Audience avec la Dafco le 31 janvier 2017

Madame Agnès Brunet-Tessier, Déléguée académique à la Formation continue (Dafco), a reçu mardi 31 janvier 2017 une délégation du Sgen-CFDT Orléans-Tours composée de Patrick Bouyer, Nadine Janin, Marie-Thérèse Lecœur et Michel de Peyret.

Cette audience avait été demandée primitivement en juillet 2016 pour la rentrée de septembre 2016. Malheureusement, il n’a pas été possible à notre syndicat de constituer une délégation et de trouver une date pour que cette rencontre ait lieu. [Dans le courrier du 10 janvier 2017 redemandant une audience, nous avouions que notre principale difficulté était que les personnels des GRETA susceptibles d’entrer dans notre délégation ont peur de s’exposer et craignent des représailles, ce qui est en soi un problème].

Notre audience du 31 janvier avait trois objectifs :

  1. Nous entretenir avec la Dafco des difficultés des personnels des GRETA dans leurs conditions de travail qui nous paraissaient fortement et fréquemment liées à des dysfonctionnements structurels et résulter d’une formation insuffisante de la direction à la gestion des ressources humaines. A la suite de divers problèmes au Greta du Lycée Voltaire à Orléans [où les choses se sont améliorées en changeant de CESUP], nous avions déjà demandé au CHS-CT du Loiret de s’emparer de ce dossier car nous revendiquons que les GRETA entrent dans le champ de ses compétences. Des difficultés du même type (stress excessif et GRH brutale) nous ont été ensuite signalées à Tours, à Mainvilliers et à Châteauroux. C’est pourquoi nous voulions connaître l’analyse que fait la Directrice du GIP FTLV-IP des conditions de travail des CFC en particulier mais aussi des personnels administratifs, de leur charge de travail, des problèmes d’organisation et de pilotage du GRETA.
  2. Avoir un échange sur les relations entre les Greta et la Région Centre Val de Loire, notamment sur la question des locaux avec les agents ATEE de la Région : déménagement du Greta de Chartres externalisé à Mainvilliers, problèmes de locaux au Greta Loiret, et avec les agents ATEE du Greta Indre-et-Loire.
  3. Solliciter l’intervention de la Dafco dans le dossier d’un personnel administratif en CDI à qui est imposé une modification substantielle de son contrat de travail.

Idéaliser ses fonctions ?

Au Groupe de suivi de la réforme des GRETA du 12 octobre 2016, la Dafco a été informée des problèmes psycho-sociaux. Pour le Sgen-CFDT, il ne suffit pas d’affirmer comme elle l’a fait que « l’organisation ne permet plus à certains CFC d’exercer sereinement leur métier » sans travailler à de vrais changements dans ladite organisation. De même, il ne suffit pas de proposer aux personnels en souffrance qu’ils soient « accompagnés vers d’autres fonctions et cela ne doit pas être considéré comme un échec. » Pour nous, il ne s’agit pas d’avoir des « CFC qui n’idéalisent plus la fonction et souhaitent construire un autre projet professionnel« . Une fonction n’a pas à être idéalisée, elle doit pouvoir se remplir dans de bonnes conditions. Le Sgen-CFDT demande enfin que le travail avance sur le bilan social des personnels en tenant compte des résultats de l’enquête sur les risques psycho-sociaux faite par l’ANACFOC et en organisant un travail de prévention collective avant qu’il soit nécessaire de saisir systématiquement les CHS-CT départementaux.

Pas de fusion de Greta : des créations d’entités nouvelles !

En préambule, la Dafco s’est dite très attachée aux conditions de travail des personnels dans le cadre du travail actuel de réforme des Greta. Elle insiste sur un point : il faut parler de la création d’entités nouvelles et non de fusion des Greta existants. C’est pourquoi elle demande qu’il y ait des AG des Greta en présence de la Rectrice ou de ses représentants (Mme Brunet-Tessier, Dafco depuis 3 ans, ou M. Patrick Lachassagne) afin de valoriser le travail de la Formation Continue dans les EPLE de l’Education Nationale dans le contexte de la loi du 5 mars 2016 et de la Refondation de l’Ecole : il va falloir faire plus avec autant de moyens, notamment sur les fonctions support (administratives) mais sans suppression d’emplois. Dans ces AG, elle veut partager les mêmes éléments de langage car il ne faut pas véhiculer du stress auprès des personnels.

L’Indre et le Cher ont été les premiers à travailler au rapprochement, dès juin 2016, pour crée le GRETA BERRY. La Dafco a demandé une démarche participative avec tous les personnels. Le 11 janvier 2017 il y a eu une première journée commune 18-36, animée par la Dafco sur le thème « Dis-moi ton Greta ».

Le Greta d’Indre-et-Loire aurait pu rester autonome, mais pas celui du Loir-et-Cher : c’est pourquoi ils vont tous deux fonctionner en réseau dans la nouvelle entité 37-41 (qui n’a pas encore de nom). Les équipes de direction doivent prendre des décisions et la Dafco se mettra à leur disposition. Le 18 ou le 19 janvier il y a eu un comité de pilotage, mais il n’y a pas encore de Groupe de Travail sur les ressources humaines. La journée commune 37-41 est prévue le 7 avril.

4 groupes de travail

D’ici là, les quatre groupes de travail auront travaillé sur « gestion des ressources humaines », « gestion administrative et financière », « action commerciale » (groupes pilotés par des CFC au niveau local), et « gouvernance ». Ce dernier groupe est piloté au niveau académique par la Dafco elle-même avec les chefs d’établissement qui ne sont ni CESUP ni Président de Greta justement parce qu’il y a eu des problèmes de gouvernance !

Comme il reste des GRETA qui, pour l’heure, ne se rapprochent pas (28 et 45), le Sgen-CFDT demande que leurs CESUP et Présidents puissent bénéficier des formations « gouvernance »: la Dafco  répond qu’ils ne seront pas oubliés et que leur rapprochement devra se faire.

La Dafco annonce qu’il va y avoir un travail en particulier sur le volet « ressources humaines », plus précisément sur les compétences attendues des personnels et sur le plan de professionnalisation.

Un demi ETP est affecté au secrétariat permanent du comité de pilotage de chaque nouvelle entité, pris en charge par le fonds académique de mutualisation .

Un nouvel outil de communication, de type « flash info », doit être mis en place afin de communiquer sur les groupes de travail, les points de vigilance, où on en est, où on va.

Changer de progiciel… et de GRH ?

Evoquant l’évolution de la cartographie des Greta, la Dafco s’est attardée sur l’outil « ProgrE », qui est le progiciel imposé pour le moment et qui n’est pas très performant, ce qui impacte les conditions de travail (tableaux à renseigner, saisies à refaire etc.) mais qui doit être remplacé par un nouveau progiciel à partir du 1er janvier 2018. Problème, la nouvelle application ne prend pas en compte les ressources humaines. C’est pourquoi la Dafco travaille, d’ici au 1er mai 2017, à mettre en place cet outil de GRH (suivi des contrats de travail, des plans de charge, des congés, etc.) : il s’agit de travailler autrement et de gagner du temps à consacrer aux tâches ayant une valeur ajoutée. La Dafco avoue que l’on a besoin d’un bilan social qu’on ne peut pas réaliser actuellement et qui pourra donner en temps réel l’état de la situation.

La Dafco insiste sur le fait que les nouvelles entités n’ont pas vocation à supprimer des postes ni à recruter plus de personnels.

Le Sgen-CFDT lui fait remarquer, respectueusement, qu’il ne suffit pas de changer de progiciel pour avoir une gestion humaine des ressources humaines.

La Dafco admet la nécessité de former les équipes de direction au management des personnels : un plan de formation est en cours, le 1er module est prévu en septembre. C’est une question de style de management, c’est pourquoi il faut des modules dédiés exclusivement aux personnels de direction que l’on puisse cibler.

Sur les CHS-CT, la Dafco a refait le point récemment avec M. Nicolas Evin : l’assistant prévention du Greta est celui de l’établissement support : il relève donc bien du CHS-CT de son département.

Relations avec la Région Centre Val de Loire

En ce qui concerne les relations avec la Région, la Dafco se réjouit qu’il y ait désormais une plateforme collaborative qui a levé une charge de travail plus légère pour les personnels en permettant plus de réponses, en réseau, aux demandes de formations, et ça s’est très bien passé selon elle. Avec l’Afpa, il y a eu aussi une forte mobilisation : le Greta a répondu avec l’Afpa à 30 lots. Le prévisionnel est de 1 million d’euros avec la Région, qui est favorablement surprise de la qualité des réponses du Greta.

Le courrier de la Région du début septembre, semblant remettre en question la place des Greta dans les missions de l’Education Nationale avait « compliqué les relations », mais il y a eu une réunion avec la Région Centre le 29 novembre 2016 et il est certain aux yeux de la Dafco que le Greta doit harmoniser ses modalités de calcul concernant certaines actions comme la facturation des plateaux techniques. La Région veut surtout sécuriser ses modalités d’achat de formations avec le Greta en respectant scrupuleusement le droit européen. Les solutions trouvées à Poitiers et à Amiens ne sont pas celles retenues par le Conseil Régional du Centre Val de Loire, qui doit en trouver d’ici 2018.

Les problèmes de maintenance ont des solutions diverses en fonction des taux d’occupation des salles des EPLE spécifiquement dédiés à la formation continue pour remettre à la charge du Greta leur entretien. Quand la structure est uniquement à la disposition d’un Greta (comme à Mainvilliers) il est normal que le Greta assume la totalité des charges de fonctionnement. Reste à régler le problème des locaux loués en cas de besoin.

La gestion des entrées et sorties des locaux du Greta dans l’EPLE fait partie de la problématique d’optimisation des plateaux techniques. L’Académie veut montrer à la Région sa capacité à s’ouvrir et à optimiser les moyens en particulier pour l’accessibilité des locaux du Greta pendant les congés scolaires, quand les EPLE sont fermés.

La Dafco signale que les services de la Région fonctionnent « en tuyaux d’orgue » avec des directions différentes pour les lycées et pour la formation continue.

Un cas individuel

Le dernier temps de l’audience est consacré au traitement que fait le Greta d’Indre-et-Loire du contrat d’un personnel administratif.

La Dafco se montre attentive. Elle profite de l’occasion pour se dire contre le cumul de fonction CESUP – Président de Greta car il faut une gouvernance partagée entre plusieurs chefs d’établissement.