Le monde de l’éducation a jusqu’alors majoritairement résisté à la percée de l’extrême-droite de ces dernières décennies. En cette année d’élection présidentielle, nous avons toujours un rôle à jouer...
Toutes et tous ensemble, faisons front contre l’extrême-droite, ses intentions et ses idées, dans nos lieux de travail comme dans le débat public !
Nos valeurs, en tant que professionnel·le·s de l’éducation, sont à l’opposé de l’extrême-droite.
En effet, nous sommes :
POUR l’héritage des Lumières, la raison, les valeurs républicaines, la laïcité.
CONTRE l’obscurantisme, l’exaltation des préjugés et des divisions.
CONTRE le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme et toutes les discriminations.
CONTRE une école rétrograde, ségrégative et excluante.
L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école
Une école instrument de propagande pour une idéologie réactionnaire
• Un enseignement organisé autour d’un objectif politique passéiste et rétrograde : concourir « par tous moyens, chez ceux à qui il est destiné, à faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale » (proposition de Loi de M. Le Pen, février 2021).
• La mise sous surveillance des personnels et des pratiques pédagogiques : l’extrême-droite veut un « plan de contrôle des enseignements », qu’elle suspecte d’être « utilisés à des fins idéologiques » (Plan Le Pen pour les banlieues) ; « Nous chasserons des classes de nos enfants le pédagogisme, l’islamo gauchisme, et l’idéologie LGBT » (Discours de Zemmour, Villepinte, 5 décembre).
• Des programmes et des horaires réduisant la diversité des domaines d’étude et réorientés vers l’exaltation nationaliste : « réserver la moitié du temps d’enseignement au français » en primaire (programme de M. Le Pen, 2017), mise en place d’un « roman national » à visées identitaires au lieu d’un enseignement scientifique de l’Histoire (Programme du RN).
• Lecture révisionniste de l’histoire (« Pétain a sauvé des juifs français » pendant la guerre, E. Zemmour, CNews 2019).
Une école de l’exclusion
• Mesures antisociales, ciblant les populations défavorisées : fin de la gratuité des transports et de la cantine pour les familles pauvres, suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme.
• L’école selon Zemmour « ne doit plus chercher à toute force à être la plus inclusive possible, mais au contraire rétablir le culte du mérite et de l’effort. » ( Discours de Villepinte, 5 décembre 2021).
• La suspicion systématique contre les élèves d’origine étrangère ou issus de l’immigration allant jusqu’à la suppression de certains enseignements comme l’arabe (programme du RN).
• La mise en place d’une politique scolaire venant de la théorie xénophobe du « grand remplacement » (programme Zemmour).
• Un renforcement des mesures de discrimination systématique des familles étranger·e·s, et des expulsions de familles sans-papiers.
La casse du service public laïque et gratuit d’éducation
• Le renoncement à la démocratisation scolaire au profit d’une école ayant vocation à stigmatiser les victimes des inégalités sociales.
• La promotion du privé confessionnel, au détriment du service public :
« l’école privée a connu de grandes réussites (…) elle a constitué une alternative efficace au système public gangrené » ( Programme Zemmour).
• La promotion de la sélection au nom d’une « méritocratie » sans moyens qui favorise la symétrie des inégalités sociales et de la réussite scolaire, avec en particulier la fin du collège unique.
• Les menaces sur le droit syndical et la démocratie sociale, sur la liberté d’expression des personnels.
Contre ces projets, mobilisons-nous ! Dans l’unité syndicale, les organisations UNSA éducation, FSU, CGT Éduc’action, Sgen-CFDT, Sud éducation réaffirment leur opposition à l’extrême-droite et à ses idées, et appellent les personnels à débattre de ses effets sur leur lieu de travail, à travers des réunions syndicales communes, des prises de positions qui favoriseront l’engagement du plus grand nombre, la participation à une campagne de photographies (devant les établissements scolaires, avec des pancartes pour réaffirmer nos positions, et postées sur les réseaux sociaux).
En savoir plus, partager cette tribune intersyndicale, trouver des visuels sur les réseaux sociaux.