Soyons révolutionnaires !

A l’instar de l’IUT de Blois qui a opéré à la régularisation de ses statuts en mettant en place au sein de son conseil d’administration la parité entre les corps enseignants de rang A et B en 2018, l’IUT de Tours s’apprête à faire de même.

Ce sujet sensible a été traité en relation avec le Ministère avec la saisine du service juridique de la DGESIP qui a publié une réponse détaillée sur ce sujet.  (Composition conseil_ réponse DGESIP)

La représentation des différents personnels peut-elle être proportionnelle au nombre d’agents concernés ou doit-on respecter les équilibres prévus par le législateur et la parité entre les professeurs et les autres enseignants ? Poser de la sorte, cela revient évidemment à répondre par l’affirmative à la deuxième question.

Mais ce sujet renvoie indirectement  à la gouvernance actuelle des universités. Pour ceux et celles qui tiennent à un fonctionnement géré par les pairs, faut-il revendiquer un principe simple – s’éloignant d’un mode électoral capacitaire (que l’on retrouvait dans quelques états des Etats-Unis) – c’est-à-dire un homme, une femme, une voix ? Ou encore et c’est peut-être le plus simple : de revendiquer et de soutenir les propositions du Sgen-CFDT formulées tout récemment dans le cadre d’un groupe de travail sur la carrière des enseignants-chercheurs et de mettre fin à l’anomalie bien française des deux corps d’enseignants-chercheurs, source de nombre de dysfonctionnement et de rapports sociaux parfois compliqués au sein des équipes de recherche et des équipes pédagogiques.

Pour ce faire, le Sgen-CFDT a formulé des propositions concrètes dans le cadre de son audition liée au projet de loi sur la loi de programmation pour la recherche :

• fusionner le corps des maîtres de conférences et celui des professeurs d’université ;
• revaloriser les grilles indiciaires ;
• reprendre les années de doctorat et de post-doctorat dans le classement des maîtres de conférences nouvellement recrutés sans plafonnement de durée ;
• limiter le nombre de post-doctorats à un ou deux pour recruter au plus près de la soutenance de thèse ;
• raccourcir la durée du 5eéchelon de la hors-classe des MCFet du 2eéchelon de la 2e classe des professeurs à trois ans ;
• transformer l’échelon spécial qui a été ajouté dans le cadre du protocole PPCR en 7e échelon de la hors-classe, sans contingentement ;
• instaurer un mouvement spécifique de mutation qui soit distinct de la campagne synchronisée de recrutement.


Ce sont les propositions du Sgen-CFDT pour « rendre les carrières des enseignants-chercheurs plus attractives et plus fluides ». Le Sgen-CFDT a présenté sa vision du sujet au groupe de travail n° 2 dédié à l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques, qui se réunit à la demande la Ministre dans le cadre de la préparation de la loi de programmation pour la recherche.

Pour le Sgen-CFDT, « La carrière universitaire souffre d’un manque d’attractivité qui s’explique à la fois par l’indigence du niveau des rémunérations et par un manque criant de reconnaissance de certaines missions dans le déroulé de carrière. Alors que la charge des enseignants- chercheurs ne cesse de s’accroître, leur carrière se joue sur la seule activité de publicationPour redonner du sens et de l’attrait à l’exercice du métier dans la multiplicité de ses facettes, la reconnaissance de la diversité des missions doit se traduire par la possibilité d’accéder aux corps et grades les plus élevés ».