3° cru Classe Exceptionnelle : nombreuses questions en suspens

Après 3 années d'accès à la Classe Exceptionnelle, beaucoup de questions sans réponse : pratiques différentes selon les corps, perte presque généralisée de promotions, égalité professionnelle pas toujours respectée. Quant à l'accès à l'échelon spécial, l'attribution du barème n'est pas transparente.

Classe exceptionnelle : intentions d’origine bafouées

Comme nous l’exprimions déjà à la fin novembre 2017 dans le Premier bilan classe exceptionnelle : encore au milieu du gué, les principes de création de ce troisième grade qui privilégiaient la reconnaissance pour des fonctions occupées, sont en voie de se diluer.

En effet, face à la fois aux demandes d’autres organisations syndicales mais aussi au manque d’engagement de l’administration pour la mise en œuvre de ces principes actés dans l’accord PPCR, l’avancée dans la carrière prend de plus en plus d’importance. Pour le Sgen-CFDT, c’est d’abord le nombre d’années d’exercice de fonctions particulières qui doit être pris en compte. Malheureusement, les derniers changements dans la liste des fonctions reconnues pour pouvoir postuler au vivier 1 font plus de place aux problèmes techniques qu’au politique.

Pour le Sgen-CFDT Orléans-Tours, il y a trois enjeux forts :

la reconnaissance des fonctions, la valeur professionnelle et l’égalité professionnelle femmes / hommes

Nombre de promotions

La répartition par le ministère du nombre total de promotions entre vivier 1 et vivier 2 ne respecte pas cette année la proportion 80 % – 20 %. Le pourcentage de promotions pour le vivier 1 passe pour notre académie de 66,7 % chez les CPE à 78,6 % chez les Professeurs des Écoles. Ce n’est pas l’effectif de chacun des corps qui justifie de tels écarts en pourcentage.

État des viviers

Plusieurs éléments entrent en compte, pour le vivier 1 :

  • De nombreux dossiers déposés n’ont pas été validés, par exemple :
    50 chez les PsyEN ; 8 chez les CPE ; 48 chez les PLP ; 194 chez les Certifiés.
  • Des promotions perdues du fait d’un nombre de dossiers retenus inférieur au nombre de promotions :
    10 chez les PLP ; 71 chez les Certifiés contre aucune chez les CPE
  • Des viviers en risque d’épuisement pour les collègues du « 1er degré »
    13 sur les 14 chez les PsyEN ; 46 promotions proposées pour 97 candidatures chez les PE du Loiret

La liste des fonctions reconnues actuellement est plus adaptée aux carrières des PE qu’à celles du 2nd degré.

La situation des collègues du vivier 2 est toute autre :

  • Aucun espoir de voir s’épuiser le vivier 2 avec un très faible pourcentage de promus par rapport aux promouvables
    6,45 % chez les CPE ;
    5,88 % chez les PLP ;
    6,76 % chez les Certifiés
  • Les collègues du 1er degré (PE ou PsyEN) qui sont en fin de carrière ont gardé le droit à un départ en retraite à 57 ans. Les viviers 2 dans lesquels ils figurent ne se remplissent pas aussi vite :
    1 promotion pour 3 candidatures (toutes de la spécialité EDA) chez les PsyEN ;
    16 promotions pour 25 candidatures chez les PE du Loiret

Quelles perspectives de promotion en fin de carrière ?

Ne faut-il pas envisager de créer des échelons supplémentaires en Hors-classe pour donner des perspectives de promotion aux collègues les plus anciens ?

Quotas d’avis différents selon les corps

Le ministère a fixé les taux d’avis EXCELLENT à 20 % sur le vivier 1 pour tous les corps à gestion départementale ou académique.
Pour le vivier 2, le taux est de 5 % sur les corps du 2nd degré et de 20 % pour les PE.

Pourquoi une telle différence entre personnels 1er degré et 2nd degré ?

Quant aux taux d’avis TRÈS SATISFAISANT, c’est la Rectrice qui les fixe :

CERTIFIES

CPE

PE

PLP

PSYEN

Vivier 1

25 %

20 %

20 %

30 %

30 %

Vivier 2

30 %

30 %

20 %

30 %

35 %

Qu’est-ce qui justifie des taux si différents suivant les corps ?

Égalité professionnelle : des situations hétérogènes

Pour l’accès à la classe exceptionnelle :

La présence d’élu·es du Sgen-CFDT Orléans-Tours a une influence sur le respect des engagements ministériels au respect des proportions femmes / hommes. On voit les mauvais élèves dans le tableau ci-dessous. La volonté de l’administration et des organisations syndicales présentes dans ces formations restreintes est-elle vraiment de lutter contre des années de sous-évaluation des femmes qui ont entraîné des retards de carrière par rapport aux hommes ?

CERTIFIES

CPE

PE 45

PLP

PSYEN

Nb promotions

175

12

62

40

4

Taux femmes dans corps

64,68 %

75 %

85,28 %

51,02 %

84,78 %

Taux femmes parmi promus

62,86 %

8 /12

69,35 %

52,5 %

3 / 4

Des mauvais élèves chez les PE du Loiret et chez les Certifiés

Pour la promotion à l’échelon spécial de la Classe Exceptionnelle :

La faiblesse des effectifs concernés rend l’analyse difficile et les comparaisons d’une année à l’autre non significatives. Mais les retards de carrière des femmes ne peuvent que se retrouver renforcés au fur et à mesure des échelons.

CERTIFIES

CPE

PE 45

PLP

PSYEN

Nb promotions

34

2

9

7

1

Nb femmes promues

22

2

2

4

1