Dans leur déclaration préalable à la Formation Paritaire Mixte (Agrégés-Certifiés) Académique (FPMA), le 20 juin, les élu·e·s du Sgen-CFDT Orléans-Tours pointent les aspects importants des mutations 2019.
Le Sgen-CFDT tient tout d’abord à remercier les services du rectorat qui permettent d’entretenir un travail serein au sein des instances. A ce titre, le Sgen-CFDT souhaite rappeler son attachement au dialogue social dans l’académie.
Un funeste projet de réforme de la Fonction Publique
Des instances de dialogue social (CAPA, FPMA…) ont fait la preuve de leur utilité et de leur efficacité pour gérer les différentes demandes des collègues en matière de promotion et de mutation. Elles sont remises en cause dans le projet de réforme de la fonction publique. Sur ce point, la CFDT a d’ailleurs déposé une demande de retrait de l’article 4 du projet de loi.
Le Sgen-CFDT redoute que ce projet n’aboutisse à donner plus de travail aux personnels administratifs de la DPE et à dégrader leurs conditions de travail. Avec une multiplication des appels, des demandes de renseignements pour les recours. Et davantage de récriminations de la part des collègues non mutés qui auront encore plus l’impression d’opacité du mouvement.
Une réforme du Lycée inquiétante
Mais ce n’est pas le seul point qui nous inquiète dans les réformes en cours. Le choix des spécialités prévu par la réforme du Lycée à la rentrée 2019 impliquera chaque année des variations imprévisibles de besoins dans les disciplines. Un groupe de plus ou de moins dans une discipline induira un complément de service à donner ou à recevoir de moins de 4 h.
Ce manque de visibilité sur la pérennité des postes aura un impact fort sur le mal-être déjà croissant des enseignants.
Des heures sup’ embarrassantes
Le ministère impose désormais deux heures supplémentaires à chaque enseignant. Ce que nous demandons, pour compenser les variations de service et donner ainsi un peu plus de sérénité aux collègues sur l’avenir, c’est que, en cas de service inférieur à 3 heures, aucun complément ne soit effectué dans un autre établissement. Ce sous-service ponctuel offrirait à l’établissement de nombreuses opportunités profitables aux élèves : tutorat, aide aux devoirs, orientation…
Enfin, ne perdons pas de vue non plus l’impact environnemental lié aux déplacements contraints de nos collègues affectés sur plusieurs établissements. Mettre en place des projets pour sensibiliser nos jeunes au développement durable puis prendre sa voiture pour compléter deux ou trois heures de son service, n’y a-t-il pas là une forme d’incohérence ?
Attention aux débutants !
Le Sgen-CFDT reste particulièrement attentif aux conditions de travail de celles et ceux qui débutent dans le métier. L’avenir sur ce sujet s’avère sombre. Avec le projet de loi de Transformation de la Fonction Publique, la baisse des postes aux concours risque d’accroître le nombre de contractuels et de diminuer celui de fonctionnaires. Le Sgen-CFDT dénonce cet état de fait et demande des perspectives de titularisation pour nos collègues non-titulaires.
Il faudrait aussi penser à assouplir les reconnaissances des équivalences de diplôme pour ouvrir le vivier à des personnes formées à l’étranger.
Tensions en Techno et autres difficultés
En ce qui concerne la situation dans notre académie, nous constatons avec satisfaction que les mathématiques ne sont plus en tension, et que des postes de remplacement ont été prévus.
Ce n’est hélas pas le cas de la technologie, discipline sinistrée où nos collègues se demandent de plus en plus quel avenir leur est réservé. Cette année 55 postes ne seront pas pourvus, ainsi que 21 postes en SII.
Et que dire de la situation des 42 postes non pourvus en économie et gestion ? Des 10 postes en arts appliqués (soit près de la moitié des postes de cette discipline) ? Des 8 postes sur les deux spécialités de biochimie ?
Des profs à vol d’oiseau ?
Le distancier utilisé par les services rectoraux mesure les distances à vol d’oiseau, ce qui peut poser problème lors des reventilations et indique des distances jusqu’à 10 % plus courtes que les distances réellement parcourues, notamment en cas de franchissement de rivières. Or les candidats se déplacent en véhicule, sur des routes. C’est un souci que rencontre également tout personnel amené à se déplacer sur convocation du rectorat.
Nous avons bien noté que le distancier est fourni par le ministère. Nous avons déjà alerté nos élus nationaux sur ce sujet, afin que soient prises en compte les distances réellement parcourues.
Le cas des 25 collègues du Collège Jean-Moulin de Chartres
Enfin, il manque 25 situations dans l’examen auquel nous procédons ce jour : celles de nos collègues du Collège Jean-Moulin de Chartres qui devraient bénéficier d’une mesure de carte scolaire : devons-nous rappeler que le site est désaffecté, qu’il n’y a plus d’activité pédagogique en l’absence d’élèves, qu’il n’y a plus de services enseignants ?
Le Rectorat pouvait parfaitement supprimer les postes tout en maintenant le collège ouvert administrativement
tout comme lorsque, à la suite d’une baisse des effectifs, des postes ferment dans un établissement). La stratégie rectorale est incompréhensible et en contradiction flagrante avec les termes du projet académique qui affirme que « la politique de gestion des carrières est placée sous le signe de l’équité et l’égalité de traitement ».
Nos collègues, victimes d’un affichage politique auquel il n’y avait pas nécessité de les associer, subissent de fait une rupture dans la continuité de leur carrière avec
une affectation transitoire non examinée en FPMA,
selon des critères qui peuvent s’avérer discutables. Leur situation professionnelle est désormais conditionnée par l’évolution du projet d’installation du collège sur le site de l’ESPE de Chartres, hors compétence de l’Education nationale, selon un calendrier que celle-ci ne peut prétendre maîtriser et qui suscite déjà des inquiétudes.
Nous constatons donc avec regret que, en dépit des discours tenus, la gestion qualitative des ressources humaines a encore bien du chemin à faire dans notre académie. Et nous observons que le Sgen-CFDT a été l’unique organisation syndicale à se soucier du traitement injuste réservé à nos collègues.
Lire aussi : Déclaration CAPA Orléans Psy-EN 14 juin 2019