Mises en garde

Editorial du journal du Sgen-CFDT Orléans-Tours, juin 2017

Pour l’Education nationale, l’Enseignement Agricole Public, le Supérieur et la Recherche publique, ainsi que pour la Jeunesse et les Sports, le Sgen-CFDT attendait les actes du nouveau gouvernement en matière éducative et pédagogique. Or les premiers signaux sont inquiétants (lire p.2).

Notre fédération a clairement averti qu’il serait néfaste d’abandonner la loi de Refondation de l’Ecole et les chantiers engagés, de supprimer notamment le dispositif « Plus de Maîtres Que De Classes » (dont l’efficacité est avérée), la réforme du collège et les projets éducatifs territoriaux mis en œuvre dans le cadre de la réforme des rythmes, sans parler de tous les autres dossiers sur lesquels des réformes restent nécessaires : l’évolution du bac, la formation des enseignants, l’autonomie des établissements, la création d’un statut d’établissement public du 1er degré.

Naturellement, comme l’a rappelé la CFDT dans sa mise en garde contre toute tentative de passage en force et de gouvernement par ordonnances…

rien ne pourra se faire sans dialogue social.

Aussitôt le Président, le Premier Ministre et la Ministre du Travail se sont voulus rassurants. Comme quoi l’avis de la CFDT a du poids, et ce n’est pas rien qu’elle soit devenue la première organisation syndicale dans le privé !

Notre fédération est prête à s’engager pour favoriser la démocratisation de la réussite des élèves et des étudiant·e·s et pour améliorer les conditions de travail des personnels. Fondamentalement, le Sgen-CFDT s’est déjà exprimé sur les dossiers prioritaires pendant la campagne et après l’élection du Président de la République et demande que les dispositifs engagés ne soient pas remis en cause.

Mais pour ce qui nous concerne dans l’Education Nationale, si nous n’avons pas l’habitude de faire des procès d’intention, nous avons comme un doute : notre 33ème ministre, Jean-Michel Blanquer, ancien Recteur, répondra-t-il positivement à la lettre commune que le Sgen-CFDT, la CFDT-FEP, la FCPE, l’Unsa-Éducation et plusieurs associations partenaires de l’école ont envoyée le 17 mai au Président de la République? Aura-t-il la même vision de ce que doit être « une politique ambitieuse pour l’Éducation » ? Rien n’est moins sûr à voir ses premières décisions sur les rythmes scolaires et la réforme du Collège !

Nous marchons déjà vers de fortes déceptions…

Michel de Peyret