L'audience intersyndicale sur l'avenir des DCIO demandée depuis 6 mois a enfin eu lieu le 19 juin. Si beaucoup d'incertitudes persistent, il est certain que, en termes de GRH, c'est un beau gâchis !
Les autorités du Rectorat, Secrétaire Générale, Adjoint DRH et Chef du SAIO) ont reçu en visioconférence une délégation de 5 DCIO et de représentants du Snes-FSU et du Sgen-CFDT. La réunion a commencé par les déclarations du Snes-FSU puis du Sgen-CFDT : Déclaration préalable 19 juin 2020.
Les représentants syndicaux ont présenté les grandes difficultés liées au dialogue social dans l’académie relativement à la situation vécue par les DCIO depuis plusieurs années. Ils ont également réaffirmé leur total désaccord avec le projet de réorganisation des services pourtant rejeté lors du CTA de décembre 2019.
Expérimentation, réorganisation, restructuration ?
Bien que la Secrétaire Générale du Rectorat parle d’une expérimentation ayant donné lieu à plusieurs concertations, il existe une confusion entre « expérimentation » et « restructuration » du réseau des CIO. Ces termes sont inscrits dans les fiches de postes que les DCIO ont reçues le 11 juin dernier. Pour le CSAIO, ce projet porté par la Rectrice découle d’abord de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel »(2019). Il faut le lier au fait que l’académie d’Orléans-Tours n’a pas mis en œuvre la carte-cible demandée par le Ministère de l’Education Nationale.
Après avoir énuméré les divers GT qui ont eu lieu de 2018 à 2019, ainsi que la réunion de DCIO du 31 janvier, constat est fait que rien n’a abouti. Et que l’adhésion des personnels n’a pas été obtenue, loin de là ! Nous demandons à l’administration de reconsidérer les notions d’expérimentation et de restructuration et de montrer sur quel cadre réglementaire elle s’appuie. En effet, à ce jour, seule la mise à disposition de personnels volontaires à la Région figure dans la convention.
La Secrétaire Générale se défend en disant que, dans le cadre d’une réorganisation, un Recteur peut expérimenter des dispositifs de son choix. Mais là encore, le cadre réglementaire n’est pas précisé contrairement à ce que préconise la loi FILLON.
Seulement un problème de calendrier ?
Selon la Secrétaire Générale, il n’y a pas de problème puisque les DCIO gardent tous les attributs de leur statut. Sauf que le statut des DCIO n’existe plus. Elle préfère parler de « réorganisation » et insiste sur le fait que l’appel à candidature se fait sur la base du volontariat. Mais elle admet qu’il y a un souci de calendrier par rapport aux FP. Elle retire donc le terme de « restructuration ».
Le triptyque systématiquement exposé
- 6 DCIO en appui à la Région (ingénierie sur l’information des métiers),
- 6 DCIO en charge d’un CIO départemental avec ses annexes,
- 6 DCIO adjoint·e·s des IEN IO et un·e DCIO adjoint·e au Chef du SAIO
Pour le Rectorat, cette organisation en tryptique n’implique aucune contrainte. Les postes bénéficieront du même régime indemnitaire que ceux de la Région. La Rectrice peut créer des régimes indemnitaires spécifiques, par exemple : l’IFSE (Indemnité de Fonctions, Sujétions et Expertise).
Concernant les fiches de poste, c’est moins clair. On parle de la nature du poste et de l’intitulé de l’emploi, ce qui est différent.
La question du maintien des supports budgétaires est floue
Que deviennent les supports budgétaires des postes des personnels qui se sont positionnés pour partir à la Région ? Le décompte est contradictoire entre les 19 postes annoncés par le Rectorat (6 x 3 + 1) dont 6 seraient gagés, les 2 ou 3 postes partant à la Région et les 2 postes gelés (Vierzon et Vendôme).
Les DCIO qui décideraient de candidater et qui seraient pris·es ne perdraient pas leur poste. Par contre, ces DCIO ne seraient pas remplacé·e·s dans leur CIO et on aurait alors…
un système mixte :
- des DCIO départementaux pour ne gérer que les CIO qui n’auraient plus de direction
- des DCIO qui ne souhaitent pas candidater qui resteraient sur leurs postes actuels respectifs.
Reste sans réponse la question : que se passe t-il si deux personnes candidatent sur un même poste ?
Le Rectorat semble reconnaître que, si personne ne postule, l’expérimentation ne pourra pas se mettre en place cette année. Mais il faudrait alors envisager une restructuration pour aboutir au schéma voulu par le Rectorat un an après !
Conclusion provisoire : quel gâchis !
Certes, le CSAIO rend hommage aux CIO sur le travail remarquable de la période depuis le 16 mars (maintien du lien avec les familles). Certes, il note qu’il n’y a pas eu dégradation de l’activité. Mais…
la Rectrice n’est pas disposée à revenir en arrière.
Pour le Sgen-CFDT Orléans-Tours, cette audience prouve à quel point le dialogue social dans l’Académie est désastreux. Les personnels des CIO sont victimes d’une GRH lamentable. Il y a urgence à donner des indications précises aux DCIO qui sont dans le mal-être depuis trop longtemps.
Cette situation est navrante par rapport à la grande mission de l’Orientation, aux yeux des usagers de ce service public et ceux des partenaires de la Région.