Le corps à l’école : il est encore nécessaire de clarifier les enjeux et les espaces d’action.

Le Sgen-CFDT ne cesse de pointer les confusions présentes dans les prises de paroles, et les derniers textes relatifs à l'EPS, au Sport, à la Santé, etc. II nous semble nécessaire de clarifier les enjeux et espaces d'actions relatifs à la question du corps à l'école.

L’École a un rôle à jouer dans l’éducation à la santé

Le « parcours santé » est une proposition intéressante qui mériterait d’englober des problématiques et actions plus larges, en lien avec le temps global de l’enfance et l’adolescence.
Plusieurs actions se mettent en place dans les établissements, mais devraient, il nous semble, s’inscrire dans des politiques plus générales. Questionner par exemple l’organisation des journées, du bâti scolaire, des récréations… Mais aussi prolonger et soutenir les réflexions sur la qualité de la restauration scolaire, l’information aux familles sur l’alimentation, le sommeil, les écrans, etc. Il est également nécessaire de renforcer la présence d’infirmière et de personnels santé-sociaux au sein des établissements et des quartiers.

Les enjeux de santé publique dépassent largement l’école. Et c’est bien toute la société et les modèles de vie qu’elle encourage, le rapport au corps, à la maladie, à la prévention qu’il conviendrait de regarder.

Le développement des pratiques corporelles et manuelles

Passé la maternelle, les pratiques et apprentissages spécifiques qui engagent le corps à l’école, les coordinations complexes, les pratiques créatives se réduisent. Au lycée, elles ne sont présentes qu’en filières professionnelles. Et celles-ci sont encore largement associées à des formes de réussite moins reconnues socialement.

Les méthodes pédagogiques préconisées pour les apprentissages dits « essentiels » restent de leur côté, assez statiques, et éloignées d’un engagement corporel et manuel. Il faut rechercher du côté des écoles ou initiatives dîtes « alternatives » (classe dehors, école de la forêt, méthodes Montessori, etc) pour retrouver ces pratiques. Il y a là un autre chantier à mener au sein de l’école – et pas uniquement lors des vacances apprenantes… ou du périscolaire…

Le renforcement de l’EPS corps à l’école

Il est actuellement important de réaffirmer l’EPS au premier degré et la place dédiée aux apprentissages moteurs à proprement dits. Nous l’avons déjà dénoncé à plusieurs reprises. Le manque de formations des PE, le non-recrutement de Conseillers Pédagogiques de Circonscription EPS, le manque d’installations, de matériels, freinent la mise en place de séquences d’EPS.
Dans le second degré, la nécessité de recrutement, et d’un vivier de remplaçants, éviteraient de nombreux « trous » dans la scolarité. Il conviendrait également de garantir l’accès de tous les établissements à des installations de qualités permettant la pratique de l’ensemble des champs d’apprentissage.

Le développement de l’USEP et de l’AS

Sur cet autre chantier propre à l’école, nous avons mentionné nombre de leviers nécessaires pour permettre aux enseignants de s’impliquer dans cette mission. C’est notamment à ce niveau, selon nous, que des partenariats et une ouverture vers les pratiques sportives, ou artistiques encadrées par des associations ou fédérations pourraient se développer.

Le reste du champ des pratiques physiques, a d’autres espaces, hors de l’école, pour se développer. C’est une réflexion essentielle également, à engager par le ministère de la culture, et le ministère de la jeunesse et des sports. Diversité de l’offre, égalité d’accès, regard critique sur certaines formes de pratiques etc…

Pour le Sgen-CFDT, la clarification de ces différents enjeux permettrait des réponses plus efficientes aux difficultés rencontrées.