COVID-19 … Nous sommes au bord de la rupture !

Le Sgen-CFDT a déposé un préavis de grève qui concerne l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale de l’académie et adresse une lettre ouverte à madame la Rectrice.

La situation sanitaire que nous connaissons actuellement est très préoccupante et elle expose notre système éducatif à une désorganisation. Les collègues étaient déjà épuisés et fatigués par la situation qu’ils connaissaient avant les congés de fin d’année.

Pour cette rentrée, nous dénonçons une grave carence de notre employeur dans la gestion de la crise sanitaire.

La mise en danger et en tension de nos collègues est inacceptable et les risques psycho sociaux sont majorés aujourd’hui, en particulier chez nos collègues directrices et directeurs d’écoles, pour lesquels notre fédération a déjà déposé une alerte sociale. Nous avons évidemment les mêmes inquiétudes pour les personnels de direction.
La pression mise sur la réalisation des apprentissages, les évaluations et la préparation aux examens n’est pas compatible avec les absences causées par la crise sanitaire, que ce soit celles des élèves ou celles des personnels.

Depuis de longs mois, le Sgen-CFDT demande localement comme nationalement la mise en place de mesures de protection sur les lieux de travail mais notre Ministère préfère les plateaux télés à la réalité du terrain.

Ces mesures sont toujours très insuffisantes.

Nous avons consulté nos collègues pour être, comme le dit le ministre, au plus près des réalités du terrain ! Les retours sont sans appel.

Bas les masques !

75% des personnels nous ayant répondu n’utilisent pas les masques fournis par l’Education Nationale. Plus de la moitié d’entre eux ne les trouve pas assez protecteurs, 31% inconfortables en situation de classe. 83% achètent donc à leurs frais des masques chirurgicaux ou FFP2. Il n’est pas normal que les agent·es se protègent à leurs frais.

Le Sgen-CFDT Orléans-Tours demande la fourniture de masques chirurgicaux pour tous les personnels et FFP2 pour les plus exposés d’entre eux ainsi que celles et ceux qui souhaitent des équipements plus protecteurs. (Ou le défraiement intégral des agents sur la base d’un minimum de 2 masques par jour travaillé en présentiel).

De l’air !

50% des répondants peuvent faire un vrai courant d’air mais au prix d’une baisse rapide et importante des températures en cette période hivernale. 20% ne peuvent faire de courant d’air. 75% ne disposent d’aucun capteur, aucun répondant ne déclare en avoir. Quant aux purificateurs d’air, leur présence est exceptionnelle. 58% des salles ne disposent pas de système de ventilation (24% des collègues ne savent pas s’ils en ont).

Le Sgen-CFDT Orléans-Tours demande que le rectorat agisse d’abord dans les locaux qui relèvent directement de sa compétence, DSDEN, services déconcentrés, en fournissant des capteurs pour les lieux de restauration comme les lieux de travail et que l’Education Nationale seconde les collectivités territoriales et pallie leurs carences en matière de commandes et travaux pour l’aération.

La chaise vide !

54% des répondants nous disent avoir connu dans leur établissement des absences non remplacées (avant les congés de Noël). La plupart de nos circonscriptions affichent des taux négatifs voire très négatifs de remplacement dès cette première semaine de janvier.

Le Sgen-CFDT Orléans-Tours demande donc des informations sur la progressive mise en place de la dotation supplémentaire accordée par le Ministre en remplacement côté enseignement mais aussi sur la dotation en remplacement pour les personnels de vie scolaire, les administratifs des circonscriptions. Enfin,  Le Sgen-CFDT Orléans-Tours demande le retour et le renforcement des dispositifs transitoires qui avaient permis le recrutement de nouveaux contingents d’AED.

Télétravail

Le Sgen-CFDT Orléans-Tours demande l’application des 3 jours en télétravail pour TOUS les personnels des services déconcentrés (y compris CMS, circo, CIO) mais aussi pour les personnels
administratifs des EPLE, car cela est possible sur certaines missions, et/ou par roulement, avec mise à disposition des moyens adaptés pour pouvoir exercer leurs missions dans de bonnes conditions.

Et les risques psycho-sociaux ?

Les nombreux témoignages reçus ces derniers jours font état d’une fragilisation psychologique de beaucoup de nos collègues suite aux changements incessants, à la pression constante et au grand stress auquel la situation les expose.
La gestion catastrophique de cette rentrée dans des conditions largement prévisibles a mené à des situations chaotiques dans de nombreux établissements.

La doctrine de l’école ouverte « quoi qu’il en coûte » et le refus de se donner du temps pour organiser un retour dans des conditions sécurisantes pour les personnels comme pour les usagers crée de la confusion non seulement à l’école mais plus globalement dans la société.

Desserrer l’étau.
D’une façon générale nous demandons de desserrer l’étau sur les personnels. Nous pensons en particulier à celles et ceux qui assurent le suivi des cas contacts. Le nouveau protocole ne va pas alléger leur tâche.

Pour tenir, il faut prioriser les tâches.
Ainsi la pression certificative n’a pas baissé et c’est dans des conditions de travail extrêmement dégradées que les élèves, les enseignantes et enseignants préparent les épreuves, tant de mars que de juin, sans pouvoir assurer que la continuité pédagogique aura été suffisante.
Les évaluations ou la préparation de la prochaine rentrée scolaire ne sont pas les priorités du moment…
Les mesures prises doivent aussi tenir compte de la situation et des spécificités de chaque école, chaque collège, chaque lycée, chaque service.
Quand cela est rendu nécessaire des décisions de fermeture doivent pouvoir intervenir.

Voilà les raisons du préavis de grève !

En application de la loi du 19 octobre 1982 et du décret n° 2008-1246 du 1er décembre 2008, le syndicat Sgen-CFDT Orléans-Tours dépose un préavis de grève courant jusqu’au vendredi 4 février 2022.
Ce préavis de grève concerne l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale de l’académie.
Nous le déposons pour que les collègues puissent s’en saisir le cas échéant en fonction de la situation sur leur lieu de travail. Nous ne déposons pas ce préavis en vue d’ajouter de la désorganisation à la désorganisation, mais bien dans une optique de protection des personnels et des usagers, en ultime recours.