Université de Tours : au fil des dossiers n°58

La CFDT est le premier syndicat des personnels de l’Université de Tours. Ses élu.e.s vous aident au quotidien.
Vie des instances, politique d'établissement, Au fil de dossiers pour garder le lien ....

Gagnons du temps pour la Recherche publique, chiche !

Lors de l’étude de la loi de finances, dans le cadre du budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la Commission des finances de l’Assemblée nationale a fait preuve d’audaces en proposant en particulier une réorientation des priorités de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le sens attendu par la très grande majorité des personnels scientifiques des établissements de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Ainsi, un amendement déposé par le groupe socialiste et adopté par la commission des finances prévoit de réorienter l’augmentation de 124 millions d’Euros de l’ANR pour les attribuer aux organismes de recherche. Un autre plus radical propose de transférer l’ensemble des crédits dévolus à l’ANR en crédits récurrents des universités pour un total de 1 milliards d’euros.

Le Sgen-CFDT se félicite de la clairvoyance de la Commission des finances qui par l’adoption de nombreux amendements réorientant la politique de l’Enseignement supérieur et de la Recherche écoute et entend la communauté scientifique exsangue d’un système de financement qui implique des disparités entre les établissements et qui consacre une recherche à deux vitesses, celle des établissements d’excellence qui sont financés et celle des établissements de seconde catégorie qui doivent se contenter des financements de base insuffisants.

Lors de la LPR, le Gouvernement prétendait « redonner des marges de manœuvre pour développer une stratégie de développement scientifique solide, de manière vertueuse car liée à leur performance scientifique ». En adoptant ces amendements, la Commission des finances reconnaît la « faiblesse actuelle du système » et la nécessité de redonner des dotations de base qui mettent fin au temps perdu à chercher des moyens et à remplir des dossiers pour remporter des appels à projets plutôt qu’à faire avancer les connaissances.

Le Sgen-CFDT souhaite que la représentation nationale puisse continuer le travail parlementaire initié et réorienter les crédits recherche afin de permettre aux chercheurs de consacrer leur temps à leurs travaux scientifiques plutôt qu’à courir après des financements qui épuisent les équipes de recherche, déstabilisent les programmes de recherche et précarise les chercheurs.

Emplois biatss 2024  : l’analyse du Sgen-CFDT

Depuis trois ans, il y a un effort de transparence et un recensement exhaustif des emplois, des supports vacants et de la place de l’emploi précaire au sein de l’établissement.

La campagne Biatss a été étudiée lors du Comité Social d’Administration du 9 novembre, c’est la présentation de l’utilisation de 167 supports d’emplois dont 96 emplois vacants (25 A, 19 B et 52 C). Ces 96 emplois représentent 13% des 742 emplois permanents. Il faut y ajouter 285 emplois en CDD (source Budget rectificatif 2023). Ainsi, les collègues en CDD représentent 37,10% des personnels Biatss et les agents non fonctionnaires (CDI et CDD) représentent plus de 53% des personnels biatss.

Ainsi, malgré une prise de conscience depuis trois ans de cet environnement de l’emploi dégradé, la doxa libérale en matière de ressources humaines conduite depuis une décennie peut avoir un effet délétère tant sur les collectifs de travail que sur les projets de l’établissement : individualisme, concurrence, négociation salariale et indemnitaire de gré à gré autant de maux pour lesquels la CFDT s’oppose et propose d’ouvrir le chantier de l’emploi contractuel, des grilles de rémunérations, de la prise en compte de l’expérience professionnelle et des évolutions salariales comme nous venons de l’obtenir pour les enseignants en CDI.

Enfin, la réduction de l’emploi précaire et le rehaussement des emplois pour répondre à la réalité des qualifications des personnels restent les priorités du Sgen-CFDT.

Mais, l’analyse de cette campagne suscite des d’inquiétudes car en 2024, il y aura plus d’emplois contractuels qu’en 2023.

Sur les 96 postes vacants (ou non occupés par un agent fonctionnaire ou en CDI), l’établissement propose de de reconduire les supports de 70 contractuels : 16 A, 22 B et 32 C ou de recruter 7 contractuels sur des supports vacants (2A, 4C, 1B) et sur les 71 postes occupés, il y a 40 demandes de repyramidage et 42 demandes d’ouvertures des postes au concours (21 A, 11 B et 10 C) et 13 demandes d’ouverture à la mutation.

Les documents proposés aux élus du CSA ne proposent que 6 ouvertures de concours en catégorie C ; 4 en catégorie B et 8 en catégorie A auxquels il faut ajouter 10 emplois ouverts dans le cadre des emplois fléchés selon le dispositif d’obligation d’emplois. Enfin, il est proposé de continuer à stabiliser les collègues en CDD avec 28 cdifications. La bonne nouvelle est que des collègues recrutés sur des crédits CVEC ou travaillant dans des CETU seront cdifiés

Au final, cette campagne d’emplois 2024 correspond à une augmentation de la masse salariale estimée à 200.000 euros.

Si le Sgen-CFDT reconnait le travail important entrepris depuis trois ans pour changer les orientations en matière de gestion des emplois publics dans un contexte financier contraint imposé par l’Etat, la question de la gestion des recrutements qui consiste à prendre à l’essai un agent pendant deux, trois quatre ans, n’est toujours pas acceptable et revendique le respect du cadre du recrutement des fonctionnaires par concours, par voie de mutation et par la titularisation des agents en CDD.

Le Sgen-CFDT s’est donc abstenu sur les propositions formulées. La proposition a été adoptée par la FSU (3), les trois autres organisation syndicales CFDT (4), FO (1) et UNSA (1) se sont abstenues.

Chronique sociale : LIP, Charles Piaget et le CFDT

L’ex-syndicaliste de l’entreprise horlogère de Besançon est mort le 4 novembre, à l’âge de 95 ans. Il avait été le symbole d’une unique expérience d’autogestion en France.  Alors si vous voulez revisiter l’histoire d’un mouvement qui a posé les valeurs de la CFDT en faisant de la section syndicale, la structure de base de la CFDT pour être au plus près des salarié.e.s et des agent.e.s, en leur laissant l’autonomie d’agir pour améliorer les conditions de travail, c’est ce qui garantit le principe d’#émancipation, cher à la CFDT alors ….

« Les LIP, l’imagination au pouvoir » de Christian Rouaud

Ce film part à la rencontre des hommes qui ont mené la grève ouvrière la plus emblématique de l’après 68, celle de LIP à Besançon. Un mouvement de lutte incroyable, qui a duré plusieurs années, mobilisé des foules entières en France et en Europe, multiplié les actions illégales sans jamais céder à la tentation de la violence, poussé l’imagination et le souci de démocratie à des niveaux jusque-là jamais atteints.
Des portraits, une histoire collective, des récits entrecroisés pour essayer de comprendre pourquoi cette grève porta l’espoir et les rêves de toute une génération.

Le film

Chronique judiciaire : épilogue

La Cour de cassation a rendu son jugement sur une situation de harcèlement moral qui a depuis 2020 secoué l’Université de Tours. Il s’agit pour la CFDT d’éléments importants de jurisprudence pour accompagner les femmes et les hommes victimes de harcèlement dans les établissements, les entreprises et les administrations. Notre analyse de la décision, à télécharger.

Concours et promotions, évolution des groupes Rifseep

Le comité de suivi Rifseep a permis d’étudier 14 demandes de révision de groupe indemnitaire Rifseep et 50 demandes liées à des mutations, des réussites à des concours ou des réorganisations de services. Ces évolution ont été adoptées à l’unanimité par les élus du CSA (CFDT 4, FSU 3, UNSA 1, FO 1). Trente-deux collègues ont pu bénéficier d’une requalification de leurs emplois soit par le biais des ouvertures de concours classiques, de la liste d’aptitude ou des ouvertures liées à l’accord LPR. Ainsi, 18 collègues sont devenus catégorie B, 5 assistants ingénieur, 5 ingénieurs d’études, un ingénieur de recherche et trois collègues ont été recrutés comme adjoint technique.

Quand la bâtiment va ….

Au retour de la pause pédagogique, le 6 novembre, le site des Tanneurs et Polytech ont eu les honneurs des médias locaux car il s’agissait de présenter officiellement deux actes forts en matière immobilière la rénovation des Tanneurs et la construction d’un nouveau bâtiment à Polytech.

La rénovation du site des Tanneurs était prévue initialement dans le contrat de plan Etat-Région de 2015 à 2020 négocié par Loïc Vaillant mais il a fallu le mandat de son successeur pour ne rien décider et attendre que le coût de la construction monte, monte …. pour passer de 12,5 millions d’euros à 22,8 millions d’Euros (10 millions d’euros de la Région, 9,8 millions de l’Université et l’Etat et 3 millions d’euros de Tours Métropole). Pendant quatre ans, de 2016 à 2020, les collègues de la BU comme de l’immobilier n’auront eu  de cesse que de travailler sur des projets sans réelle perspective. L’année 2022 aura été celle de nouvelles négociations pour aboutir en 2023 à une nouvelle mouture du CPER avec des financeurs convaincus de faire avancer un projet de rénovation d’un site qui accueille plus de 8.000 étudiantes et étudiants tourangeaux et qui a été construit en 1972, il y a un demi-siècle ! Certaines et certains se souviendront des échanges épiques à la fin des années 80 autour d’un projet de déménagement de la BU au Sanitas.
L’autre grand chantier se déroule à Polytech et doit rassembler l’ensemble des départements de Polytech sur un seule site. dans un nouveau bâtiment de plus de 9000 m² sur le site Portalis. Là encore, le chantier est rendu possible avec des financements croisés. Le coût de l’opération est estimé à 32,5 millions d’euros. La Métropole en prenant la plus grosse part avec 14,5 millions d’euros, la Région 9,5 millions d’euros et l’Université et l’Etat 8,5 millions.


• Les travaux du  bâtiment B qui accueille la bibliothèque universitaire doit au final permettre un nouvel accès via la Loire, un réaménagement de l’accueil, la création d’un espace de co-working et la création de nouveaux bureaux sans oublier évidement tous le travail autour de l’isolation, le changement des parements, etc…
• L’autre grande phase des travaux concerne le bâtiment D, celui de la salle Thélème. Ici un nouveau hall avec SAS thermique sera aménagé, la rénovation des amphithéâtres A, B et C, ainsi que le réaménagement du parvis.  L’ensemble des travaux débute ce mois-ci et devraient s’étendre jusqu’en juillet 2025.vec la création d’une passerelle vers la Loire.