La rentrée dans les écoles du Loiret

Au Comité Technique Départemental du Loiret chargé de finaliser la carte scolaire, le Sgen-CFDT a exprimé ses craintes et ses doutes sur la rentrée face au nouvel Inspecteur d'Académie, arrivé le 1er septembre.

premier degré

A l’occasion de ce CTSD de rentrée consacré aux ajustements de la carte scolaire du Loiret (pas de fermeture), le Sgen-CFDT Orléans-Tours a exprimé sa vision pour le moins dubitative des premières mesures du nouveau Ministre de l’Education nationale. Prises dans la précipitation au mois de juin, en l’absence de concertation, elles sont toutes contestables sur le fond, ne serait-ce que par l’absence d’évaluation de l’efficacité des politiques précédentes (communiqué de rentrée).

Le Ministre a beau répéter qu’il veut une « école de la confiance », il ne suscite que la plus grande méfiance, qu’il s’agisse du retour de la semaine de 4 jours, des CP à 12 en REP+, de nouvelles évaluations en début de CP et autres effets d’annonce passéistes, sans oublier la baisse des contrats aidés…

Pour l’IA, il faut laisser à ces nouvelles dispositions le temps de s’installer …

1/ Le retour de la semaine de 4 jours dans le primaire

Ce retour est à nos yeux néfaste. Malgré les votes négatifs du Conseil Supérieur de l’Education (CSE) et du Comité Technique Ministériel, le ministre, qui a tenu à permettre ce retour pour les municipalités qui le désiraient, a voulu rassurer en affirmant que très peu de communes reviendraient aux 4 jours. Or c’est exactement l’inverse qui se passe : les communes, pour des raisons d’économies, ont multiplié les demandes de retour à la semaine des 4 jours. Dans le Loiret, 22 % des communes ont déjà fait ce choix.

L’IA souligne que, à ce jour, cela ne touche que 14 % des élèves du Loiret, qu’il s’agit de donner de la souplesse et non de remettre en question la semaine de 4 jours…

Mais combien d’écoles feront ce choix l’an prochain ?

Le retour de la semaine de 4 jours nous ramène à la situation de 2008 avec le funeste record du plus bas nombre de jours d’école par an de l’ensemble des pays de l’OCDE (144 jours contre 187 jours en moyenne). Toutes les recommandations – Académie de médecine, rapport sénatorial ou rapports de l’inspection générale – indiquent que

le retour à une semaine de 4 jours est préjudiciable aux enfants, il privilégie le temps de travail des adultes au détriment des élèves !

Pour le Sgen-CFDT, en matière de rythme scolaire, il est impératif de prendre en compte  la globalité des rythmes de l’enfant et pas seulement sur la semaine, de considérer l’année et les autres activités des enfants, par exemple culturelles (> Les rythmes des enfants ne se limitent pas aux rythmes scolaires! ).

2/ Le dédoublement des CP à 12 dans les REP+

Ce dédoublement est réalisé partout dans le Loiret sauf pour une école qui ne disposait pas des locaux nécessaires.

Cette mesure se voulant répondre aux besoins des élèves les plus démunis socialement fait fi des expérimentations “Plus De Maitres Que De Classes” (PDMDQ) et les balaie sans avoir évalué leur efficacité. C’était pourtant un levier à la disposition des équipes qui pouvaient dans les écoles faire varier le nombre d’élèves en fonction des activités proposées aux élèves ou envisager du co-enseignement.

Le précédent IA-Dasen assurait que, dans le Loiret, les moyens nécessaires n’allaient pas affaiblir cette initiative ni réduire les moyens de remplacement, qui sont toujours insuffisants en milieu d’année scolaire.

Le nouvel IA nous en donne confirmation : les moyens dédiés au PDMQDC sont même augmentés ! Selon lui, il faut s’appuyer sur la dynamique créée par ce dispositif. Il veut ouvrir le grand chantier du développement de l’ambition des élèves et des familles (poursuite des études après le bac).

3/ Le retour surprise des évaluations en CP

Pour les CP (et les 6ème), elles sont sorties du chapeau à la rentrée, histoire de mettre les élèves à l’aise dès leur rentrée : rien de tel qu’une petite évaluation pour se remettre en forme après de trop longues vacances.

Le coup de l’interro en guise de bienvenue dans une école bienveillante, il fallait y penser, ça détend tout de suite.

La logique de ce dispositif balancé, là encore sans la moindre concertation et de façon descendante et uniforme, nous échappe totalement (Une rentrée dirigée).

Pour l’IA, ces évaluations permettent d’évaluer la pertinence des dispositifs mis en place.

Pour le Sgen-CFDT, l’évaluation en fin de CP et l’objectif de 100 % de réussite sont des annonces qui oublient les cycles et ne prennent donc pas en compte le rythme d’acquisition de la lecture qui est propre à chaque enfant.

Quant à la ridicule relance par le ministre de la polémique sur les méthodes d’apprentissage de la lecture, il vaut mieux ne même pas en parler.

4/ La baisse du nombre de contrats aidés

Le Sgen-CFDT est certes, satisfait de l’annonce du gouvernement de l’augmentation nécessaire des moyens dévolus à l’accueil des élèves en situation de handicap (Une reconnaissance). C’est le cas dans le Loiret.

Mais, pour le Sgen-CFDT, cela ne cache pas une nouvelle dégradation des conditions de travail des personnels et singulièrement des directeurs d’école. D’ici fin décembre, dans le Loiret, 111 fins de contrats sont prévues ; 69 se termineront d’ici septembre 2018 ; au total, 180 emplois aidés doivent disparaître en un an !

Pour l’IA, il faut compter sur la possibilité de recruter des jeunes (de 18 à 25 ans) en service civique pour appui aux écoles et aux établissements. D’ailleurs leur recrutement est déjà lancé. Un « état des lieux » sera présenté au prochain CTSD.

Néanmoins, la CFDT estime que

la baisse du nombre de contrats aidés est « une faute très grave »

car ils « correspondent à des postes utiles à la population et, s’ils sont bien ciblés sur les plus fragiles et accompagnés d’une formation, ils permettent un retour à l’emploi. L’approche qui a été faite est insupportable parce qu’on n’a jamais entendu un responsable politique parler de la personne, de celle qui grâce à un emploi aidé retrouve de la dignité et un parcours professionnel… »

C’est donc dans ce contexte de méfiance et de doute que nous souhaitons à M. l’Inspecteur d’Académie la bienvenue dans le Loiret. Nous espérons maintenir avec lui les bonnes relations que nous avions avec son prédécesseur, précisément dans la clarté et la confiance.