Beaucoup de questions ont été posées aux responsables du Rectorat sur le devenir des personnels et des services d'orientation (CIO et Dronisep). Voyez le détail des réponses !
Cette partie de l’audience touchait les PsyEN Edco et les personnels administratifs des CIO et Dronisep.
Le Sgen-CFDT dénonce la précipitation du Rectorat à modifier la carte des CIO
Les personnels des CIO sont très inquiets de l’évolution de leurs missions et de leurs services au vu de la fermeture du CIO de Tours, de la diminution annoncée des locaux du CIO d’Orléans, de l’installation problématique du CIO de Chartres, de la suppression du poste administratif dans les antennes et des annonces faites au GT « carte des CIO » de ne garder qu’un seul CIO par département avec des lieux d’accueil.
Pour le Sgen-CFDT faire des CIO de simples « lieux d’accueil » sans DCIO et ni administratifs, entraine qu’ils ne pourront plus rendre les mêmes services (partenariats locaux, ouverture à tous les publics, travail en équipe) alors que les publics de plus en plus difficiles exigent des prises en charge complexes et des liens avec des structures extérieures.
Beaucoup d’annonces sont encore attendues
- Le 28 mai, le ministre Jean Michel Blanquer présentera à la presse le rapport Charvet sur l’évolution des services d’orientation et recevra ensuite les syndicats.
- Le 26 juin, les Assises de l’information et de l’orientation dans la Région Centre-Val de Loire feront des propositions de coordination.
- Les préconisations issues du grand débat national devraient tenir compte des forts besoins exprimés en termes de services publics de proximité.
- Après la réunion intersyndicale CIO-Onisep du 16 mai 2019 qui a réagi par communiqué de presse, une nouvelle réunion le lundi 3 juin, analysera les annonces ministérielles du 28 mai et informera la presse de ses conclusions.
Une journée nationale d’action intersyndicale a été décidée pour le mardi 18 juin à Paris.
La Rectrice rappelle sa position face à la Région
- Le rôle des Psy-EN est important et doit même être accru dans le cadre de la loi impliquant un partenariat avec la Région. C’est bien le rôle de l’Education Nationale d’informer sur la totalité des carrières possibles y compris en dehors de la Région.
- La Rectrice attend les annonces ministérielles du 28 mai ; son devoir est de maintenir un service public et de ne pas se priver des compétences de ses personnels.
- Elle attend aussi les propositions de la Région qui est volontaire pour participer à l’expérimentation, rien n’étant encore décidé ; elle ignore combien d’agents seront volontaires pour une Mise à Disposition, même si la Région assure que beaucoup seront tentés ; la mise à disposition à la Région relève du strict volontariat individuel, il n’y aura donc aucune obligation.
Pas de volontaire = pas de mise à disposition
« S’il n’y a pas de volontaires, il n’y aura pas de personnels mis à la disposition de la Région ! » dit la Rectrice
L’évolution forcée des CIO est bien engagée par le Rectorat !
Le Secrétaire Général veut faire évoluer les CIO pour garder le maillage territorial, tout en augmentant la présence des Psy-EN en établissement et en utilisant mieux « la ressource DCIO », c’est-à-dire en allégeant le fonctionnement des structures et en mobilisant les DCIO sur d’autres fonctions, éventuellement de l’ingénierie pour l’information sur les métiers plutôt que sur des tâches de gestion administratives. Pour lui
Les DCIO changent donc de fonctions mais ne perdent pas leur poste.
Le projet est de ne garder que 6 CIO départementaux « multi-pôles » avec des lieux d’accueil sans DCIO ni administratifs ni UAI ; il préconise de répartir 6 DCIO en charge des CIO de chaque département, 6 DCIO en appui aux 6 IEN-IO et 7 DCIO sur d’autres missions au sein de l’EN voire comme Psy-EN, ou en MAD à la Région sur la base du volontariat uniquement.
Pour le SG, les inquiétudes des personnels exprimées par le Sgen-CFDT sont légitimes, mais : « le GT « Carte des CIO » n’avait pas pour entrée l’implantation des CIO, comme structures ; il devait rechercher une meilleure organisation, notamment des fonctions des DCIO ».
Il admet qu’à Tours, la contrainte immobilière a conduit à une réorganisation précipitée et que l’absence de CIO à Tours est un vrai problème, mais c’est faute d’immobilier disponible, car il veut trouver un lieu Education Nationale.
Il rappelle que la contrainte de restituer des postes administratifs a conduit à les prélever surtout en CIO, où « on peut économiser des emplois en restructurant » ; la fusion de Tours à Joué permet effectivement une économie d’échelle en termes de postes administratifs. Pour autant, les antennes ne perdront pas leur personnel administratif avant d’être implantées dans un lycée qui devra en assumer les tâches administratives ; le Rectorat veut obtenir des entrées indépendantes (comme à Romorantin et Vierzon) et la Région est d’accord pour assumer les travaux nécessaires.
Pour le Sgen-CFDT, c’est le CIO comme service public qui est dénaturé.
Pour le Sgen-CFDT, un lieu d’accueil ne peut pas fonctionner sans directeur ni personnel administratif, il y a un risque d’isolement et d’insécurité pour les Psy-EN et de dégradation des conditions d’entretien pour les consultants ; sans DCIO, il n’y a plus de travail en bassin de formation avec les chefs d’établissement ni avec les partenaires extérieurs notamment SPRO. Il n’y a plus d’expertise collective construite en réunion d’équipe. Comment un seul DCIO pourrait gérer tous les CIO de son département ?
L’affectation de l’ensemble des Psy-EN dans le seul CIO du département qui conserve une UAI, implique que les frais de déplacement sont couverts.
Le choix d’implanter les lieux d’accueil en lycée est un choix politique clair de recentrage sur le public scolaire, souvent issu du seul lycée d’accueil, au détriment des non scolaires plus réticents à entrer dans un lycée.
Pour le Sgen-CFDT, préserver la mission de service d’accueil tout public devrait plaider en faveur d’une implantation dans un lieu identifié « orientation tout au long de la vie », avec d’autres acteurs exerçant leur activité de façon bien identifiée, comme à Blois ou à Issoudun.
Les Dronisep encore sans repères fiables pour leur devenir
L’attente devient vraiment difficile pour les personnels des DRONISEP qui n’ont pas d’informations stables pour prendre des décisions quant à leur devenir.
Le CSAIO confirme que le modèle évolue depuis le Rapport Lacroix. Le transfert prévu de l’Onisep aux Régions est de 200 ETP, mais la répartition par régions n’est pas encore connue et les Régions veulent équilibrer les personnels des Directions Régionales.
Il s’agit de transfert d’une masse salariale. Le risque est que les Régions emploient de nouveaux personnels et pas ceux des Dronisep. On ne sait pas qui sera volontaire…
Le Centre Val de Loire a donné plus de précisions, le partenariat avec la Dronisep étant très ancien et très apprécié par la Région : elle donnera priorité aux personnels demandant le détachement.
Le CSAIO confirme qu’aucune mesure de suppression n’est prévue pour la rentrée 2019, mais sans savoir comment les Dronisep continueront à remplir leurs missions… Bref, il faut attendre les conclusions du Rapport Charvet.
Lire le CR intégral de l’audience PsyEN 22 mai 2019
Retourner à : Audience du SGEN-CFDT au Rectorat pour les Psy-EN le 22 mai 2019