La CFDT et en particulier ses sections syndicales font de la transition écologique et de la sobriété énergétique un enjeu majeur dans la transformation et l’organisation du travail.
Si le plan de sobriété a été adopté à l’unanimité au conseil d’administration de l’université de Tours en décembre dernier, la déclinaison des actions à entreprendre est encore à construire.
La CFDT et en particulier ses sections syndicales font de la transition écologique et de la sobriété énergétique un enjeu majeur dans la transformation et l’organisation du travail. Les objectifs de la CFDT ne sont pas d’opposés fin du mois et fin du monde, pour reprendre l’expression consacrée mais bien d’aborder ce sujet sous les angles sociale, économique et écologique.
Au sein de notre établissement, nous l’avons exprimé avec force au dernier comité social d’administration, la fermeture d’une deuxième semaine en février n’est pas une option que le Sgen-CFDT retient car clairement, elle fait peser sur une seule catégorie de travailleuses et de travailleurs la politique de sobriété énergétique.
Le plan de sobriété propose de nombreux axes pour agir et la transition écologique doit être l’élément central de notre action. Pour accélérer l’ensemble de notre action scientifique, pédagogique, de gestion immobilière, de vie étudiante doit être interrogé. A terme chaque action, chaque service ou équipe de recherche doit pouvoir établit annuellement son bilan carbone.
Mais construire un campus en transition passe aussi et avant tout par l’information et la formation des cadres et plus généralement les personnels d’encadrement (directrices et directeurs d’équipe de recherche, de département, de composante), les premiers acteurs de la commande publique et des décisions prises.
Conscient que l’accélération de la transition écologique passera aussi par les personnels en situation d’encadrement, la CFDT a réalisé une enquête sur la perception des cadres et leurs attentes.
Transition écologique et sobriété énergétique sont deux concepts qui semblent installés dans le paysage de l’entreprise et de l’administration, du point de vue des cadres enquêtés par la société KANTAR Public pour la CFDT Cadres. Au-delà de la connaissance de ces concepts, ils ne font pas encore l’objet d’une appropriation ni d’une concrétisation pour et par la grande majorité des cadres.
Pour 55 % des cadres, les entreprises et les administrations n’en font pas assez ; 62 % ont le même avis vis-à-vis des syndicats. (Les syndicats ont également un travail à faire en la matière]
Pour 3 cadres sur 4, s’impose la nécessité de changements importants en matière de transition écologique et de sobriété énergétique en entreprise ou en administration. Parmi les moins de 35 ans, 8 sur 10 à partager ce point de vue, tout comme parmi les cadres du secteur du BTP.
Le plan de sobriété énergétique, la politique RSE, un dialogue sur la transition écologique et la sobriété énergétique ainsi que l’accord de mobilité durables sont les dispositifs à la fois les plus présents dans les structures et les mieux connus des cadres (entre 52 % et 59 % d’entre eux, mais près d’un quart ne sait pas de quoi il s’agit exactement …). Et plus d’un tiers des cadres indique que ces démarches n’existent pas.
Si les cadres sont majoritairement favorables à l’ensemble des mesures proposées par le sondage, essentiellement les écogestes, celles concernant la limitation des déplacements en avion, la compensation de l’impact environnemental et la création d’un mandat de référent recueillent moins d’adhésion.
DES IMPACTS FLOUS…
Pour les managers, ces politiques de transition et de sobriété sont importantes sans être déterminantes (ceci pour seulement 1 sur 6 d’entre eux) dans toutes les dimensions liées au collectif de travail : satisfaction des attentes des collaborateurs, adhésion à la culture d’entreprise, sens donné au travail, acceptabilité des décisions et recrutement des talents… rien encore ne se dégage du côté des politiques RH, l’impression floue demeure !
A la question « votre activité professionnelle a-t-elle aujourd’hui un impact positif sur les enjeux de transition / sobriété ? » 60 % des cadres répondent avec un avis peu tranché, soit « plutôt positif » soit « plutôt négatif ». A l’horizon 2030, les perspectives d’impact sont inchangées … rien n’est moins sûr pour les cadres que le travail ait davantage demain d’impact positif.
… MAIS DES ATTENTES FORTES
Le sentiment des cadres d’être suffisamment informés sur ces sujets est assez faible au regard des mesures qu’ils déclarent voir mises en place. Seul 1 cadre sur 6 se déclare tout à fait informé. A noter que les cadres non-managers, majoritairement, se sentent insuffisamment informés…
L’ouverture d’un dialogue régulier entre managers et dirigeants au sein des structures est de ce fait perçu comme le premier levier d’implication des cadres, suivi par des marges de manœuvre et de la formation. A noter que les syndicats sont assez peu attendus comme relais d’information sur ce sujet… même si les cadres rétifs à l’information syndicale sont minoritaires (36 %). La demande de formation est grande, y compris en direction des syndicats.
Les managers, très majoritairement, adhérent à l’idée d’une traduction de ces politiques dans les objectifs annuels pour leurs collaborateurs comme pour eux-mêmes. A noter cette pratique semble à ce jour très confidentielle : c’est le cas pour 2% des répondants.
POUR PASSER DU DIRE AU FAIRE, QUELQUES INCONTOURNABLES
Information et formation, sont les conditions de base pour pouvoir agir dans des contextes professionnels mieux outillés : outillés par un dialogue managérial régulier orienté transition et sobriété, outillés par le partage d’indicateurs et d’objectifs référés aux nouvelles normes de durabilité (BDESE), outillés par des contextes d’exercice de la responsabilité qui font place aux marges de manœuvre au plus près des réalités collectives.
La CFDT Cadres, au sein de la CFDT, prend sa part aux cotés des cadres : en investissant en 2022 le champ des nouvelles normes de durabilités, en co organisant les sensibilisations FRESQUE DU CLIMAT, par ses webinaires … et en sondant les cadres !
C’est par l’implication de toutes les parties prenantes, et notamment la négociation (pas encore assez développée), que l’on peut avancer.