La syndicaliste ….

Mercredi 1er mars, en présence Maureen Kearney et du réalisateur Jean-Paul Salomé, la CFDT Cadres, la CFDT Métallurgie et la Maison des Lanceurs d'Alerte ont proposé à près de quelques 400 adhérents CFDT une projection-débat autour du film « La Syndicaliste ».

Une histoire collective de la CFDT

Lorsque Maureen Kearney, secrétaire du comité du groupe européen à Areva, mandatée par la CFDT, en 2012, lance l’alerte pour dénoncer un accord entre la France et la Chine comportant le transfert de technologie vers le continent asiatique – accord qui aurait  menacé des milliers d’emplois en France – , elle n’aurait jamais imaginé ce à quoi elle allait être confrontée. Son objectif, comme la grande majorité des lanceurs d’alerte, n’était pas de devenir une héroïne ni un personnage médiatique.

Maureen, avec la section CFDT d’Areva, voulait porter à la lumière un accord secret et éviter que celui-ci se fasse « sur le dos » des salariés français. Son histoire raconte comment le fait de révéler une affaire d’Etat très sensible, où se trament des jeux de pouvoir en haut lieu, tourne au cauchemar.

Le 17 décembre 2012, déjà menacée depuis plusieurs semaines, Maureen Kearney est trouvée à son domicile ligotée, scarifiée et violée. On la mettra à terre. Histoire inconcevable en France pour une déléguée syndicale dans une multinationale, où, pendant des années le dialogue social était de bonne qualité. Histoire inconcevable par sa violence, à tel point qu’on s’empresse de renverser les choses : Cette histoire n’a pas eu lieu. Maureen a tout inventé : de victime elle devient l’accusée d’un crime imaginaire.

« Heureusement, mon entourage proche ainsi que la CFDT ont été un soutien sans faille pour traverser toutes ces épreuves. Le Syndicat a même payé mes frais de syndicat, et je n’aurais rien pu faire sans aide. J’ai finalement été relaxé en 2018 et pour l’heure, aucun auteur de l’agression n’a été identifié.

« L’engagement syndical est essentiel pour le bien collectif et il est très important que les gens comprennent. En effet, en Allemagne ou en Angleterre, il faut savoir que seules les personnes syndiquées peuvent profiter des accords signés. Les syndicats ont mauvaise presse en France et pourtant, les bénéfices des négociations sont pour tout le monde, syndiqué ou pas, ce qui est généreux et solidaire. » Maureen KEARNEY