Une communication intersyndicale et une alerte vive de la CFDT EPST Recherche à la dernière F3SCT extraordinaire de l'Inserm, réunit le 7 mai illustre cette tension.
Croire que la désorganisation et le changement du travail ne touchaient que l’Université serait un erreur. Nos collègues dans les antennes financières, les gestionnaires ou ceux qui rament au sein du comité technique dans leur relation avec l’AMUE ne sont pas seuls dans cette galère au coût non négligeable pour l’établissement : 200.000 euros.
Les alertes de la CFDT ont permis un meilleur accompagnement et des relations moins tendues au sein de l’établissement. Pour autant, l’AMUE et son super produit ne répondent pas aux exigences de nos organisations, des besoins des usagers comme des agents travaillant sur cet outil. Et dire que la gouvernance s’en soucie réellement, ce n’est pas certain. Nous attendons toujours le message de la direction de l’établissement promis lors de la dernière Formation spécialisée à l’ensemble de la communauté universitaire expliquant la situation aux usagers principaux, les enseignants-chercheurs.
Du côté de l’Inserm où certains des gestionnaires dans les UMR sont aussi dépendants, la situation est pire.
Une communication intersyndicale et une alerte vive de la CFDT EPST Recherche à la dernière F3SCT extraordinaire de l’Inserm, réunit le 7 mai illustre cette tension.
Les représentants CFDT Recherche EPST ont pu alerter la direction de l’Inserm sur les risques professionnels graves générés par la mise en œuvre du logiciel de gestion SIFAC+ au sein de l’Inserm.
Depuis plusieurs semaines, les remontées du terrain sont unanimes : la transition précipitée de SAFIR vers SIFAC+, sans test en conditions réelles, sans finalisation des modules critiques et sans accompagnement suffisant, entraîne une désorganisation profonde du travail, une surcharge massive pour les personnels, et un niveau de stress inédit dans nos structures.
Les faits sont nombreux, graves et bien documentés :
- Les agents des délégations régionales sont à bout, mobilisés depuis janvier sans repos, soumis à un rythme intenable et sans moyens humains supplémentaires ;
- Les gestionnaires des unités, pourtant en première ligne, ont été marginalisés dans le déploiement, doivent maintenant composer avec des outils instables et une absence de formation adaptée, tout en subissant la pression ou des dysfonctionnements quotidiens ;
- Les agents en mission avancent des frais sans remboursement dans les délais, générant une insécurité financière inacceptable, certains voyant jusqu’à la moitié de leur salaire ponctionnée sans régularisation préalable ;
- L’absence de visibilité sur les budgets, les recettes, les factures non réglées ou encore les aides sociales non versées, affecte l’ensemble des personnels, jusqu’aux plus vulnérables.
Ces dysfonctionnements répétés ne sont pas de simples « ajustements techniques ». Ils constituent un risque psychosocial majeur : charge mentale démesurée, perte de sens, conflits internes, atteinte à la santé physique et mentale des agents.
Nous déplorons le manque de reconnaissance de cette situation par la direction, qui continue de minimiser les impacts humains et d’affirmer que le déploiement de SIFAC+ se passe sans encombre.
En refusant de reconnaître les difficultés, on bloque toute possibilité de réagir et d’améliorer la situation.
Aussi, nous demandons à cette F3SCT :
- La reconnaissance formelle du risque professionnel lié au déploiement de SIFAC+ ;
- La mise en œuvre d’une évaluation des risques spécifiques à cette transition, en lien avec les services de prévention et les représentants du personnel ;
- Des mesures concrètes et immédiates de soutien aux personnels les plus impactés (renforts, réorganisation temporaire, soutien psychologique, allègement des tâches, délais assouplis, etc.) ;
- La mise en place d’un suivi régulier en F3SCT de l’impact de SIFAC+ sur les conditions de travail.
En vertu du principe de prévention inscrit dans le Code du travail, la modernisation des outils de gestion ne peut se faire au détriment des conditions de travail, ni au mépris de la santé mentale et physique des agents.
Communiqué de l’intersyndicale CFDT-FSU-CGT-UNSA de l’INSERM
En avril 2025 l’Inserm est à GENOUX !!!
Monsieur le président directeur général de l’Inserm et Monsieur le directeur général délégué de l’administration.
Nous souhaitons vous alerter sur le fort mécontentement de vos personnels à la suite du changement de logiciel de gestion de notre organisme de recherche (SAFIR à SIFAC plus). Nous sommes à l’heure actuelle dans la situation que nous craignions et que nous (organisations syndicales) avions dénoncée il y a bien plus de 6 mois.
Et pourtant, vous et les membres de la direction persistez à affirmer que le déploiement de SIFAC+ se poursuit sans difficulté majeure !
De qui se moque-t-on ? Est-ce bien sérieux ?
Nous sommes proches de l’arrêt de fonctionnement de la plupart des Unités de recherches gérées par l’Inserm !
- Les fournisseurs ne nous font plus confiance (plus d’établissement de devis tant que leurs factures, en souffrance, ne sont pas régularisées).
- Les personnels du siège et des délégations régionales sont extenués avec un rythme effréné depuis janvier 2025.
- Les gestionnaires des différents laboratoires sont également en grande souffrance, au vu de leurs formations tardives et de l’ergonomie des fonctionnalités de l’outil.
- Les personnels ne sont pas remboursés en temps et en heures de leur frais de mission. Ces frais sont à leur charge depuis octobre 2024 et d’autres agents qui ont la chance d’avoir des cartes bleues professionnelles (avec un délai de 55 jours pour le prélèvement sur le compte personnel) ne sont pas remboursés de leurs frais avant le prélèvement. Les prélèvements pour mission, notamment à l’étranger, peuvent représenter jusqu’à la moitié d’un salaire.
- Les gratifications pour les masters 2 n’ont pas toutes été régularisées FIN avril 2025. Nous sommes, en tant qu’organisations syndicales, atterrées à la fois de ce retard de versement de 2 à 4 mois et de ce manque de respect de nos jeunes étudiants qui représentent l’avenir de la recherche française, et que nous faisons fuir avec un tel fonctionnement.
- Les versements des aides financières accordées aux agents en grande difficulté lors de la réunion de mars de la Commission Nationale des Aides Financières (CNAF) sont toujours en attente. Depuis le début de l’année, aucune aide n’a pu être versée… Laisser des agents au bord du gouffre sans solutions est scandaleux.
- Le CAES est en grande difficulté : le versement de la subvention de l’Inserm vient enfin d’être versé avec plus de 2 mois de retard. Sans le fond de roulement les subventions aux agents n’auraient pas pu être versées.
- Un arrêt de gestion de 6 mois, comme on le connait maintenant à l’Inserm, aurait conduit n’importe quelle entreprise à la faillite : savez-vous dans quel état sont les structures de l’Inserm ?
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- Quel est le montant que doit l’Inserm suite aux retards pour le paiement des factures (intérêts moratoires) ?
- Quand les agents pourront être remboursés de leurs frais de mission ?
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Nous demandons un état des lieux détaillé de la situation actuelle de SIFAC+ et un calendrier précis sur la mise en place de tous les outils qui ne sont pas encore fonctionnels.
Les organisations syndicales représentatives à l’Inserm