L’avenir assombri des services d’orientation d’Orléans-Tours

Le Rectorat ayant constitué un Groupe de Travail sur "l'état des lieux des CIO" et "l'organisation de leurs activités", deux réunions ont eu lieu, le 11 septembre et le 17 octobre, qui n'apaisent pas les inquiétudes des Directeurs et Directrices de CIO.

Dernières nouvelles du GT qui s’est réuni le 17 octobre

Les membres du GT représentant les syndicats n’ont reçu que la veille les documents préparatoires (Cahier des charges CIO, et Tableau cahier des charges élaborés par le Chef du SAIO), les DCIO « sans étiquette » convoqués n’avaient pas été destinataires de ces documents. Autant vous dire que l’ambiance était très agitée  et qu’en fin de matinée, aucune avancée n’a pu être trouvée.

Lire la Déclaration commune au GT du 17 11 2018

A priori, les perdants seront nombreux, et en priorité les personnels administratifs. Certes, il n’y aura pas de suppression de postes de PSY EN ;  mais les DCIO en surnombre (tous les sites n’en auront plus) redeviendront PSY EN sur le terrain !

Le Secrétaire Général du Rectorat prévoit que les changements seront effectifs dans les 5 ans à venir.
Notre compte-rendu est là : CR GT 17 octobre 2018

Lettre intersyndicale du 12 octobre

Une intersyndicale Sgen-CFDT/ Unsa Education / Snes-FSU avait décidé d’interpeller le Rectorat de l’Académie pour exprimer les grandes inquiétudes des DCIO et leurs exigences, dans un courrier  à Mme la Rectrice sur l’avenir des services d’orientation.

Groupe de Travail du 11 septembre

Deux ou trois réunions du GT sur les Centres d’Information et d’Orientation sont prévues d’ici la fin de l’année civile (le prochain le 17 octobre).

Le GT est pluridisciplinaire avec une représentativité syndicale (issue du Comité Technique Académique) et des personnels non syndiqués : services d’orientation au sens large (Psy-EN, personnels administratifs, directeurs de CIO), le SAIO (Service académique de l’Information et de l’Orientation, des proviseurs de lycée (Lycées Généraux et Technologiques et/ou Lycées Professionnels), des professeurs, des personnels administratifs du Rectorat.

Les souhaits du Secrétaire Général

Le Secrétaire Général souhaite faire un état des lieux des services d’orientation au sens large (pas seulement les CIO) pour deux raisons principales:

  • « La loi opère des changements mais ne dit pas tout »
  • La cartographie mise en place en 2015 doit être remaniée (certains CIO sont devenus CIO d’Etat, d’autres ont déménagé…).

La consigne ministérielle demande une plus grande proximité du Psy-EN dans les établissements auprès des élèves mais le Secrétaire Général insiste sur le fait qu’il n’y a pas de modèle unique (c’est-à-dire pas forcément un CIO implanté dans un établissement). A priori, les Psy-EN ne seraient pas rattachés aux établissements, mais à un CIO qui serait le plus souvent en établissement.

La carte des CIO va être mise à plat ainsi que celle des emplois pour l’ensemble des personnels des CIO : les administratifs qui travailleraient dans un CIO implanté en établissement pourraient travailler aussi pour l’établissement, il y aurait également un rééquilibrage de la fonction des directeurs de CIO avec celle des Psy-EN (d’autant plus qu’il manque du personnel…)

Dans la loi, la Région peut organiser des actions d’information sur les métiers … mais n’a pas la compétence de l’orientation (contrairement à ce que dit l’ARF [Association des présidents de Régions de France]).

Il semblerait que les « petits » CIO soient un modèle car proches de la population scolaire et du fait de leur petite taille, des structures qui répondent davantage aux besoins des populations.

Le Secrétaire Général insiste sur le fait que ce sont les services du Rectorat en charge des affaires immobilières qui doivent gérer les recherches d’hébergement, en aucun cas les directeurs de CIO.

Un groupe de travail sera constitué pour rédiger un cahier des charges pour l’implantation des CIO, ce qui n’avait pas encore été fait jusqu’à présent (notamment lors des déménagements de certains CIO…), avec des obligations à définir : par exemple, l’accessibilité…

Témoignage des proviseurs dont l’établissement héberge un CIO (ou un point d’accueil CIO)

L’implantation (et les conditions de travail sous-jacentes) sont très variables selon les établissements.

Les contraintes existent : accueil pendant les vacances scolaires, plan Vigipirate qui demande une pièce d’identité à chaque visiteur, ce qui peut décourager certains publics. Selon les établissements, la fréquentation par des personnes extérieures à l’établissement est toujours inférieure à celle des scolaires de l’établissement ; certains chiffres sont en baisse mais sont à nuancer du fait des petits effectifs.

L’implantation d’un CIO dans un établissement favorise les échanges entre Directeur de CIO et chef d’établissement et cela peut créer une certaine dynamique (travail de partenariat…).

L’exposé du Chef du Service Académique de l’Information et de l’Orientation

  • L’importance de l’accessibilité au CIO quant au choix de son implantation
  • La question des publics non scolaires (part infime selon BILACCIO [le bilan d’activité des CIO]) : la fréquentation des adultes diminue (effet du Service Public Régional de l’Orientation ?), la baisse de jeunes décrocheurs (à nuancer cependant avec les jeunes qui invoquent le DARFI (Droit Au Retour en Formation Initiale), l’accueil des EANA (Elèves Allophones Nouvellement Arrivés).
  • La relation Directeur de CIO/ Chefs d’établissement : être implanté dans un établissement a des conséquences sur le conseil technique et l’accompagnement pédagogique des équipes.
  • La question de l’enseignement supérieur prend une place capitale (d’où un possible recentrage de l’activité du Psy-EN en lycée), le SAIO est saturé (à titre indicatif, 80 bacheliers sont encore actifs sur la plateforme et en attente d’une réponse de la CAES [Commission d’Accès à l’Enseignement Supérieur]).

En conclusion

Chaque CIO va être invité à rédiger (en équipe de CIO) un bilan de fonctionnement (forces/faiblesses, attentes…) sous un format libre (un recto verso peut suffire) ; le bilan sera co-signé du chef d’établissement hébergeur le cas échéant. Le bilan de chaque CIO sera  remonté à l’IEN-IO (Inspecteur de l’Education Nationale chargé de l’Information et de l’Orientation).

Un cahier des charges sera rédigé sous la direction du CSAIO avec une secrétaire de CIO, un proviseur de lycée (qui a déjà vécu l’implantation d’un CIO dans son établissement) et d’une directrice de CIO (qui est élue SGEN-CFDT).

La position du SGEN-CFDT

Au cours du GT, le SGEN a déploré le manque de considération de l’Etat envers les services d’orientation et exprimé un sentiment d’amertume (les reproches sont nombreux en même temps que l’Etat se désengage de nos services) ainsi que le mal être des équipes. Les mauvaises (voire parfois très mauvaises) conditions de travail ont un impact sur le personnel.

Le SGEN demande que le Ministère  donne aux CIO les moyens de remplir toutes les missions, d’être visibles et bien positionnés dans le champ du conseil en orientation pour contribuer au SPRO en tant que service de l’Etat sous l’autorité du Recteur dans le cadre de conventions Rectorat-Région.

Au vu de la complexification des parcours et de la multiplication des sources d’information, le besoin d’accompagnement des jeunes et des familles ne fait qu’augmenter. Il faut rénover le service public d’orientation de l’Education Nationale, gratuit et de proximité, en améliorant sa lisibilité (signalétique, communication, sites internet…), afin d’offrir des entretiens-conseil personnalisés, s’appuyant sur l’information dématérialisée notamment fournie par l’ONISEP et ses directions régionales.

Maud RENE, élue CAPA SGEN-CFDT.