Professeur.es documentalistes : un peu de considération monsieur le ministre !

Le Sgen-CFDT comprend la colère des professeur.es documentalistes qui sont apparemment considéré.es comme une « sous-catégorie » d’enseignant.es en étant écarté.es de la prime d’équipement numérique.

Professeur.es documentalistes

Un métier qui justifie la prime d’équipement numérique !

professeur⋅es documentalistesBien que titulaires d’un CAPES depuis 30 ans, les représentations négatives et erronées  sur leur travail semblent rester tenaces.

  • Oui les professeur.es documentalistes travaillent « devant élèves », c’est dans leurs missions,
  • Oui les professeur.es documentalistes ont travaillé durant le confinement,
  • Oui les professeur.es documentalistes ont aussi un temps de travail personnel qui nécessite un usage du numérique même en dehors de leur temps de présence dans l’établissement.

 

Donc les professeur.es documentalistes doivent bénéficier de la prime annuelle d’équipement numérique

Une pétition de l’association des professeurs documentalistes

 A ce titre le Sgen-CFDT portera à nouveau en CTMEN cette revendication, tout en continuant à dénoncer aussi les oublis dans la couverture de cette prime pour d’autres personnels.
Il appelle à signer la pétition  rédigée par l »association des professeur·es documentalistes de l’éducation nationale (APDEN)
Le Sgen-CFDT demande, avec les autres organisations syndicales, au ministre de reconsidérer son arbitrage dans un communiqué commun.

Dans l’académie Orléans-Tours

Entre frustration et colère, des collègues professeur·es documentalistes exerçant dans le Loiret, dans le Cher ou encore en Indre-et-Loire, nous décrivent un quotidien qui ne se limitent pas à être « la dame ou le monsieur du CDI ». Extraits choisis…

  • Ce qui a du mal a passé, c’est le fait qu’on ne soit pas traité comme les autres :
    Je suis révoltée (mais aussi fatiguée après 30 ans de ce contexte professionnel usant) par la continuité de cette posture de la part de notre ministère et de son administration qui vise à nous séparer systématiquement du corps enseignant à chaque nouvelle mesure, tout en nous y plaçant, globalement.
    Je suis usée par ce non-respect de notre profession, non reconnaissance et mépris de notre travail…
    Je pensais qu’aux yeux de notre institution nous n’existions pas ce qui était déjà difficile à encaisser… Mais d’être volontairement exclus d’une prime qui concerne TOUS les enseignants auxquels s’ajoutent les Psy-EN, ce n’est plus de l’ignorance, ni du mépris, mais de l’humiliation…
    Je suis scandalisée…. et humiliée… On travaille tous chez nous sur nos ordinateurs persos…. Quel mépris…. une fois de plus, mais  pour ma part la fois de trop… Certains se sentent même obligés de justifier leur travail sur leur ordinateur perso.
    Depuis le nouveau concours, les profs-docs ont pleinement investi le mot « prof ». Certains de mes collègues préparent des cours d’EMI qu’ils font ensuite seuls avec une classe (certains ont ainsi un EDT), font des évaluations, remplissent des bulletins, assistent aux conseils de classes et aux réunions parents-profs… sans être rémunérés. Tous les ans, on me demande si on peut être professeur principal (oui) et si on sera rémunéré (non).
    La situation est tout simplement intenable et génère de la frustration, frustration qui s’est transformée aujourd’hui au sujet de la non-prime en colère.

 

  • Petit rappel sur les fameuses 35 heures au bureau des documentalistes :
    Ce n’est pas 35 mais 30 heures devant élèves, ce qui change beaucoup de choses. Peu de mes camarades, et moi-même incluse, ne faisons pas les 5 heures restantes au collège, encore moins au lycée : comment faire comprendre aux élèves et aux enseignants que la documentaliste n’est pas là quand elle est au CDI, en particulier quand ce dernier est ouvert ?
    J’ai essayé, ce n’est pas possible de préparer un cours à ce moment-là. Ni le mercredi matin porte fermée : ou alors tu condamnes le CDI à être ton bureau et non le centre de documentation du collège, qui peut aussi fonctionner quand tu n’es pas là.
    Certes, nous avons le droit de fermer le CDI pour préparer nos cours (chaque semaine aux 6e, plus les cours d’EMI ponctuels aux autres niveaux), mais on arrive vite à un CDI toujours fermé. Que devient alors le lieu même du CDI ? Une super-salle de cours ? Ou bien une salle d’étude améliorée laissée à la convenance de la vie scolaire ? Que devient alors notre mission de documentaliste ?
    Nous sommes professeures et documentalistes. Le ministère vend au concours l’aspect professeur, mais ne retient que l’aspect documentaliste quand il s’agit des horaires et de l’équipement. Nous, nous devons articuler et équilibrer deux fonctions. C’est beau et c’est toute la richesse du métier.
    Nous devons garder les deux, car si nous sacrifions le prof, bientôt le documentaliste basculera du côté de l’administration et se verra assigné de nombreuses tâches pas du tout en relation avec l’enseignement.
    Si nous basculons du côté enseignant, alors adieu à moyen terme des CDI, qui sont de formidables outils pour les élèves, en particulier ceux qui habitent des petits patelins comme on en trouve beaucoup dans notre académie, mais qui coutent cher.
    Et adieu le prof de documentation, avantageusement remplacé par un cours interdisciplinaire.

 

  • Une collègue d’Indre-et-Loire a cosigné avec la CPE de son établissement, un courrier à destination de leurs IA-IPR respectifs.

Et pour conclure :

  • Nous bossons chez nous. C’est indispensable. Les 30 heures, c’est de l’accueil du public, dans lesquelles en plus on case généralement la gestion du CDI. Et il peut être très prenant, le public… Donc nous avons besoin d’un matériel adéquat, chez nous, pour travailler au calme. Le CDI n’est pas un bureau.
  • Pour moi, le vrai combat ne réside pas dans une soi-disant augmentation du pouvoir d’achat, mais bien dans l’amélioration de nos conditions de travail. J’adhère donc complètement à la fin du communiqué de presse du Sgen-CFDT :

Le métier de professeur documentaliste doit être pleinement reconnu. En particulier, ils doivent être rémunérés au même taux que les autres professeurs certifiés pour leurs travaux supplémentaires et voir leur indemnité de sujétion particulière revalorisée à hauteur de la part fixe de l’ISOE. Ils doivent aussi, comme les autres professeurs, bénéficier d’une revalorisation de leur rémunération et d’une amélioration de leurs conditions de travail.