GRETA : le mutisme du Rectorat

Depuis le 19 mars, le Sgen-CFDT Orléans-Tours attend une réponse du Rectorat aux inquiétudes des personnels des GRETA suite à la crise sanitaire, sachant que les GRETA fonctionnent sur leurs fonds propres et n'ont pas de budget de fonctionnement financé par l'Etat comme les autres services publics.

Le Sgen-CFDT Orléans-Tours a écrit le 19 mars et le 29 avril au Rectorat pour l’alerter sur les inquiétudes des personnels des GRETA. Au 19 juin, toujours pas de réponse !

Le scandaleux mutisme du Rectorat

Devant ce silence persistant, le Sgen-CFDT Orléans-Tours a écrit le 15 mai à la Secrétaire Générale de l’Académie :

Nous sommes très surpris voire choqués de n’avoir eu aucune réponse à nos courriels et courriers du 19 mars et du 29 avril. C’est scandaleux !
Le fait que la Déléguée Académique soit aux abonnés absents ou refuse peut-être de communiquer avec le Sgen-CFDT Orléans-Tours – qui a dénoncé les méthodes de management de la DAFPIC – n’exonère pas le Rectorat de son devoir de répondre aux légitimes inquiétudes des personnels.
Faut-il étaler les difficultés sur la place publique et faire une campagne de presse pour obtenir une réponse institutionnelle ?
Nous exigeons que les autorités académiques répondent aux interrogations des personnels
.

C’est une question de survie pour la formation professionnelle des adultes, notre fédération elle-même l’a signalé.

Une première alerte dès le 19 mars !

Notre syndicat a envoyé le 19 mars au le Secrétaire Général adjoint et Directeur des Ressources Humaines un message sur les graves inquiétudes des personnels des GRETA. Celui-ci a immédiatement répondu qu’il le transmettait à la DAFPIC « le bon interlocuteur pour ce sujet ».

Pourtant la question posée était très claire, suite au confinement lié à la pandémie de Covid-19. Celui-ci a contraint les GRETA à mettre leur personnel soit en télétravail pour ceux qui le peuvent, soit en arrêt de travail pour garde d’enfant de moins de 16 ans (dispositif qui s’arrête au 30/04), soit à domicile sans travail (rémunération maintenue).

Sachant que les GRETA fonctionnent sur leurs fonds propres et n’ont pas de budget de fonctionnement financé par l’Etat comme les autres services publics, des personnels s’inquiétaient. Et nous demandaient si, à la suite de la déclaration du Président de la République le 16 mars, l’Etat allait bien prendre en charge ce budget, beaucoup trop lourd pour les GRETA.

Toujours aucune réponse de la DAFPIC fin avril

Alors que les personnels concernés jugeaient leur situation catastrophique.

Depuis le début du confinement, les agents des GRETA ne se sont sentis ni soutenus, ni accompagnés par :

  • le GIP-DAFPIC, qui apparaît sans pilotage, et que nombre de personnels avaient commencé à quitter bien avant l’épidémie,
  • le Rectorat, qui semble avoir oublié ses missions de représentation de la formation continue et de l’apprentissage !
  • leur Ministère de tutelle, totalement absent.

Or, depuis plus de 40 ans, le réseau de la formation continue des adultes de l’académie d’Orléans-Tours assure ses missions de service public de la formation. Et forme prioritairement des demandeurs d’emploi.

SUPPRESSION DES SERVICES

Une situation difficile pendant le confinement

  •  Des personnels qui luttent tant bien que mal pour maintenir une activité de formation à distance avec leurs moyens. Leurs publics sont très fragiles et, comme dans la formation initiale, l’exercice du droit à l’apprentissage est très hétérogène durant cette situation inédite.
  • De nombreuses formations suspendues, donc il n’y aura pas de rentrée de recettes ni de trésorerie.
  • Les GRETA, ne recevant aucune aide économique de l’Etat et n’ayant pas droit au chômage partiel, se retrouvent en grande difficulté de trésorerie. Or ils doivent faire face ne serait-ce que, au moins, aux rémunérations des personnels en CDI ou CDD. Ainsi, par exemple, environ 120 personnels au Greta Val de Loire représentent environ 400 000 €/mois.
  • L’exercice 2019 a déjà été très difficile pour les GRETA. Ils subissent les premiers effets de la réforme de la formation professionnelle de septembre 2018. En l’occurrence, le statut de l’apprentissage n’est toujours pas clarifié dans notre académie. Et, en attendant, les GRETA perdent de nombreux clients.
  • Les personnels restent très professionnels pour assurer leurs missions de formation, de conseil, d’accompagnement. Mais ils sont aussi très inquiets de leur situation à l’issue de cette crise.

Puis, dans la perspective du déconfinement du 11 mai, les personnels n’ont pas reçu beaucoup d’informations. Mais ils ont compris que les lycées n’accueilleraient à nouveau des élèves que, au mieux, début juin. Et que les actions de formation des GRETA ne reprendraient que très difficilement. Peu probable que les chefs d’établissement prendront la responsabilité de recevoir d’autres publics que les lycéens.

Enfin, pour les personnels des GRETA, l’exercice 2020 risque d’être un désastre sur tous les plans sans accompagnement ni soutien de l’Etat. Ces personnels méritent d’être pris en considération et de se voir rassurés.

Une reprise difficile

Depuis le 11 mai, l’activité ne reprend que partiellement. Les contraintes du protocole sanitaire limitent l’accueil des stagiaires et des personnels. Le télétravail reste la priorité.

Par voie de conséquence, financièrement, cette trop faible activité ne rétablit pas, au contraire, l’équilibre budgétaire !

Les personnels – CFC, formateurs, coordonnateurs, administratifs – sont épuisés. Avec le sentiment de n’être ni soutenus, ni informés, ni accompagnés par leur hiérarchie.

La Dafpic et le Rectorat restent aux abonnés absents. Quel gâchis !