Contrairement à ce qu'affirme le Rectorat, le projet de restructuration des CIO n'a pas l'assentiment des Directeurs et Directrices de CIO, bien au contraire !
Les Directeurs et Directrices de CIO ont décidé d’écrire à la Rectrice, avant le CTA du 19 décembre 2019, avec le soutien de leurs syndicats représentatifs en CAPA : le Sgen-CFDT et le Snes-FSU.
Des promesses…
Les DCIO rappellent à la Rectrice que, le 29 août 2019, elle a réuni tous les DCIO pour évoquer les conséquences de la mise en œuvre de la loi portant sur « la liberté de choisir son avenir professionnel », qui laissait planer depuis sa promulgation une grande incertitude sur l’avenir des CIO. Elle a alors dit ses inquiétudes à la suite de la lecture de documents relatifs aux projets de la Région. Ceux-ci lui paraissaient de nature à remettre en cause les prérogatives de l’Education Nationale en matière d’orientation et mettre en danger la pérennité de ses moyens, en l’occurrence des services. Après un échange visant à recueillir le point de vue des DCIO à la lumière des informations qu’ils pouvaient recueillir dans les réunions du SPRO, la Rectrice leur avez assuré, en réponse aux inquiétudes qu’ils avaient exprimées, que lors d’une prochaine rencontre avec la Région elle ferait une mise au point, et que l’entrée qu’elle souhaitait dans l’expérimentation proposée par la loi (mise à disposition de la Région de personnels de l’Education Nationale) ne se ferait pas au prix d’une remise en question des CIO.
La Rectrice était accompagnée non seulement du CSAIO et du collège des IIO mais aussi de tous les membres du Secrétariat Général du Rectorat. Jamais au cours des vingt dernières années les DCIO n’avaient connu une réunion de cette envergure. La Rectrice doit comprendre les grandes attentes que cette réunion a suscitées chez ses interlocuteurs.
Et un grand écart !
Le 5 septembre, elle a de nouveau réuni les DCIO. D’emblée, elle leur a annoncé que les discussions avec la Région avaient été fructueuses, que toutes les difficultés étaient aplanies et qu’elle avait reçu l’assurance de celle-ci que le champ de compétence de l’Education Nationale serait respecté. L’aréopage de la Rectrice a ensuite exposé les « lignes directrices » de l’évolution des services qu’elle souhaitait. Les DCIO ont été abasourdis tant l’écart avec ce qu’elle leur avait laissé entendre une semaine avant – « Nous allons défendre les CIO etc. » – leur est apparu abyssal. Les DCIO ont néanmoins exprimé leurs réserves, leurs interrogations et leurs inquiétudes. En réponse, en fin de réunion, le Secrétaire Général du Rectorat a annoncé qu’ils seraient convoqués à trois groupes de travail, sur trois axes – qu’il a définis succinctement – pour réfléchir aux modalités de mise en œuvre de ce plan de réorganisation. Il a ajouté que la Rectrice souhaitait aller vite et que la réorganisation devait commencer à se mettre en place dès janvier 2020 ce qui, il est vrai, a laissé sans voix les DCIO.
A aucun moment il ne leur a été demandé explicitement leur accord sur cette proposition et cette méthode.
Peu de temps après, les DCIO ont reçu un document précisant les objectifs de chacun des groupes et leur demandant de se répartir entre eux. Début octobre, les trois groupes de travail se sont tenus. Le temps qui s’était écoulé avait permis aux DCIO de se rendre compte de l’ampleur des bouleversements annoncés. Dans chacun des groupes de travail – dont la durée a varié entre 2 et 4 heures – les DCIO ont exprimé leur opposition aux objectifs énoncés dans le document en expliquant que leur mise en œuvre entraînerait finalement la disparition pure et simple des CIO ; ils ont tenté d’énoncer ce qu’il leur paraissait indispensable de préserver pour ne pas en arriver là. Les comptes rendus n’ont pu, vu la brièveté du temps accordé, être rédigés sur place. Les animateurs des GT ont dit qu’ils les rédigeraient et les DCIO ont exigé qu’ils leur soient soumis avant d’être envoyés à la Rectrice, ce qui n’a pas été le cas.
Non, il n’y a pas d’adhésion des DCIO au projet du Rectorat !
Aujourd’hui, la note présentée au CTA du 10 décembre affirme que « les lignes directrices et la méthodologie ont recueilli l’adhésion des DCIO » et que « nos conclusions intègrent les conditions de réussite de cette transformation » alors que ce document énonce tout ce qui avait été présenté aux DCIO dès le 5 septembre plus quelques « surprises » qui confirment que l’enjeu de cette restructuration est tout autre que le maintien ou le renforcement des CIO ou la qualité des services qu’ils rendent au public !
Bien entendu, il n’appartient pas aux DCIO, dans le cadre de leurs fonctions, de porter un jugement sur le bien-fondé de la « définition du nouveau schéma directeur de l’organisation des services d’orientation » que propose la Rectrice, mais il est inacceptable que le texte présenté se targue de la collaboration des DCIO à sa conception et de leur adhésion.
Cette allégation est une contre-vérité
qui, alors que le schéma rectoral continue à prévoir pour les DCIO une fonction d’encadrement des psychologues de l’Education Nationale, a des effets dévastateurs sur la cohésion des personnels des services et la confiance qu’ils peuvent garder en leur hiérarchie.
C’est pourquoi une copie du courrier des DCIO cosigné par le Sgen-CFDT et le Snes-FSU (courrier_rectorat_DCIO) est envoyée à toutes les organisations représentatives des personnels présentes au CTA.
Enfin il faut rappeler que, si les textes ne permettent pas des suppressions de poste en cours d’année scolaire, il est abusif que, par un tour de passe-passe, les missions des DCIO soient modifiées en janvier sous prétexte que les UAI des ex-CIO sont maintenues.
Lire : Le Rectorat veut passer en force pour restructurer les CIO