Audience auprès de la Rectrice sur l’Université d’Orléans

Une délégation intersyndicale a été reçue en audience, lundi 17 juillet 2017, par Madame Katia BÉGUIN, Rectrice de l’académie Orléans-Tours, afin d’échanger sur la situation de l’université d’Orléans.

Une délégation intersyndicale Sgen-CFDT – SNPTES –Unsa Education a été reçue le 17 juillet par Mme Katia BEGUIN, Rectrice d’Orléans-Tours, accompagnée du Secrétaire Général, de la Secrétaire Générale adjointe, directrice de l’administration générale et de l’enseignement supérieur, et du Directeur de cabinet.

En introduction, il est utile de rappeler le silence « bienveillant » de la CFDT, du SNPTES et de l’UNSA Éducation, depuis la prise de fonction de la nouvelle équipe de gouvernance au mois de juin 2016. Or plus d’une année s’est écoulée et il est temps de dire notre vive inquiétude face à des dégradations importantes du climat de travail, des nombreuses incertitudes financières et budgétaires qui pèsent sur l’université, du manque de lisibilité et de stratégie de l’équipe en place, et du déficit de communication et de dialogue à l’égard des personnels de l’université.

La délégation de personnels de l’Université d’Orléans [Sgen-Cfdt – SNPTES – Unsa Education] a porté son intervention sur 4 points précis :

  1. Le départ des cadres administratifs de l’Université d’Orléans

La situation de l’Université d’Orléans et de ses personnels  se dégrade de façon importante entraînant un fonctionnement difficile de l’établissement et des impacts chez les collègues au quotidien (augmentation des arrêts maladie, démotivation…..). Le départ des cadres administratifs de l’université devient problématique pour le fonctionnement : après l’agent comptable, ce sont le directeur général des services et la directrice des ressources humaines qui quittent l’université et plus récemment le directeur des affaires financières. La direction de l’UO est déconnectée de ses personnels

Nous avons demandé et obtenu que la Rectrice s’engage aux côtés de l’Université pour préserver les conditions de travail des cadres et soutienne les personnels, soumis depuis plus d’un an à des conditions de travail très difficiles.

La Rectrice s’engage à faire passer le message au Président de l’Université. Elle ajoute qu’elle aide l’établissement à trouver un nouvel agent comptable et un nouveau DRH.
  1. La situation budgétaire de l’Université d’Orléans et le plan de retour à l’équilibre :

Sur l’épisode de la « cagnotte de 12 millions d’euros », du rapport de l’IAGENR et de la promesse d’accompagnement de l’IGAENR dans cette situation budgétaire difficile (que connaissent du reste une trentaine d’universités), il est regrettable qu’il y ait eu des fuites dans la presse et une très mauvaise communication sur ce dossier qui relève plus d’un règlement de compte qu’autre chose. Faut-il rappeler que le Président Ary BRUAND a même été Vice-président en charge des moyens durant un an ?

Sur le « Plan de Retour à l’Equilibre« , nous regrettons le manque de communication du Président, et demandons à la Rectrice

  • si la trajectoire voulue par le Président et le Rectorat est en voie d’être tenue, notamment au regard des gels des postes d’Enseignants Chercheurs et de BIATSS.
  • s’il est possible de mettre des postes BIATSS et enseignants au concours et au mouvement alors que notre université voit de nombreux excellents collègues BIATSS et enseignants la quitter.

La Rectrice répond qu’il n’y a rien de contraignant dans le plan, que la situation budgétaire de l’université est très dégradée, et regrette que le plan n’ait pas été voté lors de son premier passage au CA – car à ce jour, il n’y a plus aucune marge de discussion et négociation avec la tutelle pour un accompagnement. Elle précise que cette « trajectoire » est un moyen de donner un signe de reprise en main et de projeter des économies qui peuvent être réalisées, à l’horizon des 5 prochaines années ; cette trajectoire a également vocation à s’adapter en fonction du rétablissement des ressources…

Le Secrétaire général de l’académie a complété les propos de la rectrice en affirmant que :

  • Le président a besoin de temps pour infléchir la trajectoire et doit avoir les outils et les armes pour pouvoir communiquer. Tel est le sens de la nouvelle organisation générale des services qui se doit d’être un levier pour revenir à l’équilibre en impliquant la responsabilité de chaque acteur (SRG – DRH – DAF, etc….)
  • Sur la trajectoire 2017, il ajoute que « à force de se plaindre de ne pas avoir assez de ressource, on ne travaille pratiquement pas sur la dépense, le mode managérial de l’université doit changer», il y a des fonctions « finances et immobilier sur lesquelles on doit pouvoir mutualiser… donc geler des supports…
  • Le BR proposé le 18 juillet n’améliore pas le budget initial, il le corrige seulement ou il continue d’élaguer dans les erreurs et errements de la gestion précédente.
  • l’UO a utilisé des sommes pour combler son déficit sur des opérations fléchées. Par conséquent, il faudra vite sortir de la trésorerie et la trajectoire 2018 sera très très tendue (avec risque de cessation de paiement).
  • La variable d’ajustement est donc clairement les emplois  !!!!  NB : ’est notre conclusion pas celle du secrétaire général de l’académie !

La délégation revient sur la déconnection entre la direction de l’UO et ses personnels (Cf. bilan social avec l’augmentation des primes attribuées en 2016 et celle des HC en 2016). La direction ne communique en rien sur l’exécution budgétaire 2017 et sur l’état de la trésorerie en juillet 2017.

Dans le contexte budgétaire actuel, avec l’augmentation significative des effectifs étudiants, on s’interroge sur l’offre de formation surdimensionnée et les choix qui devront se faire au moment de l’accréditation (fermeture des formations de masters à faibles effectifs, maintien des sites délocalisés ?). La délégation exige que l’offre pédagogique soit discutée avec les responsables de formations.

Nous demandons que soient établis un Contrat d’objectifs et de moyens pour chaque composante.

La délégation revient sur la déconnection entre la direction de l’UO et ses personnels (Cf. bilan social avec l’augmentation des primes attribuées en 2016 et celle des HC en 2016). La direction ne communique en rien sur l’exécution budgétaire 2017 et sur l’état de la trésorerie en juillet 2017.

Dans le contexte budgétaire actuel, avec l’augmentation significative des effectifs étudiants, on s’interroge sur l’offre de formation surdimensionnée et les choix qui devront se faire au moment de l’accréditation (fermeture des formations de masters à faibles effectifs, maintien des sites délocalisés ?). La délégation exige que l’offre pédagogique soit discutée avec les responsables de formations.

La Rectrice partage le constat sur le volume des heures complémentaires et n’était pas au courant de l’augmentation de l’enveloppe indemnitaire en 2016. Le choix de protéger les masters à faible effectif est un choix politique, car le Président Ary BRUAND ne souhaite pas que l’UO devienne un centre universitaire (formations seulement de niveau Licence).

La Rectrice précise qu’il n’y a rien de contraignant dans le plan, que la situation budgétaire de l’université est très dégradée et pèse de plusieurs façons sur l’emploi : réduction des postes de titulaires, réduction des promotions des agents (avec une augmentation importante des départs des meilleurs enseignants chercheurs bénéficiant de promotions à l’extérieur) mais aussi restriction de l’emploi de contractuel en faisant le choix de multiplier les heures complémentaires au profit de personnels déjà pourvus d’un emploi plutôt que d’embaucher (72 000 heures complémentaires représentent plus de 180 postes d’enseignants à 384 h.). Il serait opportun de demander un vrai travail sur l’adaptation de l’offre de formation à la capacité de l’établissement avec une réduction des HC à un niveau équivalent à celui fait sur les emplois de permanents comme de contractuels.

Pour la Rectrice, cette « trajectoire » est un moyen de donner un signe de reprise en main et de projeter des économies qui peuvent être réalisées, à horizon des 5 prochaines années. Cette trajectoire a également vocation à s’adapter en fonction du rétablissement des ressources, et des efforts sur le montant des dépenses

  1. La recherche à l’Université d’Orléans

La recherche universitaire est en forte diminution :

  • le nombre d’enseignants chercheurs diminue,
  • les crédits pour la recherche diminuent,
  • le temps recherche diminue (augmentation des HC, diminution du soutien à la recherche du fait de la diminution de l’effectif  BIATSS, suppression des postes d’ATER, enseignements dispensés par les doctorants),
  • l’attractivité des carrières diminue
  • et l’activité de recherche est moins attractive du fait de la diminution des primes de recherche.

La Rectrice comprend ces arguments, entend que nous préférerions qu’une priorité recherche soit affichée au détriment de faire effectuer des heures complémentaires mais renvoie ce sujet aux instances de l’établissement et au principe de l’autonomie des universités.

  1. La Comue Centre Val de Loire.

CFDT, SNPTES et Unsa Education sont prêts à soutenir un projet collectif de site qui englobe la recherche (avec la candidature de projets dans le cadre du PIA3), une offre de formation cohérente (suite de l’évaluation HCERES et dossier d’accréditation des formations) et d’un projet ambitieux pour les étudiants comme pour les personnels.

Mais le projet de statuts qui a été proposé est très loin de ce que nous attendons d’un rassemblement fédéral d’établissements. Sans ambitions et sans concertation,  la nouvelle structure  est complétement désincarnée, les personnels sont absents aussi bien dans la construction que dans le fonctionnement.

Les statuts ne prennent pas en compte les spécificités de chaque établissement (agents du BRGM ou internes du CHRU de Tours), permettant même à un seul établissement – le plus gros – de disposer de tous les élus, disposition qui défavorise l’Université d’Orléans.

Quant aux personnels des organismes (CNRS, INSERM, INRA) qui contribuent pour une grande part à la recherche régionale ils sont exclus des listes des électeurs.

Il est encore temps d’aménager ce projet pour transformer une coquille vide en un projet partagé ambitieux et impliquant le plus grand nombre.

Nous demandons à la Rectrice que les statuts soient retravaillés de façon collégiale et démocratique en tenant compte de nos remarques : nous ne comprenons pas l’urgence à se précipiter pour créer cette COMUE.

La Rectrice confirme que cette COMUE est cohérente et qu’elle englobe les organismes de recherche (!!!) mais que l’INRA et le CNRS ont fait le choix de ne pas être membres de la COMUE. Elle ajoute que 2 raisons justifient la précipitation : la forte pression de la Région Centre Val de Loire et la question du rattachement des personnels COMUE.

 En retour, nous l’informons que les statuts sont bâclés et que les collègues travaillant au CNRS ne pourront être ni électeurs ni éligibles dans les instances et que le statut EPIC du BRGM pose des problèmes de fond quant au rattachement des collègues dans les différents collèges électoraux. On ajoute aussi la question des personnels du CHRU de Tours (seront-ils considérés comme étudiants ou comme personnels ?)

 

La délégation intersyndicale n’a pas été séduite ni convaincue par les propos de la Rectrice qui semble soutenir le Président de l’Université d’Orléans. Soulignons cependant qu’elle s’est montrée à l’écoute, notamment sur les difficiles conditions de travail des personnels et cadres administratifs de l’université, et sur les failles des statuts d’une COMUE sans ambition construite sans aucune concertation.

L’intersyndicale sera vigilante et attentive aux réponses apportées par l’équipe de gouvernance aux difficultés traversées par l’Université d’Orléans.

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