Suite au rejet unanime de la carte scolaire proposée par le Dasen le 8 avril, les représentants du personnel étaient reconvoqués le 16 avril en visioconférence, pour se prononcer sur des mesures à très peu de choses près strictement identiques. D'où un nouveau rejet unanime, mais pour rien !
Le Directeur Académique est d’une courtoisie exemplaire, mais c’est une main de fer dans un gant de velours ! En effet, il n’a rien lâché, rigoureusement rien, sur le fond des objections soulevées par les organisations syndicales au cours des deux heures qu’a duré le second CTSD convoqué sur la carte scolaire 2020 puisque son projet avait été rejeté à l’unanimité la première fois il y a 8 jours (lire Carte scolaire 2020 du Loiret : un rejet unanime).
Quand le dialogue social est un dialogue de sourds
Répétant les données déjà présentées au CTSD du 8 avril, le Dasen a insisté sur :
- la baisse démographique globale dans le Loiret avec un total de 63 557 élèves prévus à la rentrée de septambre 2020, soit 753 élèves de moins ;
- les directives et la dotation nouvelles du Ministre qui permettent au Loiret de ne pas avoir un déficit de 3 postes mais une augmentation de 8 ;
- le progrès continu du taux d’encadrement (P/E) qui atteint 5,51 en 2020 (5,43 en 2019 ; 5,35 en 2018) ;
- les mesures déjà annoncées le 8 avril pour la carte scolaire de la rentrée 2020 : ouvertures de Grandes Sections de Maternelle (à 24 élèves maximum) ; pas de fermeture de classe dans les communes de moins de 5 000 habitants (sauf accord du Maire) ; ouvertures de classes liées à la démographie (avec de forts contrastes territoriaux) ; ouvertures pour dédoublements CP-CE1.
Des déclarations préalables comme des urinoirs en forme de violons
Puis le Dasen a donné la parole aux représentants des personnels qui souhaitaient faire une déclaration préalable.
- La FSU a fait la première, exprimant d’abord ses vives réserves sur la réouverture des écoles le 11 mai, jugé très imprudente avec un fort risque de flambée de l’épidémie…
- Le Sgen-CFDT a fait chorus sur ces craintes puis donné lecture de la deuxième Déclaration préalable au CTSD du 16 avril 2020 ; le Dasen a répondu qu’il a bien reçu le courrier du 14 avril, sans répondre sur le fond, qui touchait des personnes précises, car ce n’est pas le lieu d’en parler.
- L’Unsa a fait la troisième, plus brève, ayant aussi envoyé un courrier le 14 avril.
- Pas de déclaration du Snalc-CSEN.
Sur la reprise le 11 mai…
Le Dasen partage les préoccupations exprimées quant aux modalités précises mais il souligne que le Président de la République a bien parlé d’une reprise progressive et que nous avons 15 jours pour définir les dispositions pratiques.
Le Dasen a profité de l’occasion pour remercier les directeurs et directrices d’école ainsi que les IEN qui ont recensé les élèves ayant besoin d’aides et il a proposé une réunion du CHS-CT par Skype lundi 20 avril, à 9 h 30, ce qui a reçu l’avis très favorable des représentants des personnels.
Sur le projet de carte scolaire…
Le Dasen relève les points d’achoppement :
- les postes du dispositif PDMQDC (Plus De Maîtres Que De Classes), qu’il a préservés ces deux dernières années : selon lui, « le dispositif a rempli sa mission et les dédoublements sont effectifs partout » ;
- les supports RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficultés), postes non demandés et non pourvus, il doit les mobiliser « sans obérer nos efforts » (le Loiret a 45 Maîtres E et 15 Maîtres G) et il a demandé aux syndicats de lui signaler les secteurs aux besoins les plus criants. Mais il veut garder les moyens de remplacement car « il faut que les actions de formations soient déployées ».
C’est un choix cornélien.
- Convaincu de faire au mieux, il répète que « les postes fermés sont inactifs. Or il faut relancer la machine éducative ».
Toutes les mesures détaillées sont à nouveau énumérées par l’IEN adjointe au Dasen, certaines feront l’objet d’une note de précisions quant à l’utilisation pédagogique des postes, le CTSD n’ayant à se prononcer que sur les supports.
La note de service sur le mouvement 2020, remise en ligne, est évoquée, non pour le calendrier du serveur qui a été modifié (ouverture le 17 avril, fermeture le 4 mai) mais pour les majorations de barème sur les postes d’Adjoints créés pour dédoublement de classe à la place des postes de Maître Sup. Il est rappelé que les Mesures de Carte Scolaire (MCS) visent à maintenir au plus près du poste d’origine en suivant la technique dite « de l’escargot » : les collègues concernés, pour en bénéficier, doivent demander leur ancien poste.
En résumé, le Dasen estime que, avec 54 créations et 25 suppressions, le solde est très positif. L’Unsa souligne néanmoins le fort mécontentement de collègues notamment à cause de la fermeture de postes en cours de mouvement. Quelques contestations s’expriment sur les prévisions d’effectifs pour certaines écoles.
Des rectificatifs mineurs
Deux corrections doivent être apportées au tableau initial :
- dans le RPI Lorcy-Sceaux-du-Gâtinais, une mesure technique entraîne la fermeture d’une classe de Maternelle et l’ouverture d’une classe d’élémentaire. L’école de Lorcy devient une école primaire.
- à St-Jean-de-Braye, l’ouverture de classe prévue à l’école Anne Frank ne pourra pas se faire faute de locaux suffisants, mais elle pourra se faire à l’école Jean Zay, où la Mairie a terminé les travaux. Le Dasen en profite pour insister sur l’intérêt d’avoir des données stabilisées en amont.
L’IEN adjointe au Dasen précise que les mesures annoncées sont toutes « définitives » mais la carte scolaire est revue chaque année. Seules les directions d’école font l’objet de mesures « provisoires ».
Deuxième vote unanime contre
TOUS les représentants des personnels (FSU, Unsa, Sgen-CFDT, Snalc-CSEN) votent CONTRE le projet présenté par le Dasen.
A l’issue du CTSD, les 4 organisations syndicales représentées (FSU, Sgen-CFDT, Snalc-CSEN, Unsa Education) ont publié un Communiqué commun
Un Comité Départemental de l’Education Nationale, lui aussi, pour rien ?
Le CDEN est convoqué en visio-conférence le vendredi 17 avril à 14 h : le même projet de carte scolaire y sera présenté, non seulement devant les représentants des personnels mais aussi devant ceux du Conseil Départemental, des associations de maires, des fédérations de parents d’élèves et des Délégués Départementaux de l’Education Nationale.
Comme d’habitude, si le quorum est atteint et si le vote est encore majoritairement négatif, ça ne changera rien ! Car le Directeur académique est le représentant de l’Etat et…
Rien n’arrête le char de l’Etat !
Et tant pis s’il écrase quelques agents : dégâts collatéraux…
Lire notre Déclaration préalable au CDEN du 17 avril 2020