Un groupe départemental des directeurs d’école du Loiret, oui mais pourquoi ?

Douze directeurs, considérés par la DSDEN comme représentatifs des différents types d’école du département (de 2 classes jusqu’à une école de 18 classes et 340 élèves) sont réunis dans un groupe départemental.

Des attentes sur la direction d’école

Une initiative qui arrive à point nommé ?

Ce groupe départemental dans le Loiret, qui a vocation à se réunir de nouveau, est dirigé par l’IEN adjointe au DASEN (IEN A), accompagnée d’un IEN et sera rejoint par une collègue chargée de la mission « vie scolaire 1er degré ».

Si l’existence même du groupe est un des points positifs relevé par les directeurs, des interrogations essentielles ont surgi. En effet, l’administration par la voix de notre IEN A a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’une « structure de négociation syndicale ». Les syndicats avec membres élus en CAPD étaient cependant représentés par certains directeurs.

Mais alors, quelle est utilité d’un tel groupe ?

Il est indéniablement reconnu qu’un temps de parole entre pairs, qu’une écoute régulière des remontées du terrain, c’est positif.
Cependant, une fois les problèmes connus, les besoins clairement affichés et une fois que l’administration prend note et signifie que tout ce qui concerne le salaire, les temps de décharges et la reconnaissance de la fonction de directeur d’école reste du ressort du national, quelle évolution en termes d’action reste-t-il possible à ce groupe ?

Et comment évaluer la réussite du groupe ?

La prochaine réunion annoncée pour le 26 novembre amorcera un travail de réflexion autour du logiciel ONDE avec, donc, les premiers concernés. Mais au-delà de cela, l’espoir est né d’une écoute qui n’en serait pas qu’une… Si l’administration renvoie les directeurs à une délégation possible de certaines missions, ne nous leurrons pas :

  • Soit le collectif fonctionne et une délégation peut éventuellement se faire sur certains points, mais les adjoints ont aussi besoin de temps de préparation de leurs classes avec les rattrapages pour des élèves sortant d’une année « Covid »
  • Soit le collectif est difficile à mettre en place parce que « chacun à sa place, ce n’est pas mon job ! »

Sans moyens, les groupes départementaux seront inutiles

Quels moyens départementaux ? Une directrice évoque, naïvement, la possibilité d’un budget !
Pas de budget. Du temps alors ? Le temps aussi dépend du Ministère !

Monsieur Blanquer, une circulaire ne suffit pas !

Nous attendons votre déclaration repoussée encore à début novembre.
Les rectorats attendent une rallonge budgétaire pour les écoles, pour les équipes de remplaçants.
Il devient trop facile de remplacer purement et simplement tous ceux – nombreux – qui jettent l’éponge, comme on remplace un outil qui ne fonctionne plus…

Une réunion d’info syndicale

Pour en parler, poser vos questions et connaître les annonces concrètes sur la direction d’école, la position du Sgen-CFDT et ses revendications, nous organisons une réunion d’information syndicale (RIS) en visioconférence, animée par notre équipe 1er degré et par Dominique Bruneau (Secrétaire fédéral en charge des négociations au ministère) :

le mardi 3 novembre de 17h30 à 19h30

INSCRIVEZ-VOUS MAINTENANT !

N’oublie pas qu’une RIS est un temps déductible d’une partie des 18 heures d’animations pédagogiques.
Nous enverrons le lien de la visio, la veille, seulement aux inscrits.

Une charge de direction toujours plus lourde

Et oui, chaque nouveau directeur met 2 ans pour se rendre compte de la situation intenable… Alors, évidemment, certains se blindent grâce au soutien familial qui leur permet de « cloisonner »… Enfin le croient-ils, parce qu’en réalité c’est toujours au détriment de quelque chose ou de quelqu’un… Parfois leurs propres enfants, alors qu’on a la vocation de tout faire pour ceux des autres ?

Nos directeurs sont, en grande majorité, des directrices !

L’une de nos adhérentes au sein du groupe départemental, a lu le texte d’une directrice. Des témoignages comme celui-ci, nous en connaissons pléthore :

Les mots et les maux d’une directrice
Besoin de vider ce que j’ai sur le cœur et vous êtes bien les seuls à pouvoir comprendre…
Je suis directrice d’une classe, en milieu rural, 25 élèves (dont des 2 ans) sur 4 niveaux.
Le travail de direction est moins conséquent que pour des écoles plus grosses, mais il est là, et me bouffe mon temps perso.
Il y a un mois, une remplaçante sonne à la porte : décharge prévue 4 jours plus tard mais changement de planning c’est aujourd’hui – il faut croire que prévenir la principale intéressée, ce n’est pas le plus important.
La remplaçante me communique mes nouvelles dates. On a un calendrier à l’année.
Aujourd’hui 8 octobre, ma deuxième journée de décharge est prévue.
Ma « to do list » est longue comme le bras, je suis déjà en retard pour certaines tâches.
8h45 toujours personne : j’appelle l’inspection, parce que je sens le coup venir.
Pas de décharge prévue pour moi cette semaine, ni la semaine prochaine.
Voilà c’est dit.
L’IEN annule toutes les décharges des écoles à 1 classe pour récupérer des remplaçants puisqu’il y a de nombreuses absences.
Je comprends qu’on ne soit pas prioritaire, mais clairement, nous considérer, c’est trop demandé ?
On est dans une circonscription rurale avec de nombreuses toutes petites écoles.
Je suis tellement épuisée que j’ai prévenu mon IEN que si je n’avais pas de journée de décharge la première semaine de novembre, ils ne devraient plus compter sur moi pour gérer la direction.
4 jours par an… et on n’arriverait pas à les honorer !
Bref, j’ai pleuré de fatigue après ce coup de fil, j’ai pris ma classe en refermant mon classeur direction, et on verra…
Prenez soin de vous les collègues, l’EN ne le fera pas pour nous…

Tout comme les personnels de santé, les fonctionnaires de police, les agents de la fonction publique que sont les enseignants (dont on a tant dit de bien pour leur gestion d’une situation pour le moins inédite pendant le confinement) n’en peuvent plus des promesses et du manque de reconnaissance au quotidien.
Encore un exemple de ce mépris : la réunion au ministère du 14 octobre, 4ème GT sur la Direction d’école, a été encore reporté… la veille !