La plus grave menace pour l'humanité et notre planète est la crise climatique. Déjà, dans le monde, en France, les effets se font sentir. L'éducation ne peut être absente de cette mobilisation nécessaire. L'Internationale de l'Education dont le Sgen-CFDT fait partie a lancé un manifeste en ce sens.
En matière de climat, les récents épisodes caniculaires que notre pays vient de connaître risquent fortement de se reproduire à l’avenir.
Il convient donc de prendre le taureau par les cornes et que chacun au sein de la société soit conscient des enjeux pour les futures générations.
L’éducation ne doit pas échapper à cette mobilisation nécessaire, une mobilisation pour le climat qui doit dépasser les frontières de l’hexagone et avoir une portée internationale. Pour ce faire l’Internationale de l’Éducation à laquelle le Sgen-CFDT adhère a lancé un manifeste à l’intention des gouvernants afin que des mesures soient prises pour éduquer, accompagner les établissements scolaires, les écoles, les enseignants, les personnels à faire du développement durable, du respect de l’environnement un enseignement incontournable pour les élèves, les jeunes.
Et au-delà de cela, toute la société car ce sont bien les adultes qui décident de l’avenir que l’on veut donner à notre planète.
Une situation déjà alarmante due aux modifications du climat
La possibilité laissée aux familles de ne pas envoyer leurs enfants à l’école pour 12 départements suite à l’épisode caniculaire des 16 et 17 juin dernier devrait alerter. Cette décision était pourtant tout à fait compréhensible tant les températures extérieures étaient importantes (42 degrés relevés dans le bordelais).
Comment dans ces conditions faire classe et obtenir l’attention des élèves ? Comment maintenir des élèves en examen alors que la chaleur dans les classes peut être suffocante ?
Exceptionnelle encore actuellement, cette situation pourrait devenir à l’avenir le quotidien de nombreux élèves partout en France.
Cette situation climatique a ainsi des conséquences directes sur l’égalité des élèves face au passage de l’examen et notamment du baccalauréat.
Un bâti scolaire qui va devoir s’adapter à ce nouveau climat
Il s’agit donc d’agir à plusieurs niveaux pour que les élèves puissent continuer d’apprendre dans de bonnes conditions.
Il convient notamment d’adapter le bâti scolaire à cette nouvelle réalité climatique.
L’isolation thermique est en la matière un enjeu important. Mais il s’agit aussi de prévoir une végétalisation des cours de récréations ou encore l’installation de stores permettant de limiter la hausse des températures au sein des bâtiments.
En la matière, les collectivités territoriales, propriétaires des locaux doivent réaliser de forts investissements qui peuvent être soutenus par l’Union Européenne.
Cinq engagements dont la France doit s’emparer
Mais l’engagement ne doit pas s’arrêter à cela.
Il est en effet nécessaire de poser la question de l’enseignement au développement durable et à la protection de l’environnement.
Pour cela l’Internationale de l’éducation dans son manifeste pointe cinq priorités :
- la garantie d’une éducation de qualité au changement climatique pour toutes et tous
- la nécessité pour chaque élève de recevoir une éducation au climat afin d’obtenir les connaissances et les compétences pour lutter contre le changement climatique et permettre ainsi l’édification d’un monde viable
- l’obligation de s’appuyer sur la science en tenant compte des dimensions éthique, culturelle, politique, sociale et économique du changement climatique
- la nécessité de former et soutenir les enseignants afin de pouvoir offrir une éducation de qualité au changement climatique
- la transformation des écoles et des environnements d’apprentissage pour promouvoir une éducation de qualité au changement climatique.
Une crise climatique qui se concrétise
Pour certains pays, dans le monde, la problématique climatique est déjà réelle et se traduit concrètement sur les populations.
Ainsi aux Fidji ou aux Maldives, des Îles entières sont inondées et ont disparu de la carte du fait de la montée des océans.
Ailleurs comme en Italie, le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaciers et l’effondrement de pans entiers de montagnes comme cela a été le cas récemment.
Le Sgen-CFDT, qui inscrit avec la CFDT son action dans le Pacte du Pouvoir de vivre ne peut que se sentir pleinement concerné.
Il convient d’agir ensemble, au delà des frontières et des seuls intérêts économiques. Des décisions doivent être prises au plus vite pour qu’une nouvelle crise migratoire, cette fois-ci climatique ne vienne lancer des populations entières sur le chemin de l’exil.
La nécessité d’ouvrir un chantier au sein de notre pays
Pour le quotidien des écoles, des établissements scolaires de notre pays, ce manifeste autour du climat doit prendre sens et entraîner un éveil des consciences.
Cela impose la nécessité d’une réflexion sur le calendrier scolaire au delà des seuls intérêts des adultes et du tourisme notamment.
Comment continuer de faire classe alors qu’il fait 40°C au mois de juin dans les locaux scolaires ? Comment mieux répartir le temps scolaire sur l’année ? Les zones de vacances ont – elles encore un intérêt dans la situation climatique où nous sommes ? Ces questions impactent directement les conditions de travail des personnels mais aussi les conditions d’apprentissages des élèves, des jeunes, des étudiants. Pour le Sgen-CFDT, cette question doit donc faire l’objet d’un débat national. Il y a urgence et ce Manifeste est bien là pour cela.