Dictée, calcul mental au quotidien : déjà une réalité !

Le Ministre demande aux enseignants de faire chaque jour une dictée et du calcul mental. Comme ses prédécesseurs, il ne fait que rappeler ce que les enseignants font déjà. Pour le Sgen-CFDT, Pratiquer ces activités est une chose, les exploiter et en faire des outils d'apprentissage en est une autre.

Si depuis de nombreuses années, les rapports, études montrent que le niveau des élèves en français a baissé, les réponses apportées par le Ministère sont quasiment à chaque fois les mêmes : pratiquer la dictée et le calcul mental de façon régulière voire quotidiennement.

Pour le Sgen-CFDT, cette priorité, annoncée par circulaire et destinée avant tout à l’opinion publique, montre la méconnaissance du Ministère de la réalité pédagogique des classes et de ce qu’y font les enseignant.e.s.

Dictée quotidienne : oui mais pour quoi faire ?Dictée, calcul mental : faire confiance aux enseignants !

Dans l’imaginaire collectif, la dictée reste l’exercice qui permet de cerner le niveau en français d’un élève. Mais ce n’est pas parce qu’un élève ne fait aucune erreur qu’il saura réaliser des productions d’écrits lisibles et sans fautes.

Pour beaucoup d’enseignants, la dictée est avant tout un exercice d’évaluation qui permet de cerner les remédiations nécessaires. Cet exercice est d’autant plus utile qu’il permet de mettre en application chaque jour les notions de grammaire, de conjugaison ou d’orthographe abordées en classe.

Cependant, cette pratique régulière est réaliste si les dictées sont très courtes et que dictée + correction ne prennent pas plus de 15-20 minutes par jour. En effet, faire une dictée n’est profitable que si l’on procède à la correction, à l’explication des erreurs possibles, un travail qui prend du temps notamment si l’enseignant.e souhaite différencier pour faire progresser l’élève en fonction de ses difficultés mais aussi de ses réussites.

Calcul mental : oui mais…

Faire du calcul mental, c’est essentiel, indispensable, incontournable car, quand on manipule bien les nombres, ils prennent sens. Les élèves qui calculent bien mentalement perçoivent les relations entre les nombres, et résolvent bien mieux les problèmes. Ce n’est pas du tout une idée nouvelle et de nombreuses formateurs le transmettent lors de formations et ce depuis très longtemps.

Vouloir l’instaurer quotidiennement est donc une bonne chose. C’est ce que font les enseignants le plus souvent possible dans les classes avec leurs élèves, conscients de l’utilité de cet exercice récurrent.

Pourtant, il y a à ce niveau deux difficultés : une problématique de formation initiale tout d’abord. Les jeunes enseignant.e.s ont en effet souvent une idée très vague de ce que le calcul mental représente.

Pour le Sgen-CFDT, il ne faut pas limiter ce travail uniquement à l’apprentissage des tables de multiplication ou d’addition. D’autre part, les programmes de mathématique sont aujourd’hui trop ambitieux en primaire et pas assez progressif.

Enfin, faire du calcul mental, en pratiquant cet exercice 15 minutes par jour, cela revient à utiliser le quart du temps hebdomadaire consacré aux maths. Comment dès lors tenir la réalisation du programme annuellement et aborder les notions nouvelles nécessaires à la progression.

Il conviendrait donc pour le Sgen-CFDT de les alléger et de prioriser les connaissances nécessaires en créant une progressivité plus évidente et ce pour toute la scolarité obligatoire. Ne vaudrait-il pas mieux asseoir certaines compétences mathématiques au primaire plutôt que de faire de la marche forcée pour respecter les programmes ?

Des annonces ministérielles qui oublient la réalité dans les classes

Pour répondre à cela, le Ministre annonce la nécessité pour les professeurs des écoles de faire quotidiennement de la dictée et du calcul mental comme l’ont fait chacun de leurs prédécesseurs avant lui.

Les enseignant.e.s quel que soit le niveau pratiquent ces deux exercices tous les jours pour mieux asseoir les acquis des élèves.
Compte tenu de cela, les annonces du Ministre sont reçues comme s’il venait enfoncer une porte ouverte, en donnant une directive loin de ce que font réellement les personnels dans les classes.