Une rentrée anticipée ?

Le Sgen-CFDT anticipait dés le mois de juin une rentrée compliquée ....

Dès cette semaine, des milliers d’étudiants découvrent l’Université après plusieurs mois d’absence.

La direction de l’Université martèle un seul mot d’ordre celui du présentiel, rien que le présentiel que du présentiel.

Des voix discordantes se font portant attendre. L’IUT de Tours a préparé dès le mois de juin un plan B, des équipes pédagogiques demandent le déploiement d’enseignements hybrides et inventent au pied levé des enseignements asychrones, bimodaux, synchrones … déployant ensemble  leurs talents pour une université autrement.

Dans quelques semaines, l’Université sera-t-elle au pied du mur ? Fallait-il organiser le premier semestre sur un seul modèle pédagogique ou bien proposer des organisations pédagogiques diverses et plurielles. Dès le 8 juin, pourtant, nous interpellions la communauté universitaire en ces termes :

Nous avons à plusieurs reprises posé la question de la rentrée de septembre, de l’accueil des étudiant.e.s – en particulier des primo-inscrit.e.s – et des modalités d’enseignement pour l’année à venir. En attente de directives ministérielles, aucun scénario n’est privilégié pour l’instant, même si on peut supposer que les enseignements comprendront très certainement une partie en présentiel et une partie en distanciel.

Les discussions ont démarré dans certaines composantes et un cadrage sous forme de questions a été publié par la direction de l’établissement. Cependant, la CFDT souhaite qu’un ou deux scénarii soient étudiés rapidement, en y associant les conseils afin de permettre aux équipes enseignantes et d’appui d’anticiper la préparation des cours et de discuter des moyens.

La période de confinement a montré les efforts incroyables développés dans l’urgence pour la mise en place de cours en distanciel. Cependant, cette expérience a également montré l’importance déterminante du contact régulier et en présentiel avec les étudiant.es, en particulier pour les plus fragiles d’entre eux. Il est donc indispensable de trouver, en fonction des contraintes, de nouvelles façons de fonctionner qui incluent une part de présentiel la plus importante possible, notamment pour les L1. Une trop faible part de présentiel pourrait conduire les étudiants à faire l’économie de résider sur place et à des décrochages en nombre.

Il faudra ainsi évaluer très rapidement la possibilité d’assurer des cours, TD, séances de tutorat en petits groupes et prévoir dès le départ une certaine réversibilité dans l’organisation des enseignements pour pouvoir s’adapter à l’évolution de la pandémie.

Ce nouveau fonctionnement imposera nécessairement une nouvelle prise en compte des tâches d’enseignement, le suivi à distance impliquant une gestion différente et souvent alourdie des temps de préparation, dispensation du cours et correction. Il faudra également disposer d’un nombre accru d’outils fiables et conviviaux permettant de faire efficacement à distance ce qui devra l’être. La gestion des salles pourra être envisagée autrement en tenant compte de la distanciation physique non seulement dans les salles mais aussi dans les espaces de circulation et d’attente. Là aussi, il faut aussi revoir une politique menée depuis de nombreuses années de réduction des prestations liées à l’entretien des locaux.

L’Université doit donc mener un travail très rapidement sur la question de l’enseignement à distance et mener une vraie évaluation de ce qui a marché, de ce qui n’a pas marché. De nombreux enseignants, de nombreuses équipes pédagogiques ont questionné leurs étudiants, ont des retours de leur continuité pédagogique. Il nous parait nécessaire de mutualiser les enquêtes et de mener un travail en toute transparence sur le sujet sans tomber dans les à priori ou les discours démagogues sur le sujet.

Voilà quelle était notre approche et qui n’avait pas d’autres préoccupations que réussir la rentrée, bien loin des arrière-pensées pré-électorales.