Au sein des différentes instances, dans les différents groupes de travail, le Sgen-CFDT participe à la vie de l’établissement pour vous représenter et défendre une Université Ouverte et Solidaire. Sur le fil .... pour garder le lien entre les personnels.
Jacques a dit a dit « c’est la reprise » !
Dans une intervention un peu surréaliste du président de la République à l’Université Paris Saclay, reprise dans une circulaire par la DGESIP publiée le lendemain, les universités doivent accueillir une « journée par semaine » les étudiants. On notera l’approche toute technocratique digne d’un bon vieux Gosplan. [Il est vrai que le discours a eu lieu un 21 janvier, date d’anniversaire de la disparition du camarade Lénine].
Les quelques lignes du nouveau monde : « La reprise des enseignements du second semestre se fera pour tous les cycles en autorisant le présentiel, en mode hybride notamment pour les cours magistraux, de manière progressive et limitée.
A compter de la publication de la présente circulaire et au plus tard le 8 février, tous les établissements accueilleront des étudiants en présentiel dans la limite de 20% de leur capacité d’accueil globale et dans le respect des consignes sanitaires en vigueur. Pour les étudiants, cette reprise correspond à l’équivalent d’une journée de présence par semaine. Les modalités d’organisation de la reprise sont transmises aux recteurs de régions académiques ainsi qu’aux recteurs délégués pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. »Circulaire-Dgesip-du-22-janvier-2021-sur-la-reprise-à-compter-du-25-janvier_502924
Et tout cela dans un contexte de préparation de l’opinion publique à un troisième confinement.
Après avoir été les grands oubliés, la pression médiatique rappelle au président Macron que plus de 1,7 million d’étudiants fréquentent les universités.
Pour le Sgen-CFDT, former et accompagner les jeunes n’est pas une option, c’est une obligation, un investissement pour préparer l’avenir. Il ne faut pas que les étudiant.e.s qui connaissent 2 années d’études perturbées soient les générations sacrifiées de cette période !
Ces étudiant.e.s n’auront certes pas suivi exactement le même parcours ni fait exactement comme ceux qui les ont précédés… Mais il serait inconséquent de faire peser sur eux la violence de cette crise et de ses conséquences.
Accompagnons-les dans leurs progressions en levant les obstacles, en valorisant les nouvelles compétences qui émergent, tout en renforçant en aval le droit à la formation tout au long de la vie.
Pour le Sgen-CFDT, il faut améliorer l’accompagnement des étudiant·es malgré les complications organisationnelles créées par la pandémie et pour favoriser la résilience du système éducatif et répondre aux besoins des étudiants, il faut :
- Engager des recrutements (collectif budgétaire) et revoir la trajectoire d’emplois,
- Améliorer les taux d’encadrement,
- Étoffer les équipes de vie scolaire et étudiante,
- Renforcer les équipes médicales, sociales et de santé,
- Développer l’aide à l’orientation et à l’insertion professionnelle,
- Ne pas dévaloriser les parcours des étudiant·es qui ne peuvent subir des épreuves déjà archaïques avant la crise sanitaire mais être capable d’innover pour évaluer.
Une première !
2.473 emplois et 229 millions d’euros, voilà donc en chiffre le budget de l’Université et une première (depuis la mise en place des délibérations sur le site internet soit 2012), le budget fut voté à l’unanimité. Pas une abstention, ni un contre, comme quoi la co-gestion change les mœurs et les approches.
Une motion
Pour justifier le vote du budget, il fallait quand même l’accompagner d’une motion pour rappeler au pouvoir public, la [réelle] difficulté que nous vivons à porter les politiques publiques sans une augmentation substantielle d’emplois d’enseignants et des personnels administratifs et techniques conséquents. La motion présentée rappelle aussi le grave déséquilibre entre les établissements publics en matière de financement et demande que la mise en place de la Loi de Programmation de la Recherche rééquilibre les répartitions des emplois entre les universités.
Une bonne nouvelle pour le débat démocratique
Après une pause de quelques semaines, le collectif Tous les talents publie une lettre proposant de participer au débat démocratique de notre établissement. C’est une bonne nouvelle pour la vitalité des débats.
Mais ….
La prise à partie ad hominem dans cette même publication surprend tant dans la forme que sur le fond. Après une relecture attentive des écrits comme des comptes rendus du conseil d’administration disponibles sur le site internet de l’Université (ou ici Délibération n°2021-05), il n’y a eu aucune attaque « gratuite » ni « injustifiée » mais il a été simplement exposé une analyse de la situation post-électorale. Pour clore ce chapitre, nous chipons cette formule au prix Nobel de littérature en 1913, l’écrivain indien Rabindranath Tagore : « Si vous fermez votre porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors ».
Pour les profanes…
Budget et masse salariale….
Le pourcentage de la masse salariale (75%) dans la construction du budget nécessite que nous y prêtions une attention toute particulière.
Comme l’année dernière, l’analyse de la masse salariale dans le document transmis au contrôle budgétaire (Rectorat) est abordée sous la forme d’une contrainte plus que comme une richesse. Il est fait état d’une augmentation de 4,547 millions d’euros de cette dépense qui serait la raison principale du déficit enregistré (-4,39 millions d’euros).
Pour autant, il y a une augmentation de la subvention pour charge de service public pour 2,242 millions et l’établissement a obtenu des financements pour des appels à projet, générateurs de dépenses importantes en masse salariale sur des emplois très qualifiés.
Aussi, sur ce sujet, il apparaît important de connaître la part de la masse salariale qui entraîne cette augmentation liée aux nouveaux projets scientifiques ou en lien avec l’innovation pédagogique.
De même, des financements fléchés par le Rectorat viennent abonder la masse salariale (ORE, LAS/PASS, effectifs). Ainsi, 1.095.529 euros sont fléchés dans le budget de l’Université, l’Etat accompagne également à hauteur de 924.000 euros l’accompagnement des accords liés à la LPR et la PPCR.
Bon, si vous êtes interrogés sur le montant de la masse salariale lors d’un jury de concours, sachez que cela représente 169 millions d’euros.
De quel déficit parlons-nous ?
La nouvelle présentation du budget et la mise en place du budget annexe de l’immobilier nous permettent d’avoir une autre approche dans la lecture du budget.
Traditionnellement, la lecture faite par l’établissement est d’indiquer que le déficit est le résultat de l’évolution de la masse salariale.
Pourtant, dans une première présentation en commission des moyens, le budget principal dans lequel figure la masse salariale est excédentaire de 5,649 millions d’euros. En revanche, le budget BAIM (Immobilier) est présenté avec un déficit de 10,035 millions d’euros.
Le document d’analyse présenté au Rectorat précise les opérations hors CPER avec une dépense de 5,417 millions d’euros de crédits de paiements, il reste donc 7,763 millions d’euros de crédits de paiement liées aux opérations immobilières ou d’entretien des locaux
Mais après un passage devant les services du Rectorat, on a assisté à un transfert des recettes entre ces deux budgets pour indiquer un déficit sur le budget principal (celui dans lequel figure la masse salariale), indiquant donc que ce déficit pourrait être liée à l’augmentation de cette « masse« , histoire d’être raccord avec le discours ambiant que l’emploi reste bien l’ennemi de la doxa libérale. Comme à chaque fois, c’est une question de point de vue et de lecture des documents ….
Pour compenser ce déficit, on fait appel au fond de roulement (ou réserves) qui s’élève, avant prélèvement, à 30,9 millions d’euros.
Fond de roulement et Capacité d’autofinancement (CAF) [pour les accrocs]
Si la CAF diminue très légèrement (125.000 euros), elle reste d’un niveau similaire avec 4,629 millions d’euros. Pour mémoire, elle était de 4,012 millions en 2018 et de 3,681 millions en 2019 ou encore de 1,024 millions en 2015.
Le fonds de roulement alors même que la totalité du prélèvement vient alimenter le BAIM, reste particulièrement élevé avec 26,313 millions d’euros. Pour mémoire, il est de 25,148 millions en 2019 ou encore à 15,211 millions en 2015. Pour ceux qui en veulent plus, c’est ici.
Mais il convient de connaître les crédits fléchés, ceux liés aux recettes générées par la formation continue et ceux mobilisables pour accompagner une politique d’établissement. Nous aurons ces éléments lors de la présentation du compte financier qui permettra d’avoir une vision claire de la situation financière de l’établissement après une année de crise COVID-19.
Solidarité(s) Internationale(s)
La question des droits de l’homme a été l’objet d’une motion de soutien à un collègue marocain, le professeur Maâti Monjib. Ce dernier, historien et militant des droits humains, devait être accueilli au cours de l’année 2021, en tant que professeur invité de l’Université de Tours, durant un mois. Le CA a exprimé sa préoccupation quant à la situation de ce collègue, témoigné de sa solidarité avec lui et réaffirmé son attachement à la protection de la liberté de recherche et d’enseignement.
Mais nous espérons que l’établissement fera aussi une introspection sur les coopérations avec des universités ou des Etats peu enclins à respecter les droits humains (oppression des ouighours par exemple) et encore moins le droit des femmes. Dans le contexte international actuel, relayer les messages, et ceux de nos partenaires, en faveur de la défense des libertés académiques et du nécessaire soutien aux chercheurs, intellectuels et artistes en danger est une très précieuse contribution et qui ne peut être que le fruit d’une mobilisation et d’une solidarité collectives.
Une commission des moyens renouvelée
Après un appel à candidature, la commission des moyens a été largement renouvelée avec [comme le prévoit les statuts de l’Université] l’élection de suppléants (7) que la nouvelle présidente de la commission des moyens entend associer au même titre que les membres titulaires (14).
La composition est donc la suivante : Sylvie Crogiez-Petrequin et Thomas Sigaud (ASH), Alexis Chommeloux et Valérie Rochaix (Lettres et Langues et CESR), Cyril Da Runz et Nathalie Souriou (IUT), Nadine Fresquet et Mohammed Bousafir (Sciences), Dominique Vaillant (IUT), Sylvie Mitero (SCD), Anne Cheignon (SSU), Isabelle Thurmel (DRV), Laurence Douziech-Eyrolles et Clovis Tauber (Santé), Anne-Laure Gely et Sandrine Boulerne (Droit), Jean-Paul Chemla et Caroline Richard (EPU), Achille Cassiot et Hugo Granier (étudiants) Barkaroum Reali (CFDT). Cette commission est complétée par la présences des directeurs et directrices de composante et de la directrice du SCD.
L’Université est un long fleuve tranquille …
« Le principe d’une Nouvelle Faculté Lettres-Sciences Humaines est aujourd’hui acquis. Afin d’accélérer au maximum cette construction tous les financements actuellement disponibles […] seront concentrés sur cette opération … Il est demandé aux UFR présentes sur le site des Tanneurs de présenter un projet actualisé, tenant compte de l’évolution prévisible des effectifs et nécessités en terme de pédagogique, de documentation, de recherche et de vie étudiante. […] C’était le 24 janvier 1996 et il appartenait « dans le cour terme, d’utiliser au mieux le site Victor Hugo-Fromont ». Tanneurs 24 janvier 1996
Stats dans tous les sens …
L’analyse du budget et la répartition des crédits de fonctionnement et d’investissement par composante entre deux exercices (2020 et 2021) est un élément parmi d’autres dans l’analyse d’une politique d’établissement.
Nous avons mis en perspective l’évolution des effectifs des étudiants et des crédits de fonctionnement et d’investissement. Précisons que les données des effectifs étudiants sont celles correspondant aux inscriptions premières à la date du 11 janvier 2021 (non prise en compte les inscriptions multiples).
Ainsi la faculté de Droit avec une évolution de 4,16% des effectifs étudiants, voit ses crédits progresser de 3,49%. La faculté des Sciences a une progression de ses crédits de 2,8% pour 4,38% d’étudiants en plus quand la faculté de Lettres et Langues enregistre une progression des crédits de 11,63% et une baisse de 1,29% du nombre de ces étudiants ou encore en ASH, qui avec 4,28% d’étudiants supplémentaires a une progression de son budget de 6,06%.
Mais derrière cette réalité dans les évolutions des crédits, on peut également mettre en parallèle les dépenses par étudiant et là, les chiffres sont aussi intéressants.
Les deux composantes des Tanneurs peuvent dépenser 101 euros par étudiant quand, la faculté de Droit dispose de 115 euros par étudiants et le CESR de 348 euros. En Pharmacie, ce ratio s’envole à 1.204 euros, atteint 756 euros par étudiant en médecine, 756 à Polytech, 825 à l’IUT de Tours ou encore simplement 146 euros par étudiant à la Faculté des Sciences.
Au-delà de ces chiffres, il conviendrait d’analyser la nature des dépenses par composante et pour celles qui ont des ratios plus faibles par étudiant, il pourrait y avoir un effort à réaliser dans l’environnement matériel de travail des étudiants et … des personnels. C’est un autre chantier.