Cette enquête a été réalisée auprès des personnels qui travaillent à l'Université de Tours
Plus de 300 personnels de l’Université de Tours, du CNRS et de l’INRA (323 exactement) ont répondu cette enquête express qui nous a permis de mieux connaître votre environnement de travail, des difficultés rencontrées ou sur ce qui fonctionne bien ou très bien aussi.
Evidemment cette enquête ne répond à tous les canons scientifiques mais elle donne à un instant T la situation vécue par les collègues. Le biais de cette enquête est très certainement le nombre de collègues qui sont en autorisation spéciale d’absence (303) et donc qui se connectent peu ou pas.
Cette enquête permet de donner du lien mais également du sens à nos missions et comme nous risquons de rester encore quelques semaines éloignés de notre lieu de travail, elle doit permettre à l’établissement – dans la mesure du possible – de mieux prendre en compte la question des équipements : 54% des déclarants soit 175 indiquent ne pas avoir de matériel fourni par l’établissement, 16% ont une connexion difficile et seulement 12% ont pu bénéficier d’une formation aux outils.
Cette enquête et le vécu des personnels s’inscrivent en opposition à l’idée véhiculée par quelques uns que les personnels ne sont pas investis dans leur travail et qu’il faille prendre pour les personnels biatss des mesures coercitives sur les congés. Au contraire, nous constaterons que nombre de nos collègues qui sont en autorisation spéciale d’absence, notamment pour effectuer la classe à la maison, travaillent néanmoins beaucoup.
Concernant la charge de travail, un peu plus de la moitié des personnels administratifs et techniques considèrent qu’il y a moins de travail mais 20% constatent une activité supérieure à la normale et un quart ressent la même activité.
Mais il faut nuancer ces données en précisant que 24% des répondants travaillent tout en étant en autorisation d’absences et que 15% des répondants ne sont pas en télétravail. En revanche, pour les enseignants, 67% ont une activité supérieure liée à la mise en place de la continuité pédagogique et 25% la même charge de travail. Dans les conditions du confinement, on peut supposer qu’il y eu un transfert des activités de recherche vers celles dédiés à l’accompagnement pédagogique.
Des conditions matérielles à améliorer
Si l’urgence du déploiement du télé-travail et les conditions de mise en oeuvre expliquent aisément l’insatisfaction de la formation aux outils (12% des personnes formées), il faut noter aussi que 45% des répondants ont des contraintes familiales sur le lieu de travail temporaire, 27% considèrent que le travail à distance empiète sur la vie personnelle, qu’une personne sur deux utilise son propre matériel et que 16% ont des difficultés de connexion. Si on rapproche notre enquête des données fournies par l’établissement où 824 agents sont en télé-travail, il reste à connaître la nature de l’assistance matérielles (ordinateur) mise en place.
Vous avez également été nombreux à vous exprimer librement sur les outils, vos satisfactions, vos attentes, vos impatiences. Nous avons souhaité publier anonymement la plupart des commentaires qui souvent remercient les travailleurs de l’ombre que sont nos collègues de la DSI, des services audiovisuels, du CAPE et de PARM.
Paroles libres des enseignants et enseignants-chercheurs et paroles libres des personnels administratifs et techniques.
De nouvelles formes de solidarités au travail
La question de l’échange et du soutien a été posée dans notre enquête. Si Seulement 47% des enseignants considèrent avoir eu le soutien de la hiérarchie (chacun jugera si la hiérarchie se situe au niveau du département, de l’UFR ou de la présidence), ce taux atteint 71% chez les personnels Biatss et 85% estiment avoir eu le soutien de leurs collègues dans leurs activités de travail à distance. Seuls 11% des enseignants considèrent n’avoir eu aucun soutien contre 6% pour les personnels administratifs et techniques.
Cette crise sanitaire change nos habitudes et nos relations au travail. Après 15 jours de confinement, 67% des personnels biatss considèrent que les consignes pour le télé-travail sont claires ou adaptées contre simplement 37% chez enseignants et enseignants. La question de la continuité pédagogique, l’incertitude sur un possible retour à court terme mais également la difficulté du travail en équipe et de coordination sont des éléments déstabilisants. Un cadre clair avec des préconisations s’avère nécessaire.
Mais pour nombre d’entre-vous, nombre d’entre-nous, cette nouvelle forme de travail est une expérience qui renforce les solidarités, crée d’autres formes de lien grâce notamment à un outil plébiscité : Teams. Il apparaît clairement qu’au lendemain de cette période, d’autres formes de travail plus collaboratives devront être mises en place au sein de l’établissement.
Nous remercions l’ensemble des acteurs de l’Université d’avoir pris le temps de répondre à cette enquête et nous laissons à l’analyse des sociologues du travail vos expressions libres sur votre expérience de votre travail à distance depuis trois semaines. Au delà des éléments statistiques, la richesse de cette enquête tient surtout des expressions libres qui confortent, interrogent, rassurent, critiquent mais surtout qui doivent permettre à la direction de l’établissement de mieux prendre en compte la question des outils numériques, de la formation et de l’accompagnement de tous dans nos missions de service public.
Paroles libres sur cette expérience de travail à distance
Enseignants et enseignants-chercheurs et personnel administratif et technique