CAP SUR LA RENTREE …

On assiste à un changement de paradigme et pour garder le bon cap sur la rentrée, il faut changer la voilure ...

En attente de directives ministérielles, de nombreuses interrogations pèsent sur la préparation des modalités d’enseignement pour l’année à venir. Le Sgen- CFDT souhaite qu’un ou deux scénarii soient étudiés rapidement, en y associant les conseils.

Trouver le bon cap

Nous avons à plusieurs reprises posé a la question de la rentrée de septembre, de l’accueil des étudiant.e.s – en particulier des primo-inscrit.e.s – et des modalités d’enseignement pour l’année à venir. En attente de directives ministérielles, aucun scénario n’est privilégié pour l’instant, même si on peut supposer que les enseignements comprendront très certainement une partie en présentiel et une partie en distanciel.

Les discussions ont démarré dans certaines composantes et un cadrage sous forme de questions a été publié par la direction de l’établissement. Cependant, la CFDT souhaite qu’un ou deux scénarii soient étudiés rapidement, en y associant les conseils afin de permettre aux équipes enseignantes et d’appui d’anticiper la préparation des cours et de discuter des moyens.

La période de confinement a montré les efforts incroyables développés dans l’urgence pour la mise en place de cours en distanciel. Cependant, cette expérience a également montré l’importance déterminante du contact régulier et en présentiel avec les étudiant.es, en particulier pour les plus fragiles d’entre eux. Il est donc indispensable de trouver, en fonction des contraintes, de nouvelles façons de fonctionner qui incluent une part de présentiel la plus importante possible, notamment pour les L1. Une trop faible part de présentiel pourrait conduire les étudiants à faire l’économie de résider sur place et à des décrochages en nombre.

Il faudra ainsi évaluer très rapidement la possibilité d’assurer des cours, TD, séances de tutorat en petits groupes et prévoir dès le départ une certaine réversibilité dans l’organisation des enseignements pour pouvoir s’adapter à l’évolution de la pandémie. Ce nouveau fonctionnement imposera nécessairement une nouvelle prise en compte des tâches d’enseignement, le suivi à distance impliquant une gestion différente et souvent alourdie des temps de préparation, dispensation du cours et correction. Il faudra également disposer d’un nombre accru d’outils fiables et conviviaux permettant de faire efficacement à distance ce qui devra l’être. La gestion des salles pourra être envisagée autrement en tenant compte de la distanciation physique non seulement dans les salles mais aussi dans les espaces de circulation et d’attente. Là aussi, il faut aussi revoir une politique menée depuis de nombreuses années de réduction des prestations liées à l’entretien des locaux.

L’Université doit donc mener un travail très rapidement sur la question de l’enseignement à distance et mener une vraie évaluation de ce qui a marché, de ce qui n’a pas marché. De nombreux enseignants, de nombreuses équipes pédagogiques ont questionné leurs étudiants, ont des retours de leur continuité pédagogique. Il nous parait nécessaire de mutualiser les enquêtes et de mener un travail en toute transparence sur le sujet sans tomber dans les à priori ou les discours démagogues sur le sujet.

En revanche, le ministère doit changer de boussole.

RÉACTION ET ALERTE DU SGEN-CFDT CONCERNANT LA FICHE 10 SUR LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE :

  • Extrait de la fiche 10 :
    Indépendamment des modalités retenues, un enseignement vise les mêmes exigences en termes d’apprentissage et d’accompagnement. Il n’y a donc aucune raison de réduire la prise en compte des heures de service du fait du recours à l’enseignement à distance.

Écrire ceci ne reflète au aucun cas la réalité du terrain. Tous les enseignements ne sont pas dispensés en « présentiel » et « à distance ». Certains enseignements ne se prêtent pas à l’enseignement à distance tandis que d’autres demandent une adaptation importante pour le format numérique.

La charge de travail reste importante pour fournir et gérer des cours en format hybrides (présentiel et à distance).

Enfin, vouloir faire aussi bien en ajoutant les contraintes liées aux conséquences de la distanciation sociale et des mesures barrières n’est pas réalisable sans moyens supplémentaires. Ce constat est aggravé chez les enseignants du secondaire exerçant en université car ils ont une charge d’enseignement double de celle des enseignants-chercheurs.

 

Le cadre du télétravail défini dans le décret ne parle pas de la situation des enseignant·es. Pratiquer une activité chez soi alors que cette activité est habituellement pratiquée dans les locaux universitaires correspond à la définition d’un télétravail même si celui-ci n’apparaît pas dans le décret. Il va falloir organiser cette activité qui diffère de celle de l’enseignement à distance classique.

On assiste donc à un changement de paradigme et pour garder le bon cap sur la rentrée, il faut changer la voilure …