Université de Tours : Au fil des dossiers n°81

L’action syndicale, l’information et la co-construction ne sont possibles que grâce à votre soutien et il y a toujours de très bonnes raisons d’adhérer à la CFDT.

L’actualité sociale et de la vie de l’établissement sont encore riches avec pour la CFDT, un objectif constant : être un outil au service des agents publics, enseignants et chercheurs, personnels administratifs, techniques et scientifiques pour agir pour le service public de l’enseignement supérieur et la recherche, pour agir en faveur des conditions de travail et des rémunérations des agents publics, pour agir pour la défense des libertés publiques et la transition écologique et sociale, pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, le harcèlement au travail et les risques psycho-sociaux !


Lors du Comité Social d’Administration (CSA) du 16 octobre 2025, la CFDT a pris position sur plusieurs sujets majeurs concernant les personnels BIATSS : politique d’emplois, révision du Rifseep, réorganisation de la FOCAL et devenir de la politique de cdification.

🔹 Campagne de cdification : le président clarifie les choses.

De rumeurs persistantes sur la fin d’une politique qui visait à sécuriser les collègues contractuels en poste depuis plus de quatre ans, la CFDT s’est étonnée de cette orientation et a rappelé l’état de la précarité dans les services et composantes. La CFDT a demandé qu’à minima, les promesses de CDI au moment des recrutements soient honorés et faisait état de son incompréhension sur un discours entendu par les agents en CDD de la fin de ce dispositif.

Le président de l’université a précisé les choses au CSA : à aucun moment, il ne s’est exprimé sur la fin de cette politique, son souhait est cependant que cette politique rentre dans un cadre contractuel avec les syndicats lors de la négociation collective ouverte sur les conditions de recrutement et de carrières des agents contractuels. Des projections en termes de masse salariale sont évaluées à + 63.000 euros en année pleine dans le cadre de la politique de cdification à venir. Le calendrier et les modalités devront être précisés lors des négociations avec comme objectif que les collègues concernés aient une évolution de leur contrat de travail au 1er septembre 2026.

🔹 Emplois BIATSS : transparence et lutte contre la précarité, les priorités de la CFDT

Le document présenté au CSA recense 184 emplois dont 137 positionnés sur le plafond 1 – ces emplois sont potentiellement des emplois de titulaires, le plafond 2 étant les emplois financés sur ressources propres. S’il y a un effort évident de présenter un maximum de situation, la réalité des postes vacants (disponibilité, détachement, retraite, démission, réussite au concours) n’a pas été communiquée aux élus du CSA. Par ailleurs, en recoupant le document fourni et la cartographie des emplois, certains services comme la présidence n’indiquent pas le devenir de tous les supports de contractuels affectés.

La CFDT a rappelé son engagement constant contre une situation qui perdure depuis des années : le nombre important de collègues sur des contrats courts (1 an). La précarité engendre souffrance au travail, pression, turn-over et chantage au contrat de travail

Malgré tout, dans un contexte politique contraint lié aux soubresauts de la politique nationale, l’université devrait ouvrir :

      • 3 recrutements sans concours (cat C)
      • 5 concours de technicien (1 bap E et 4 Bap J)
      • 4 concours d’ASI (1 bap F, 3 bap J)
      • 2 concours d’IGE (1 bap A, 1 bap J)
      • 1 concours d’IGR (1 bap A)

Mais les demandes sont fortes. Les remontées des services et composantes recensées par la CFDT s’élèvent à 67 demandes.

Enfin, la CFDT s’est félicitée de l’ouverture de 6 postes de catégorie A et B dans le cadre du dispositif des bénéficiaires de l’obligation d’emplois en faveur des travailleurs handicapés. Ouvrir des postes sur l’ensemble des catégories d’emplois est la marque d’une politique d’inclusion. Il y a quelques années, l’établissement ne voulait recruter que des agents de catégorie C.

Au final, avec cette politique volontariste d’inclusion et de promotion, les précisions en séance sur les emplois-types des postes ouverts au concours et la clarification de la présidence sur la campagne de cdification, la CFDT a voté favorablement à la politique d’emplois Biatss : vote favorable de la CFDT (4) et de la FSU (3), vote contre FO (2).

🔹 Créations et suppression d’emplois Biatss

La campagne d’emplois prévoit deux créations d’emplois en scolarité et gestion administrative pour la faculté de Médecine, une création d’emploi à Polytech (scolarité), deux créations dans le cadre du projet Pégase et deux ETP en vue de prendre en charge le soutien psychologique des étudiants de médecine (postes rattachés au service de vie étudiante), une suppression est proposée à la DPNM au service imprimerie sans pour autant connaître l’impact sur l’activité du service de cette suppression.

🔹 La précarité : quelle réalité ?

Quand un agent sur deux est contractuel à l’université, quand il y a 363 CDD et 218 CDI, l’ouverture d’une négociation sur le cadre d’emploi et de rémunération des collègues contractuels n’est pas une nécessité mais une obligation. Une première rencontre pour déterminer le cadre des discussions est prévue le 6 novembre. Cette ouverture d’une négociation est portée par la CFDT. Dans la même temporalité, la CFDT et la CGT ont obtenu également dans le périmètre des personnels du ministère l’ouverture d’une négociation. Notre section syndicale échangera avec celle du ministère sur les pratiques de la négociation de nos deux employeurs.

Pour la CFDT, tous les sujets doivent être sur la table : conditions de recrutement, grilles salariales, modalité de progression, reconnaissance de l’expérience professionnelle, portabilité d’un CDI…

Pour une partie de la communauté universitaire, la réalité de la précarité peut être lointaine mais elle est devant nous tous les jours avec des situations qui interrogent. Ainsi, dans le top 3 de la précarité, on y retrouve la DRI (75% des agents en CDD), l’IAE (67%) et la Faculté de Médecine (40,88%), le top 3 des services ayant le plus de collègues en CDI : la DPAQ (42,9%), PL3S (41,2%) et la DVE (35,5%). Voilà qui doit aussi nous interroger sur les pratiques des employeurs et de la répartition des moyens au sein de l’université.

🔹 Combien coûte une campagne d’emplois ?

Au CSA, le coût de cette campagne d’emplois 2026  a été présenté et s’élève à 526.305 euros en année de fonctionnement contre 490.583 euros pour la précédente campagne d’emplois. Ces chiffres qui ont le mérite de la transparence ne prennent pas en compte les évolutions de la masse salariale liées aux autres impacts d’une gestion des ressources humaines : mutation, réussite au concours et reclassement ou encore concours infructueux comme c’est le cas cette année. Pour les enseignants et enseignants-chercheurs, la campagne d’emplois ouverte sera largement bénéficiaire en raison d’un GVT très positif pour l’établissement ( Glissement Vieillesse Technicité très favorable – les salaires élevés partent en retraite et sont remplacés par des collègues en début de carrières)

Ainsi, 34 postes d’enseignants-chercheurs seront ouverts au recrutement (6 PU et 28 MCF) et quatre postes d’enseignants à la mutation. Deux postes sont également créés en médecine compensés par la subvention du ministère. Pour les EEC, cette campagne d’emploi en année pleine devrait avoir un effet positif sur le budget de 843.670 euros.

Ce point positif dans la gestion du budget 2026 ne masque pas l’inquiétude de l’établissement pour les deux années à venir du fait de la sous dotation récurrente.

Pour autant, la CFDT s’interroge sur la disparition dans la dernière délibération du conseil d’administration du 29 septembre 2025 de trois documents traditionnellement joints aux documents des délibération sur le budget : la répartition des dépenses et recettes par unité budgétaire, le suivi des dépenses de personnel (Document Prévisionnel de Gestion des Emplois et Crédits de personnel) et encore le détail des crédits fléchés de la subvention pour charge de service public, s’agit-il d’un simple oubli et d’une politique de confiscation de l’information ?

En tout cas, la CFDT défend une transparence et un accès aux données permettant aux élus de délibérer en toute connaissance de cause.

🔹 Révision du Rifseep : équité et cohérence, la CFDT reste vigilante

La CFDT a participé au groupe de travail avec une élue des services centraux et un élu des composantes.

Il s’agissait d’étudier 66 postes à la suite de réorganisation, mutations et réussites au concours afin de les classer dans les groupes qui déterminent le montant de la politique indemnitaire : 14 C, 33 B, 9 ASI, 9 IGE/AAE, 1 IGR ont été étudiés.

Sur 66 propositions, 14 propositions ont été déclassées par la DRH/DGS et trois propositions furent rehausser par le groupe de travail. La CFDT estimait que 6 des propositions au regard des sujétions et de la fiche de poste auraient pu évoluer dans un groupe Rifseep supérieur.

La CFDT a demandé que la cotation des postes soit réalisée à partir d’un barème (points selon critères bien déterminés, poste avec ou sans NBI, rappel du montant en euros pour chaque poste) pour plus d’objectivité, d’équité et de transparence.

La CFDT regrette que les propositions ne soient pas toujours en cohérence avec des fiches des postes et donc que certaines propositions confondent évaluation individuelle et évolution de la fiche de poste.

Le prochain ajustement (réussite aux concours automne 2025) devrait avoir lieu dans six mois. Même si les décisions auront un effet rétroactif, la CFDT demande la tenue d’une révision en janvier pour étudier également les demandes que les agents pourraient formulés de révision de leur cotation.

🔹 Réorganisation de la FOCAL : alerte sur les conditions de travail

La réorganisation de l’antenne financière de la FOCAL est le résultat d’une situation de souffrance au travail et d’une dégradation des conditions de travail liée en partie à la non prise en compte des changements induits par la mise en place de SIFAC+.

La CFDT n’a pas été convaincue de la méthode de concertation employée pour proposer cette évolution, et aucune présentation ne fut faite sur les évolutions indemnitaires des personnels concernés par cette réorganisation : un grand flou en somme. La CFDT et FO se sont abstenus, la FSU votant pour cette réorganisation au CSA.

La CFDT a profité de ce point pour également interroger la direction de l’établissement sur le devenir de la GPEC Finances, véritable serpent de mer.

En effet, la CFDT s’interroge sur le changement annoncé de la démarche par la mise en place d’un nouveau concept baptisé Optimisation de la fonction financière avec la sollicitation d’un cabinet extérieur : Réor.

      • Quels sont les objectifs de ce changement d’intitulé ?
      • Pourquoi encore une fois la F3S-CT n’a pas été consultée en amont sur cette évolution ?
      • Quel est le coût de l’appel à un prestataire extérieur ?

La CFDT s’étonne que l’employeur n’ait pas pris en compte le fiasco enregistré autour de la volonté de tayloriser le travail des informaticiens et de l’absence d’un dialogue social avec les représentants du personnel au sein de la formation spécialisée sécurité, santé et conditions de travail sur le projet de transformation des missions des informaticiens de proximité.

La CFDT rappelle sa demande constante de revoir les modalités de réorganisation des services qui sans cadre, entraînent des incompréhensions et des tensions comme la CFDT s’en est fait le porte-parole sur le projet de réorganisation ou (de démantèlement) de la DPNM dont les premiers échos nous renvoie à un scénario de The office.

🔹Moyens syndicaux : un discours à géométrie variable sur les locaux ?

La CFDT était favorable à faire préciser les droits syndicaux et les moyens que l’établissement doit mettre en place pour garantir la liberté syndicale. Ce point était un engagement du président de l’université lors de la présentation de sa feuille de route en mars 2025. La CFDT espère que les différentes dispositions seront opérationnelles d’ici le 31 décembre prochain et notamment l’accessibilité à des locaux syndicaux et un affichage dans chaque service comme le prévoit les textes réglementaires.

On nous dit que sur les locaux, c’est compliqué mais en même temps, l’université s’est engagée dans un processus pour réduire de 30% la superficie des locaux administratifs (décret tertiaire) en nous indiquant qu’avec le télétravail, on gagne des espaces. La direction de l’établissement indique même que dans certains services, il n’y a plus personne dans les bureaux (!).

En somme, la tension sur les bureaux vaut pour les syndicats mais ne vaut pas quand il s’agit de remettre en cause les conditions de travail dans les services ! En tout cas, pour accueillir les collègues, les accompagner et les défendre, il est urgent que la gouvernance mette à disposition des organisations syndicales des locaux en médecine ou au Plat d’Etain.

🔹Risques psycho-sociaux à la faculté de médecine, la CFDT sonne l’alerte !

Les propos du doyen de la faculté de médecine dans l’édition du 18 octobre 2025 de la Nouvelle République sur “quelques difficultés administratives” à la faculté de médecine cachent une réalité plus cruelle qui préoccupe la CFDT et pour laquelle plusieurs signalements et accompagnements ont déjà été réalisés par les élus CFDT.

Un rapport du conseil économique social et environnemental de juin 2023 pointait déjà les questions de souffrance au travail avec la mise en place de la réforme des études de santé.

Un encadrement exsangue (en quatre ans, trois congés longues maladie, deux mutations interne et externe, une démission de cadres A et B), 13 signalements en septembre 2025 sur le registre sécurité et santé au travail de l’université de Tours, une scolarité composée principalement d’agents contractuels de catégorie C, mal payés pour des responsabilités accrues, voilà une réalité qui influe directement sur le suivi et l’accompagnement des étudiants en Médecine.

Cette réalité est le résultat d’une organisation du travail et d’un pilotage qui engendre souffrance au travail et précarité. La CFDT a par ailleurs, à plusieurs reprises, alerté la direction de l’université sur des signalements qui pourraient être caractérisés comme des situations de harcèlement au travail.

En septembre 2025, à l’initiative de la CFDT, la F3S-CT a été missionnée pour une visite sur l’organisation du travail sur les métiers de la scolarité à la faculté de médecine.

Au comité social d’établissement (CSA) du 16 octobre 2025, la CFDT a demandé la titularisation de tous les collègues contractuels à la scolarité de Médecine.

Pour la CFDT, la complexité et l’empilement des réformes successives, un management décalé et des contrats de travail précaires entraînent inévitablement un accroissement des risques psycho-sociaux pour les personnels et par extension impactent les conditions de suivi des étudiants de la faculté de médecine.

La direction de la faculté de médecine doit ouvrir les yeux, ne plus minimiser les signalements internes et les expressions dans la presse. Il faut sortir d’un déni volontaire ou non.

La CFDT est prête à faire partager son expertise pour accompagner la direction de la faculté de médecine dans le cadre d’une évaluation des conditions de travail.

Pour la CFDT, il est urgent de sortir d’une situation qui met à mal la réputation de l’université de Tours et de sa faculté en plaçant en second plan, le dynamisme scientifique de ses unités de recherche en santé.

🔹Vos droits : reliquats de congés, est-il possible de les mettre dans son Compte Epargne Temps ?

Des agents ont alerté la CFDT sur une « drôle » d’information émanant d’une composante sur l’usage des reliquats de congés en indiquant que si ils n’étaient pas pris avant le 31 décembre, ils étaient perdus.

Cette information ne prend pas en compte la possibilité pour tout agent de déposer des jours de son reliquat 2024-2025 dans son compte épargne temps et d’en ouvrir un par la même occasion. Le compte épargne temps concerne aussi bien les agents titulaires que les contractuels.

Pour en savoir plus, on se retrouve sur le site de la CFDT, Sgen+ et c’est ici.

 

 

L’utopie n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin.

Martin Buber, philosophe et pacifiste.