PaRM entre fact-checking et fake news

Voilà que PaRM redevient un argument de campagne ....

Dans sa dernière communication, l’équipe autour d‘une université ambitieuse, responsable et humaine s’essaie à un fact-checking, c’est à dire à la vérification des faits. Pour autant sur de nombreux sujets, nous retrouvons des raccourcis ou des omissions, certainement dans le souhait d’être percutant avec leurs lecteurs. En disant cela, il n’est pas question d’une quelconque hostilité dans les propos de la CFDT.

D’abord parce que la CFDT réfute un terme emprunté au domaine de la guerre et qui renvoie à des conflits armés, la CFDT préfère largement le terme de désaccord ou de divergence.  Et ce n’est pas très grave, on le constate même dans le gouvernement nouvellement nommé !

Pour autant, dans un raccourci pour le moins curieux, les auteurs  indiquent que le dispositif PaRM a été arrêté au sein de l’établissement. En disant cela, les rédacteurs ne connaissent pas forcément le dispositif Escale déployé en licence dont l’environnement est encore développé à la rentrée 2024. Il doit accompagner les directeurs d’études (loi ORE) et proposer des nouvelles modalités de suivi pédagogiques des étudiants. Ce dispositif est financé par PaRM justement.

Alors PaRM, de quoi parle-t-on et où en sommes-nous ?

Le projet PARM avait comme objet d’« offrir aux étudiants de l’université de Tours des licences générales modulaires, singulières et évolutives, adaptées à leurs profils et à leurs projets » avec la mise en place des enseignements en FOAD dans toutes les licences. La CFDT a défendu ce projet (lire l’article consacré le 16 juin 2019 par la CFDT).

Quel est le constat ?

  • Peu d’équipes pédagogiques se sont emparés de ce dispositif. Dans un certain nombre de formation, alors que des postes d’ATER avaient été mis en place pour permettre la production de cours en FOAD, aucune production n’a vu le jour.
  • La mise en place de l’offre modulaire avec un module 3 partagé a entrainé une complexification extrême dans l’organisation pédagogique avec des résultats peu probants dans les résultats académiques des étudiants.
  • La crise sanitaire et le basculement pendant plus d’un semestre ont modifié profondément la réceptibilité des équipes pédagogiques à la FOAD.

Au regard des difficultés rencontrées, lors de l’évaluation à mi-parcours par un jury international, ce dernier a proposé à l’Etat de diminuer une partie de la dotation du projet PARM.

Aussi, le dispositif autour d’Escale, et l’accompagnement des directeurs d’études – dispositif figurant dans la loi ORE a été préservé. Le sujet le plus délicat fut d’accompagner les agents dans des possibilités de reclassement au sein de l’université point sur lequel la CFDT était vigilante.


Pour être plus précis, nous publions – la CFDT a elle aussi quelques archives – un extrait de la publication de l’agence de presse spécialisée AEF du 8 février 2024.

« Le Ceeri (Comité des écosystèmes de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation), qui réunit notamment le président du jury de l’action concernée et les représentants de l’État (SGPI, MESR…), a décidé, en septembre 2023, de proposer à la Première ministre l’arrêt du financement, par France 2030, de quatre projets NCU (Nouveaux cursus à l’université) ainsi que la diminution des crédits d’un 5e. 

Cette décision a été prise sur la base d’évaluations à mi-parcours par le jury international, présidé par Denis Bédard, consultant et professeur associé à l’université de Sherbrooke (Canada), qui a succédé à Hanne Leth Andersen. 

Les financements de ces projets au titre de France 2030 sont donc sur le point de s’arrêter ou de diminuer, selon des modalités diverses et en cours de précision, d’après les informations recueillies par AEF info.

Pour rappel, dans le cadre du PIA 3 (désormais France 2030), l’appel à projets NCU a fait l’objet de deux vagues de sélection et était doté de quelque 326 M€ (voir encadré ci-dessous). Parmi les critères d’évaluation, le cahier des charges précise que les projets doivent être transformants (1). […]

Les projets concernés sont ceux de Sorbonne université (NLSU), de l’Upec (Pulse), de la Comue université de Lyon (Cursus+) et de Tours (Parm) et des universités d’Angers et du Mans (Thélème) seront diminués. […]

Arrêt du financement NCU sauf pour une petite partie du projet à Tours. Le NCU Parm (Parcours de réussite modulaire) à l’université de Tours, noté A+ et doté de 8 millions d’euros dans le cadre de la vague 2, voulait « offrir aux étudiants de l’université de Tours des licences générales modulaires, singulières et évolutives, adaptées à leurs profils et à leurs projets ».


Notre analyse est qu’au-delà de l’évolution du projet PaRM, c’est bien la question de l’accompagnement et l’adhésion de la communauté universitaire à des projets structurants qui se posent.

Indéniablement, fort de l’expérience passée (projet d’EUR sur l’Intelligence du patrimoine, PaRM), en présentant dans les différents instances (CA, CR, CFVU),  l’état d’avancement des projets et en communiquant dessus, l’adhésion et l’acculturation de la communauté universitaire ont été plus fortes à en croire le déploiement de Néolaia ou HLoire Val Health depuis plusieurs mois.