« Oral de titularisation »,« entretien professionnel » : KESAKO ?

Cette année, exceptionnellement, les professeurs stagiaires, 1er et 2nd degré, passent une nouvelle épreuve ! Un entretien professionnel, les oraux de concours étant annulés pour la session 2020.

Pour être précis, il ne s’agit pas d’un « oral de titularisation » : ce terme correspond en effet à la situation dans laquelle se trouve un.e stagiaire convoqué devant le jury de titularisation parce que des avis négatifs ont été portés par l’INSPE, le directeur d’école, le tuteur, le chef d’établissement l’IPR… avis qui remettent en cause la titularisation.

L’entretien professionnel mis en place cette année, c’est autre chose.

Pourquoi a-t-il été mis en place?

En raison du confinement du printemps 2020, de très nombreux candidats aux concours n’ont passé que des épreuves écrites, les épreuves orales d’admission n’ayant pu être organisées.  Le Ministère a donc jugé nécessaire d’évaluer les aptitudes à s’exprimer, communiquer, argumenter … des futurs enseignants. Cet entretien a été décidé de façon unilatérale par le Ministère, pas par l’INSPE ni l’université qui ne proposent donc pas de formation à cet entretien car il n’a rien à voir avec la formation universitaire.

Qu’est-ce que c’est ?

( cf. arrêté du 28 août 2020 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042284691, complété par la note de service publiée au BO du 24 décembre 2020 qui définit les critères d’évaluation : https://www.education.gouv.fr/bo/20/Hebdo49/MENH2035943X.htm)

Une épreuve d’une durée de 30 minutes :

  1. 10 minutes d’exposé du stagiaire pour présenter une situation professionnelle choisie parmi toutes les situations qu’il a pu rencontrer au cours de son année de stage.
  2. 20 minutes d’entretien avec les membres de la commission.

A l’issue de l’entretien, les membres de la commission délibèrent et rendent un avis : favorable/ défavorable/ réservé.

Cet avis n’est pas communiqué à l’enseignant stagiaire.

Qui fait partie de la commission ?

Celle-ci est composée de deux membres :

  • Dans le 1er degré : un IEN et un « pair : un PE, maitre formateur, directeur d’école..
  • Dans le 2nd degré : un IPR de la discipline et un pair : enseignant dans la discipline ou un chef d’établissement.

Remarque : en principe, les membres de cette commission n’ont pas accès aux informations qui concernent l’année de stage (avis des tuteurs, de l’INSPE…etc.) et ils sont censés ne pas connaitre l’enseignant stagiaire.

Le conseil du Sgen 

Quelle séquence choisir ?

En bas de la note de service du 24 décembre, la note 2 précise un peu ce qui est attendu : le choix d’une séquence ou d’une séance, les raisons pour lesquelles elle a été retenue, ce que l’enseignant a mis en œuvre…

Ainsi, il n’est pas forcément nécessaire de choisir une séquence ou séance modèle : les échecs ou dysfonctionnements peuvent être intéressants à analyser (mai il ne faut pas non plus tendre le bâton pour se faire batte…). L’objectif, c’est de permettre au stagiaire d’argumenter et de pouvoir évaluer ses capacités à s’exprimer. Il peut être utile de discuter du choix de la situation à exposer avec son tuteur ou sa tutrice.

En fait, l’exposé apparait essentiellement comme un prétexte, une entrée en matière pour l’entretien qui va suivre et permettre de revenir sur l’année de stage.

Ce qu’en pense le Sgen

Toutes les organisations syndicales étaient contre cette « épreuve » supplémentaire, une « usine à gaz », qui va mobiliser du temps et des moyens, et qui parait bien inutile : si le but est de pouvoir évaluer l’aptitude des stagiaires à s’exprimer, communiquer, réfléchir, bref, à être capable d’enseigner, cet entretien arrive trop tard dans l’année : si des problèmes devaient apparaitre, c’est déjà fait et les stagiaires qui rencontraient des difficultés ont déjà été signalés.

Autre argument en défaveur de cet entretien : le risque qu’il vienne concurrencer le jury de titularisation. Que se passera-t-il si la commission rend un avis défavorable alors que le stagiaire a pleinement donné satisfaction dans son établissement et à l’INSPE ?

Pour conclure et au-delà 

Il faut relativiser l’importance de cet entretien professionnel. L’institution n’a aucun intérêt à rejeter de futurs enseignants dans une période où le nombre de candidats à l’enseignement s’essouffle. Il faut juste être capable de parler clairement 10 minutes.

Dernier point :

Il est important que vous nous fassiez part de vos expériences :

comment l’entretien s’est-il déroulé ? Quels étaient les membres de la commission ? Quelles sont les questions qui vous ont été posées ?

Et ceci pour deux raisons :

  1. les dates de passation varient d’une académie et /ou d’un département à l’autre : l’expérience vécue par les premiers à passer pourra servir à ceux qui sont convoqués plus tard ;
  2. Signaler un dysfonctionnement (par exemple si vous connaissez un membre de la commission) afin de faire remonter ces dysfonctionnements au Ministère.