Université d’Orléans : les informaticiens en surchauffe !

Lettre ouverte adressée à la direction par les informaticiens de l’Université d’Orléans réunis en assemblée générale le jeudi 4 juillet 2019

Nous nous désolons de la qualité des services que nous vous rendons

Ne détruisez pas notre capacité à faire mieux…

Depuis plusieurs années, nous nous battons contre la dégradation de votre environnement numérique :

  • La salle hébergeant vos principales ressources informatiques est sans système d’extinction incendie depuis 8 mois.
  • Nous avons dû attendre 2019 pour remplacer 50% de nos bornes wi-fi âgées de plus de 14 ans.
  • Nous ne parvenons plus à attribuer de nouveaux numéros de téléphone. Notre infrastructure n’est plus suivie par le fabriquant depuis 2014.
  • Nous sommes dans l’incapacité de fournir un support de stockage en ligne sécurisé. Cela contraint nos chercheurs à utiliser des solutions externes qui mettent en danger la confidentialité des données.
  • Certains services ne bénéficient plus d’un support informatique efficace et doivent se contenter d’un demi-poste ou de bénévolat.
  • Nous ne parvenons plus à répondre à vos sollicitations. Nous comptabilisons à ce jour plus de 600 demandes d’assistance non résolues.
  • Nous sommes dans l’impossibilité de mettre en œuvre les règlements de sécurité informatique et de protection des données.
  • Nous n’avons pas la capacité de vous fournir de nouveaux services ergonomiques, performants et répondant à vos besoins.

Certaines de vos applications seront bientôt plus vieilles que nos étudiants.

Ces exemples, symptomatiques d’une mauvaise gestion globale, conjugués à l’absence de reconnaissance professionnelle et aux promesses non tenues, ont provoqué dans nos équipes 4 changements de direction et 12 départs en 3 ans.

Dans un contexte de gel des postes, la direction nous répond que l’établissement dispose de suffisamment de ressources. Cette information est à interpréter au regard de la désorganisation qui caractérise notre Université. Nous devons gérer 3 fois plus de matériel que l’Université de Tours pour un service rendu équivalent.

Les tractations qui entourent la répartition des moyens humains et financiers nous semblent bien éloignées de vos impératifs de fonctionnement.

L’Université d’Orléans affiche de grandes ambitions, tant dans ses projets inscrits au budget que dans son actualité récente : déménagement de la faculté de droit, économie et gestion en centre ville, intégration d’une 11e composante (IRFMK), participation à la mise en place du datacenter régional, déploiement du télétravail…

En dépit de l’importance de ces projets à venir et en dépit d’une connaissance de la situation déjà critique, la Gouvernance envisage, dans le cadre de la réforme indemnitaire (RIFSEEP), de sanctionner l’évolution de carrière des équipes informatiques et de diminuer notre rémunération, selon les cas, de 230 € à 280 € par mois.

Cette situation, non sans conséquences sur la réalisation de nos missions de service public, est d’autant plus grave qu’elle se répercute au final sur nos étudiants.

Nous demandons à notre direction de ne pas aggraver la situation en provoquant la fuite des compétences et des connaissances.

Nous demandons à notre direction de ne pas compromettre la qualité de nos recrutements avec une politique salariale au rabais.

Nous demandons à notre direction de se rappeler à quel point le numérique est capital dans notre monde actuel.