Ni Gaulois, ni fossiles !

Editorial du journal de septembre 2018 du Sgen-Cfdt Orléans-Tours

A la rentrée, les propos présidentiels sur les Gaulois « réfractaires au changement » ont été largement commentés pour leur caractère provocant et, à plus d’un titre, leur stupidité. Car « nos ancêtres les Gaulois » ont bien prouvé leur aptitude à se fondre aussi bien dans les populations préexistantes que dans les multiples et envahissantes peuplades romaines et « barbares » traversant ou s’établissant dans notre pays.

Mais laissons là ces rideaux de fumée qui nous empêchent de parler des fameux changements que ce gouvernement veut imposer en présentant ses réformes comme des améliorations. Si justement elles sont rejetées, c’est précisément parce qu’elles ne sont pas dans la voie du progrès mais dans celle de la régression et ne favorisent que le pire : autoritarisme, abandon du dialogue social, « évalutionnite » et défiance, entraînant repli sur soi et individualisme, mépris de l’intérêt collectif et de la justice sociale, renoncement à une véritable politique écologique, compétition, ultralibéralisme, loi du plus fort, loi de la jungle…

La réforme du lycée imposée de façon précipitée et sans concertation avec les représentants des personnels met en difficulté les agents et les élèves. Elle n’obéit qu’à une vision passéiste du métier d’enseignant, recentré sur le triptyque « 1 heure = 1 discipline = 1 classe à 35 élèves » ! Toutes les modalités de travail pédagogique innovantes rejoignent en cortège la liste des réformes ratées et le grand cimetière des progrès possibles (comme l’aménagement des rythmes scolaires ou la rénovation de la voie professionnelle).

La suppression en 2019 de 2 600 postes d’enseignants du 2nd degré (alors que nous manquons déjà de profs), et de 400 d’administratifs s’ajoute à cette politique éducative profondément méprisante et très éloignée des exigences de formation des citoyens de demain. C’est pourquoi, sur les principaux sujets de préoccupations de la période, nous proposons une série de journées de réflexion (pp. 2 et 3) ouvertes à tou·te·s.

Parce que l’Education Nationale, le Supérieur, l’enseignement agricole et la Recherche publique ne méritent pas d’être fossilisés, il faut – plus que jamais – porter et faire porter haut et fort les propositions du Sgen-CFDT, en particulier aux prochaines élections de décembre.

Notre journal de septembre : N°186