Simplifier peut-être de bonne gouvernance dès lors qu'un certain nombre de conditions sont réunies. Simplifier n'est pas déréguler.
Voilà le retour d’un leitmotiv qui pourrait sortir d’un programme d’un candidat libéral ou illibéral : « nous sombrons sur la contrainte », « il faut simplifier les procédures », « je veux décider moi-même sans contrainte des conseils »….Il faut donc laisser-faire pour reprendre l’expression libérale du 18e siècle très en vogue outre-Manche.
Cette volonté de simplifier est donc inscrit dans la nouvelle note stratégique de l’établissement.
Mais qui peut être contre cette simplification ?
Devoir refaire chaque année les emplois du temps, changer tous les six mois les modalités d’examens, changer les intitulés de maquette, faire signer une autorisation de déplacement, saisir ses besoins scientifiques dans Dialog (note stratégique), justifier ses dépenses auprès des financeurs, ne pas converser avec un tchatbot comme si vous étiez un client de SFR ou de la CAF pour demander un accompagnement informatique, être obligé de rendre des comptes à l’employeur, c’est-à-dire à l’Etat qui décline les politiques publiques.
Voilà certainement de très bonnes raisons de prôner la simplification sans tomber dans un discours poujadiste.
Pourtant à la question posée au CAC du 6 mai pour savoir ce à quoi que la nouvelle équipe de gouvernance mettait derrière le mot simplification … il y eut un léger malaise et en tout cas aucune proposition.
Alors pour aider la nouvelle équipe à dégraisser le Mammouth (à oui cela vous rappelle aussi quelques chose), on vous proposera prochainement un petit questionnaire où vous pourrez aussi proposer des simplifications (à part la disparition des organisations syndicales, car il faudrait supprimer le Constitution pour cela !)
Mais attention, souvent la simplification entraîne moins de droits humains ou moins de droits environnementaux
Simplifier ou non, mais être au plus proche du travail
Pour la CFDT, vous l’aurez compris, simplifier peut-être de bonne gouvernance dès lors qu’un certain nombre de conditions sont réunies. Simplifier n’est pas déréguler. Il appartient à la gouvernance de garantir que la vie de notre établissement dans ses missions comme dans sa place économique respecte nos principes, nos valeurs et permette d’atteindre les engagements qui sont les nôtres, en particulier en matière sociale, écologique ou démocratique. Pour la CFDT, une bonne simplification est celle qui permet l’effectivité des droits des usagers comme des agents publics.
De ce fait, la simplification ne peut se faire dans l’urgence et doit faire l’objet d’un réel travail de concertation et d’expertise, afin d’évaluer précisément les effets de la suppression de telle ou telle procédure.
Plus structurellement, il faut s’interroger sur la construction de la norme elle-même : pourquoi elle a été mise en place, par qui a-t-elle été décidée (généralement par le législateur ou la gouvernance !) ?
Enfin parce que travailler à travailler mieux et à travailler autrement concerne l’organisation du travail, la CFDT entend que les évolutions proposées soient débattues au sein de l’instance dédiée : la Formation spécialisée Sécurité Santé et Conditions de travail.
Mais pour la CFDT, la meilleure façon de simplifier la vie au travail, la vie des équipes et des collectifs de travail, c’est bien d’avoir des agents sans contrat précaire.
Alors pourquoi ne pas proposer que les vacataires étudiants ne soient plus recruter des contrats horaires générant un travail supplémentaire dans les antennes financières et à la DRH ou les étudiants ne bénéficient que 80% de leur salaire avant une régularisation à la fin de contrat de travail ou que les CDD deviennent des CDI ou des CDI de mission, histoire de gagner en simplification.