Il n’y a plus d’espoir ?

Editorial du journal aux adhérents - décembre 2017

Se passe-t-il une semaine sans que ce gouvernement ne nous déçoive ou nous irrite ? Non. Et pour ne parler que de l’Education nationale, nous tenons un ministre démagogue, sorti des réserves sarkozystes, particulièrement retors pour démolir pas à pas et l’air de rien tout ce qui a pu présenter un espoir d’évolutions dans les pratiques pédagogiques. Ses surnoms ?

« Ctrl-z » et « Hibernatus »…

Son encouragement sournois au retour à la semaine de 4 jours ne lui a pas suffi. Après avoir rétabli les évaluations en CP et en 6°, remplacé le MDPQDC (un maître de plus que de classes) par les CP à 12 en REP+, supprimé les contrats aidés pour la direction d’école, engagé des « services civiques » non formés pour leur succéder, réintroduit des filières « d’excellence » (classes bilangue dès la 6e, enseignements optionnels de latin et de grec dès la 5e), remis en cause l’objectif de 60 % d’une génération diplômée du supérieur et refusé de confirmer le programme de création de 2 000 nouvelles places en BTS par an, balayé d’un revers de la main le travail considérable qui a abouti en 2015 à l’écriture des programmes sans qu’aucune évaluation n’ait été faite, et enfin condamné l’écriture inclusive, le voici qui prône le redoublement et la dictée quotidienne, interdit les téléphones portables, considère que l’Education Morale et Civique se réduit à une phrase de morale écrite au tableau tous les matins, et rend obligatoires les chorales.

Comme c’était mieux, l’école, du temps des Choristes !

A quand le retour de la blouse obligatoire, grise pour les garçons et rose pour les filles ?

On dirait que notre ministre ignore ce qui se fait dans les classes en ce début de XXI° siècle. Ses conceptions rétrogrades, saluées par Marine Le Pen elle-même, sont pétries d’une volonté de recadrage des enseignant·e·s auxquel·le·s il voudrait dicter ce qu’ils·elles ont à faire. Vive le caporalisme d’antan !

Notre Secrétaire Générale, Catherine Nave-Bekhti l’avait dit dès septembre : « Pour mieux penser les évolutions, il faut s’intéresser à l’école telle qu’elle est, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, au vécu et à la réalité professionnelle de tous les personnels – et non à ce que l’on a connu enfant à l’école et au collège ». Il serait temps que notre ministre l’entende ! Sinon c’est à désespérer…