulaires et contractuels). Convoqué pour une formation, la/le collègue n’est pas tenue de devoir récupérer ses heures de cours sauf à être rémunéré en heures complémentaires.

Congé de transition professionnelle

Il s’agit de la mise en place d’un nouveau droit (accord interprofessionnel de 2023) qui concerne en particulier les agents de catégorie C sans baccalauréat, les agents en situation de handicap et celles et ceux exposé à un risque d’usure professionnelle (avis du médecin du travail). L’usure professionnelle peut concerner toutes les catégories d’emplois. La CFDT s’est inquiété de la limitation de la prise en charge à 5.000 euros de frais de formation dans le cadre d’une reconversion professionnelle. A suivre donc.

Protection sociale complémentaire (volet prévoyance)

Après une délibération sur le volet santé, il s’agissait de rattacher l’établissement à l’appel ministériel dans son volet prévoyance. Sur ce point, la CFDT a fait l’intervention suivante :

La CFDT a signé le 20 octobre 2023 un accord majeur qui améliore les droits des agent·e·s dans la fonction publique d’Etat en matière de prévoyance. Il concerne l’amélioration des garanties en « prévoyance », c’est-à-dire la couverture des accidents de la vie professionnelle que sont l’incapacité de travail, l’invalidité ou le décès, il vise aussi à favoriser le maintien et le retour à l’emploi. Il s’agit d’une avancée sociale qui couvre aussi les agents contractuels et qui renforce les solidarités.

Comme dans le secteur privé, la CFDT considère que c’est dans de la responsabilité de l’employeur de protéger ses salariés. La CFDT souhaitera la mise en place d’un comité de suivi en lien avec le déploiement des deux volets de la protection sociale complémentaire rappelant ici que la protection sociale complémentaire rentre dans les domaines de négociation au niveau de l’établissement.

Enfin, la CFDT regrette l’entrée en vigueur du nouveau contrat de protection santé complémentaire au 1er avril 2026.  Si ce retard s’explique, il n’est pas admissible pour la CFDT.

Nous demandons à l’État, pour « compenser » partiellement ce retard, de doubler sa participation forfaitaire en passant de 15 à 30 euros.