L’épreuve anticipée de Français du Bac (EAF), de 2017 à 2018

Un groupe de travail s’est réuni au rectorat le 12 octobre sur les EAF. Il avait pour objectifs de faire le point sur l’organisation des épreuves en 2017 et d’anticiper sur d’éventuels problèmes pour 2018 afin d’envisager sereinement la prochaine session.

Etaient présents  à ce GT  sur l’EAF des représentants du rectorat et de la DEC dont Mmes Fabienne Chambrier, Secrétaire générale adjointe, et Brigitte Rolland, cheffe de la DEC, trois IA-IPR de Lettres, huit  représentants syndicaux des professeurs de Lettres (Sgen-CFDT, SE-Unsa, FO, FSU et CGT éduc), et sept représentants syndicaux des chefs d’établissement (dont 1 Sgen-CFDT).

Les organisations syndicales qui avaient l’an dernier relayé les plaintes de professeurs disent qu’elles souhaitent arrêter les polémiques.

Les points suivants ont été abordés :

Une nouvelle application pour l’organisation des examens

Les chefs d’établissement sont informés d’un changement d’application pour l’organisation des examens et les inscriptions :

passage de « Océan » à « Cyclades ».

Les DEC des autres académies qui ont testé cette nouvelle application n’ont pas beaucoup de retours positifs. Ce changement accuse déjà 3 semaines de retard et ne sera pas sans incidence sur les dates des inscriptions par exemple et sur l’organisation des épreuves

Le rappel des mesures mises en place pour l’EAF 2017

Elargissement du vivier : appel aux enseignants de BTS et diminution de la réserve qui a permis, malgré un nombre de candidats supérieur à l’année précédente (763 candidats en plus) de maintenir  une moyenne de 65 candidats/copies par examinateur, (certes avec des variations de 60 à 70  mais il est difficile parfois de couper des lots de copies) et de préférence 60 pour la série L.

Etalement de l’oral sur 6 jours au lieu de 5 afin de baisser le nombre de candidats à 11 par jour (contre 14 les années précédentes) avec une pause le mercredi et une pause le week-end, afin de ne pas aller au-delà de 2 jours consécutifs d’oraux.

Calendrier avancé du 12 juillet initialement prévu au 7 juillet

Dispense des surveillances de bac

Selon le Rectorat, la canicule a été bien prise en compte par les établissements.

Quelques chiffres pour la session 2017 de l’EAF

  • 361 professeurs mobilisés, soit 24 de plus qu’en 2016
  • 55 congés maladie (même nombre qu’en 2016)

Un nombre total de 562 professeurs mais dont il faut soustraire au moins une centaine : congés maternité congés maladie signalés par le Médecin de prévention, professeurs détachés, stagiaires, commissions paritaires, jurys de CAPES, épreuves orales de l’agrégation… et les professeurs de TL.

Problèmes de l’EAF soulevés par les représentants des enseignants 

– Professeurs non convoqués.
Réponse du Rectorat apportée dans le point précédent (ci-dessus)

– Collègues qui se sont retrouvés à interroger une classe entière avec un seul descriptif : demande de brasser les classes (2 demi-classes).
Réponse : la nouvelle application « Cyclades » est encore inconnue et il n’est pas possible de savoir pour l’instant comment elle va fonctionner.

– Convocations tardives.
Réponse : toutes les convocations partent en même temps ; ceux qui sont convoqués tardivement, ce sont ceux qui remplacent.

– Manque de temps pour corriger les copies.
Réponse : c’est pourquoi la date de fin des travaux avait été fixée au 12 juillet… Il n’est pas possible de réduire le délai entre la date de l’épreuve et la prise des copies : les copies doivent transiter dans les centres d’examen. Tout dépend en fait du calendrier et de la date qui sera retenue pour l’écrit. Les IPR vont travailler sur cette question.

– Multiplication des convocations, notamment pour les collègues intervenant dans des BTS rares et convoqués dans d’autres académies.
Réponse : se rapprocher des chefs d’établissement et faire remonter les informations. Informer aussi les IPR. C’est une situation qui devrait être prise en compte.

– Diminution de la charge de travail : descendre à 50 copies/oraux.
Réponse : impossible cette année, il n’y a pas assez de professeurs et le nombre de candidats augmente encore.

– Retour au système soit corrections soit oraux.
Réponse : ce qui a été possible ne l’est plus ; la charge de travail serait trop lourde : 120 candidats par exemple à l’oral, soit environ 12 jours d’oraux. Sans compter que les copies sont désormais rémunérées (5 euros par copie) et que cela créerait un déséquilibre entre les professeurs. La tentative de 2013 n’avait pas été une réussite : pour les oraux cela allongerait trop les durées d’interrogation, le vivier serait divisé par 2, avec deux fois plus de descriptifs à explorer.

– Longueur des déplacements : gros point noir. D’abord, quand les congés maladie arrivent trop tard, les remplacements peuvent se trouver éloignés, le travail de répartition géographique ayant déjà été effectué par la DEC au moment de l’édition des convocations.

Propositions des représentants des professeurs :

La création d’un « fichier mémoire » afin de faire tourner d’une année sur l’autre les professeurs en réserve et les convocations lointaines. Un syndicat demande que les collègues puissent émettre des vœux géographiques.
Réponse : c’est très compliqué ; il n’existe pas d’applications ou de logiciels permettant cette « traçabilité »», une « historisation » des déplacements. En revanche, l’affectation sur le département est une priorité, mais elle n’est pas toujours réalisable. . Ce qui peut être mis en place : une enquête à renseigner par les professeurs où seront indiquées les situations particulières (situations familiales, absence de permis, problèmes de santé) et l’indication d’un vœu en cas de convocation hors département (ce qui concerne environ 10 % des cas) : par exemple, pour les Orléanais, opter pour Blois plutôt que Chartres… Et la convocation en priorité des professeurs en réserve cette année qui ont parfois dû aller interroger très loin.

C’est le point compliqué sur lequel nous avons peu avancé.

Autre demande (Sgen-CFDT) : que les candidats individuels et les triplants soient répartis sur l’ensemble des jurys, et non sur le même comme cette année :
Réponse : ce sera pris en compte si « Cyclades » permet de ne pas descendre à l’affectation individuelle et de rester sur l’affectation RNE.

Et pour l’EAF 2018 ?

– Les représentants des professeurs demandent la reconduction de la dispense de surveillance : pour les chefs d’établissement, ce n’est pas toujours facile à organiser ; une dispense totale parait compliquée mais on peut reconduire ce qui s’est pratiqué dans de nombreux lycées : une surveillance, celle des épreuves de philo.

– Selon les services du Rectorat et les IPR, la hausse des effectifs sera moins importante (mais il y aura une hausse quand même !) avec :

350 à 400 candidats de plus qu’en 2017 mais maintien de la charge de travail à 65 copies/oraux

grâce à l’élargissement du vivier : 65 professeurs supplémentaires pris dans la réserve (avec le danger d’avoir une réserve insuffisante pour pallier les absences de dernière minute)

Aménagement horaire pour les oraux : 8h30 au lieu de 8 heures pour le tirage de la question ; reprise à 13h30 l’après-midi pour terminer à 16h30 (6 candidats le matin, 5 l’après-midi)

Conclusion :

Le groupe de travail a permis de faire le point, de souligner les avancées, d’énoncer quelques vérités mais il laisse en suspens la question de l’éloignement géographique…

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