Université de Tours : au fil des dossiers n°71

« Bien informés, les hommes [et les femmes] sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets. » Alfred Sauvy
Vie des instances, politique d'établissement, Au fil de dossiers pour garder le lien ....

L’Agenda CFDT

  • Lundi 13 janvier – Café syndical – lien pour y participer cliquez ici.
  • Jeudi 16 janvier – rencontre équipe présidentielle et organisation syndicale (agenda social)
  • Lundi 20 janvier – conseil d’administration sur le budget
  • Jeudi 23 janvier – Comité social d’administration

Budget 2025 : humilité

Humilité, telle est l’ambiance de la première commission des moyens consacrée au budget 2025.

Dans une ambiance lourde, le vice-président aux moyens a présenté les grandes lignes du budget ou plutôt les grandes masses, le volume des crédits de fonctionnement, de la masse salariale ou des investissements avec soyons clairs, un contrôle strict du Rectorat afin de respecter les nouveaux critères imposés par le décret financier.

Dans l’avalanche des chiffres, peu de questions ou d’interventions comme une forme de fatalisme devant la situation imposée, seules trois voix se sont exprimées pour comprendre, interroger et faire part du malaise profond dans les services et les composantes sur les annonces formulées de la suppression de 15 emplois de contractuels en septembre 2025 avec au final une proposition de budget 2025 adopté par 7 voix pour et 3 abstentions à la commission des moyens

La CFDT s’interroge de la pertinence d’inclure dans le budget 2025, l’évolution du CAS pension grevant de plus de 2 millions d’euros le budget de l’établissement sans qu’aucune décision réglementaire n’ait été au final prise par le gouvernement.

La CFDT regrette également que la commission des moyens ne puisse disposer des éléments plus précis sur la structure de la masse salariale comme de la répartition effective des crédits dans les composantes et services.

Dans ce cadre complexe où il est nécessaire d’informer la communauté universitaire sur les évolutions budgétaires, la CFDT joue et jouera son rôle d’analyses et sera force de propositions. La situation budgétaire était tendue hier, elle l’est aujourd’hui. La CFDT n’a pas changé sa position avec un changement de gouvernance à la tête de l’Université. La CFDT demande une transparence maintenue dans les éléments budgétaires et participera à toute démarche associant l’ensemble de la communauté universitaire à la défense du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

La présentation du compte financier 2024 et le nécessaire budget rectificatif qui viendra devront être aussi l’occasion d’un véritable travail de la commission des moyens tant dans l’analyse de notre trajectoire financière que dans la juste répartition des crédits.

Et surtout, dans un contexte de tension, la commission des moyens doit pouvoir  jouer son rôle, c’est le sens aussi de l’introduction formulée par l’intervention d’un élu du collectif l’Université Autrement qui a rappelé les compétences définies par les statuts de l’université de la commission des moyens.

Pour la CFDT, la commission des moyens doit user pleinement de ses prérogatives :

  • analyser les conséquences de la politique de l’établissement sur l’utilisation des moyens et des ressources ;
  • proposer les orientations de la politique budgétaire et financière de l’établissement ;
  • proposer des orientations en matière de gestion des moyens humains, financiers et immobiliers ;
  • proposer des critères d’attribution des moyens ;
  • évaluer les résultats de la politique des moyens de l’établissement mise en oeuvre.

Emplois : quel dialogue social et quelle transparence ?

Quinze emplois supprimés dans les services et composantes ?

Alors que le taux de contractuels n’a jamais été aussi élevé minimisant de facto l’augmentation réalisée du CAS pensions qui impacte que les traitements des agents titulaires, l’annonce de 15 suppressions de poste sur des supports d’emplois non financés sur projets suscitent beaucoup d’inquiétudes.

Pour la CFDT, la gouvernance devra jouer la carte de la transparence revendiquée : quels emplois supprimés, quelles missions non réalisées, quelles propositions de reclassement des agents concernés , le comité social d’administration (CSA) comme la commission consultative paritaire des agents non titulaires doivent être concertés en amont pour faciliter le reclassement des agents concernés.

Budget Recherche : des questions dans les dotations aux UMR

Dans le document du budget 2025, il y figure la dotation de fonctionnement des UMR et la CFDT s’interroge sur les évolutions proposées où deux lectures peuvent être réalisées : les optimistes y verront une augmentation de 8,5% des crédits de fonctionnement si on compare les deux budgets initiaux 2024 et 2025, on passerait de 1.032.000 d’euros à 1.120.000 d’euros ou les plus pessimistes constateront une baisse de 15,5% des crédits de fonctionnement au regard de la présentation du budget rectificatif en septembre 2024 (une baisse de 200.000 euros).

En tout cas, aucun des deux éléments de comparaison correspondent à la doxa officiellement proposée : soit les crédits de fonctionnement des UMR sont largement protégés à rebours des annonces réalisées, soit les UMR resteront dans l’expectative jusqu’au budget rectificatif et pour certaines, la baisse entre le budget rectificatif de septembre 2024 et le budget 2025 est significative : -38% pour le CERCA, – 29% pour le CESR, – 20% pour IBRAIN, -43% pour LLL mais +4% pour MAVIVHE et +16% pour N2Cox.

Primes : les entourloupes d’une négociation

Alors que la direction de l’établissement communiquait sur les évolutions indemnitaires 2024 mise en paiement en décembre, des collègues en particulier ceux des services informatiques se sont retrouvés avec des montants divisés par deux et sans explication de la part de la DRH.  Les représentants du personnel n’ont eu aucune information ni en groupe de travail, ni au CSA de cette entourloupe. La CFDT demande l’application de la même politique indemnitaire pour tous les agents comme ce fut voté par les instances de l’Université.

Budget : quel cadre de discussion et de transparence ?

Le changement de l’équipe de gouvernance au moment de l’élaboration budgétaire combiné à l’absence de budget au niveau de l’Etat complique de facto le fonctionnement démocratique de notre université. C’est aussi l’occasion pour la CFDT de réinterroger notre processus de démocratie universitaire.

Si la commission Recherche répartit l’enveloppe des moyens destinés à la recherche (article 34 des statuts) et la CFVU répartit l’enveloppe des moyens destinés à la formation (article 35), c’est en amont le conseil d’administration qui alloue les crédits et au préalable la commission des moyens qui propose des orientations en matière de gestion des moyens humains, financiers et immobiliers et des critères des critères d’attribution des moyens.

En somme, nos statuts remettent la démocratie universitaire au coeur de notre fonctionnement collégial.

Vice-présidence étudiante : clairvoyance

Le retrait de la candidature d’un représentant de l’association des carabins de Tours comme candidat à la vice-présidence étudiante et membre de droit de la cellule de lutte contre les VSS fut une sage décision : sage décision car il semble nécessaire d’attendre le rapport de l’inspection générale de l’Enseignement et de la Recherche sur la question des VSS à la faculté de médecine, sage décision quand la presse locale dans son édition du 5 janvier 2025 pointait dans ses 8 flops 2024 l’année noire vécue par la faculté de médecine dans son approche de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Temps partiel dans la fonction publique : assouplissement des conditions d’ancienneté

Le dernier conseil commun de la fonction publique (CCFP), avant les congés de fin d’année, a voté à l’unanimité de ses membres le 11 décembre 2024 un assouplissement des conditions d’ancienneté requises pour bénéficier d’un temps partiel. Un texte réglementaire vient de sortir pour mettre en musique cet assouplissement, qui bénéficient à tous les agents des fonctions publiques de l’État, de l’Hospitalière et de la Territoriale.

Voilà un type de simplification qu’apprécie la CFDT car il est synonyme d’amélioration des conditions de travail des agents publics. Le décret n°2024-1263 du 30 décembre 2024 permet en effet depuis le 1er janvier 2025, de prendre un temps partiel de manière plus aisée pour les fonctionnaires et les agents contractuels à l’État, à la Territoriale et à l’Hospitalière. Il s’agit d’une déclinaison d’une directive européenne sur l’équilibre entre la vie professionnelle des parents et des aidants.