Après une première revalorisation, il est urgent d'ouvrir d'autres chantiers et le Sgen-CFDT porte la parole de tous les personnels.
Revalorisation (+3,5%), concrètement cela donne quoi ?
Le Sgen vous propose un simulateur pour calculer le montant de l’augmentation de votre rémunération brute qui prendra effet le 1er juillet mais sera versée sur votre fiche de paie d’Août avec un effet rétroactif.
La CFDT a exigé, et obtenu, que l’ensemble des éléments de rémunérations indexés sur la valeur du point soit également concernés, dont le complément de traitement indiciaire (49 points d’indice) instauré par le Ségur. L’augmentation de ces éléments de rémunérations seront a rajouter à l’augmentation de votre traitement brut.
Le simulateur du Sgen-CFDT, cliquez ici !
Déclaration liminaire lue en ouverture du Comité Ministériel, sur la situation des personnels et notamment le pouvoir d’achat de tous les agents.
Focus sur le pouvoir d’achat : le point d’indice
Le ministre de la fonction publique a annoncé il y a quelques jours une revalorisation de 3,5% du point d’indice. La mesure était très attendue ; elle était un premier pas nécessaire, qui ne permet bien sûr pas de solder des années d’érosion de nos pouvoirs d’achat, ni même de compenser l’inflation annoncée pour les prochains mois ; mais indispensable pour que le Sgen-CFDT puisse entrer dans les discussions sur les prochaines étapes.
Il faudra d’abord que cette revalorisation annoncée soit réelle ; et par conséquent que nos établissements reçoivent d’urgence les moyens de l’appliquer sans mettre en danger leur situation financière, de manière immédiate ou à plus longue échéance. Il faudra l’appliquer à tous : rappelons que, lors de la conférence salariale, le ministre s’est engagé solennellement à ce que cette revalorisation de 3,5% soit appliquée aussi aux contractuels dont la rémunération est libellée en euros et non en points.
Rémunérations : indices et indemnités à revoir
C’est ensuite tout le chantier des rémunérations qu’il faudra ouvrir, sur l’indiciaire comme sur l’indemnitaire.
Pied de grilles à augmenter pour arrêter la dégradation du pouvoir d’achat
Sur la partie indiciaire, il est patent que de nombreux pieds de grilles sont sans rapport avec le marché du travail, voire même, en catégorie B et C, avec les salaires minimums légaux. Pour ces personnels, ainsi que pour les agents contractuels d’un niveau équivalent, et notamment les PO des CROUS, il serait inique de se contenter d’une garantie individuelle du SMIC qui dès la prochaine augmentation de celui-ci bloquerait toute progression de leur rémunération pour de longues années. Enfin, pour toutes les catégories, on a trop souvent joué des mesures de reconstruction de carrière pour éviter d’avoir à amender les grilles, créant ainsi des échelons fantômes, sous-payés mais vides : cela nuit sans avantage financier à l’attractivité des métiers et crée d’importants retards de rémunération, dans l’attente des reconstructions de carrière, pour les nouveaux recrutés.
L’IFSE
L’application de RIFSEEP est loin des indemnités servies dans le reste de la fonction publique ! Il faut donc au plus vite rouvrir le dossier de la revalorisation de l’IFSE pour les personnels BIATSS et ITA, avec un relèvement marqué des planchers afin que ces revalorisations soient d’application directe dans les établissements ; en finir par contre avec les revalorisations financées filières par filières voire corps par corps : ce n’est pas ainsi que le Sgen-CFDT a négocié la mise en place de l’IFSE dans nos établissements et les tâtonnements de ces deux dernières années ont mis à mal le dialogue social dans les établissements.
Il y a urgence : la presse s’en est fait l’écho, dans de nombreuses régions, les recrutements se tarissent pour ces catégories de personnel, et l’absence d’une véritable garantie indemnitaire individuelle ne permet plus de pourvoir ces postes par la mobilité, depuis d’autres départements ministériels ou d’autres versants de la fonction publique.
RIPEC
Pour les enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs, l’inflation grignote déjà la trajectoire que nous avions prévue pour le RIPEC, et notamment pour sa composante C1. Si l’on veut qu’elle porte ses fruits en matière d’attractivité, il faut dès maintenant la rajuster. Et il faut, de toute urgence, l’appliquer à tous : pour les enseignants des premier et second degrés affectés dans le supérieur, la divergence de perspectives indemnitaires a été vécue comme un affront à la dignité professionnelle. Nous demandons donc de toute urgence l’adhésion de ces personnels au RIPEC. Rien ne s’y oppose : la politique indemnitaire est bel et bien du ressort de l’employeur, pas du ministère gestionnaire. Tenons également les promesses de la LPR en matière de dotation des nouveaux recrutés : faute d’un cadre réglementaire clair, l’attribution de ces dotations peine aujourd’hui à parvenir à leurs bénéficiaires supposés.
Contrats doctoraux
Enfin, comme le CNESER l’a voté de manière unanime, il est urgent de revaloriser tous les contrats doctoraux, et pas seulement les contrats nouvellement signés, il est urgent également de réévaluer massivement le taux de rémunération de l’heure complémentaire d’enseignement, en compensant bien sûr cette réévaluation pour les établissements, non seulement pour mettre un frein à l’érosion du pouvoir d’achat des collègues, titulaires, contractuels ou vacataires, mais aussi pour amorcer la désintoxication de nos établissements à ces heures complémentaires qui pèsent sur la qualité de l’enseignement comme sur le potentiel de recherche.
Faut-il le dire, ces chantiers ne sont qu’une petite partie du travail de rattrapage du sous-financement de notre système d’enseignement supérieur et de recherche, auquel notre ministre a déclaré vouloir s’attaquer. Dans le contexte économique actuel, c’est toutefois une urgence que nous vous demandons de traiter sans attendre.