La direction de l’établissement propose de détourner le contenu de l’accord sur la prime d’intéressement pour répondre à une promesse électorale.
La CFDT ne cautionnera pas ce détournement et plutôt que répondre à une approche clientéliste, demande que les premiers agents concernés par la mise en place d’une prime d’intéressement soient que celles et ceux qui ont été impactés fortement par le déploiement de SIFAC+, par la réorganisation du travail liée aux travaux de la BU des Tanneurs ou par les missions d’assitant·e de prévention.
Explications !
📄 Quel est le contenu de la proposition transmise à la commission d’examen de la prime d’intéressement, ce 8 septembre ?
Elle propose un versement forfaitaire de 358 € bruts à 157 enseignants du second degré (ESAS). Le motif est l’effort pédagogique particulier pour l’élaboration et la mise en œuvre des nouvelles maquettes de formation en 2024. La logique est uniforme : 100% du montant pour les présents toute l’année, 50% pour les arrivés/partis en cours d’année.
📜 Quel est le contenu de l’accord signé, le 26 juin 2025 ?
L’accord instaure un régime d’intéressement collectif pour tous les personnels de l’université. Il repose sur des critères objectifs et mesurables, avec trois niveaux d’implication (100%, 50%, 20%). Il exclut les activités déjà reconnues par d’autres dispositifs (ex. référentiel d’équivalences horaires). Il prévoit une commission consultative qui émet un avis sur les projets structurants proposés.
⚠️ Point de divergence
En choisissant le critère d’attribution suivant : chaque ESAS de l’établissement au titre de l’effort pédagogique particulier réalisé pour l’élaboration et la mise en œuvre des nouvelles maquettes de formation en 2024 pour bénéficier de cette prime, l’établissement propose un critère qui œuvre la porte à toutes les dérives et interprétations.
Chacune et chacun en toute objectivité analysera l’incongruité de la formulation comme de son application. Pourquoi pas proposer le critère suivant : attribuer une prime à tous ceux et celles qui se lèvent le matin pour travailler. Et quid des collègues enseignants contractuels ou des biatss qui ont contribué à cette élaboration ?
Mais soyons clairs !
La CFDT soutient activement une meilleure reconnaissance des ESAS, tant sur le plan statutaire que financier, et milite pour une équité de traitement avec les enseignants-chercheurs.
Ainsi en 2025, la CFDT a obtenu plusieurs avancées afin en particulier celle de sécuriser juridiquement les pratiques dans les universités et de laisser la liberté aux ESAS d’articuler, s’ils le souhaitent, dans leur service normal de 384h, de l’enseignement « pur » et des responsabilités pédagogiques ou collectives avec à la clef la définition d’un référentiel des tâches pédagogiques.
Dans le même temps, la CFDT soutenait les mesures prises dans les établissements pour reconnaitre cet investissement via des primes complémentaires.
Pour la CFDT, l’urgence est de mettre en place un nouveau référentiel des tâches comme de sécuriser juridiquement la mise en place d’un complément indemnitaire comme le font d’autres universités. Dans le même temps, la CFDT revendique toujours une adhésion des ESAS au RIPEC, avec des montants équivalents à ceux des enseignants-chercheurs afin de supprimer le décrochage indemnitaire.
Mais la CFDT ne cautionnera pas le détournement de l’accord signé par la CFDT et l’UNSA sur la prime d’intéressement.
La CFDT ne s’oppose par à une reconnaissance indemnitaire des ESAS mais pour cette juste reconnaissance indemnitaire, l’établissement doit se rapprocher des autres universités (Cergy, Saclay…) ou du ministère pour disposer du bon mode d’emploi réglementaire de la politique indemnitaire des ESAS.
D’aucuns diront que cette mesure ressemble plus à une pratique d’une université bananière !