Les conditions faites au travail des agents ne peuvent attendre

Dés le début du moi de juillet, le Sgen-CFDT est intervenu sur les conditions de travail et la préparation de la rentrée ....(Comité technique ministériel du 6 juillet 2022 : déclaration liminaire du Sgen-CFDT)

logo Sgen-CFDT CTMEN


Au terme d’une année scolaire encore pas comme les autres, il est nécessaire de rappeler ici combien les personnels de l’Éducation Nationale se sont engagés dans leur travail pour s’adapter à la situation sanitaire évolutive et accompagner les élèves dans leur progression. La fatigue est grande et le besoin de reconnaissance immense.

Intensification du travail dans les services déconcentrés.

En cette fin de période d’examens, nous pensons particulièrement aux personnels des services spécifiques comme les DEC, le SIEC, les DSI et de Cyclades qui ont œuvré et permis que les bacheliers accèdent à leurs résultats.
Invisibles pour beaucoup, ils sont pourtant au cœur du service public d’éducation.
Depuis de nombreux mois, nous alertons sur l’intensification du travail dans les services déconcentrés.

Il est urgent de reprendre les négociations sur le télétravail

La négociation sur le télétravail a été suspendue par le calendrier électoral. Ainsi en l’absence de cadre  ministériel, des académies écrivent leur propre charte télétravail parfois en défaveur des personnels, ce qui n’est pas acceptable. Il est donc urgent de reprendre les discussions. Il faut prolonger les travaux pour améliorer les conditions d’exercice des personnels des services déconcentrés et de l’administration centrale.

Les fonctions dites support sont indispensable à la bonne marche de l’ensemble du système d’éducation et de formation.

Baccalauréat : diplôme barrière ou diplôme passeport ?

S’agissant du baccalauréat, les commentaires sur le taux d’échec en font oublier que l’objectif de la réforme du bac devait faire de celui-ci un diplôme passeport pour l’enseignement supérieur. Mesurer sa valeur selon son taux d’échec, c’est continuer à en faire un diplôme barrière.
L’échec de la réforme se confirme ; elle doit donc être reprise : pour redonner du sens au travail des personnels, pour mieux accompagner les élèves dans leurs apprentissages et dans leur parcours de formation

Crise du recrutement et parcours professionnel des contractuels

A la veille des congés d’été, nous savons que des élèves ne bénéficieront pas de toutes les heures d’enseignement qui leur sont dues parce qu’il sera difficile d’affecter un enseignant dès la rentrée, difficile d’assurer des remplacements même longs tout au long de l’année..

La mise en place des cellules académiques de manière systématique et le prolongement du contrat des enseignants contractuels jusqu’au 31 août témoignent d’une meilleure prise en compte de cet enjeu par rapport à l’an dernier. Cela devrait certes permettre de ne pas laisser partir des personnels dont l’École a besoin, mais cela ne répond pas au défi structurel d’attirer dans les métiers de conditions de travaill’enseignement et de l’éducation..

En effet, si la prolongation de ces contrats peut être un premier pas vers une carrière, cette disposition n’est pas suffisante pour réamorcer le recrutement nécessaire à la bonne marche du service public d’enseignement.

De plus, pour le Sgen-CFDT, l’emploi des contractuels doit faire l’objet d’un accompagnement qui permette la construction d’un véritable parcours professionnel ponctué de temps de formation réguliers et d’entretiens professionnels annuels et pouvant déboucher sur une titularisation sous certaines conditions.

Le Sgen-CFDT revendique la titularisation sans concours pour les agents contractuels sous condition de durée d’exercice, d’évaluation et de formation..

Pour nous, le principe de parcours professionnel devrait s’appliquer à tous les contractuels de notre ministère, y compris lorsqu’il n’est pas possible de les titulariser pour le moment.
Nous pensons notamment aux AESH pour lesquels nous revendiquons la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B et aux AED pour qu’ils et elles puissent évoluer professionnellement au sein de la Fonction Publique. Ce pourrait être une réponse à la pénurie de personnels dans certains métiers.

L’accompagnement des parcours avec une formation suffisante et des entretiens réguliers est constitutif de l’attractivité des métiers et du sens donné à son travail. C’est aussi le moyen de construire le chemin vers la titularisation et donc la déprécarisation des emplois dans notre ministère.

La meilleure attractivité dans les différents métiers qui font le système éducatif au quotidien dans toutes les filières repose sur la rémunération qui doit être améliorée significativement (et il y a encore beaucoup à faire sur ce volet), et sur les conditions de travail.

Conditions d’entrée dans le métier

Les conditions de travail en début de carrière, de meilleures conditions d’entrée dans le métier qui devraient être plus progressives sont indispensables.
De ce point de vue, la dernière étape de la réforme de la formation initiale des enseignants, avec l’organisation des conditions de stage et les réalités des affectations constituent un raté, et un risque accru de mettre en difficulté les collègues entrant dans le métier.
Nous avons dénoncé le stage à temps plein pour tous les lauréats du master MEEF, y compris pour les étudiant.e.s qui auront effectué des stages d’observation et de pratique accompagnée, l’insuffisance globalement du temps de formation pendant l’année de stage.
Pour des stagiaires, dont le nombre est impossible à apprécier aujourd’hui, à ces difficultés vont s’ajouter celles des conditions d’affectation.
Dans certaines académies, les professeur.e.s des écoles stagiaires sont affecté.e.s dans plusieurs écoles, même pour des stages à mi-temps.
Dans d’autres, les lieux de formation et de stage sont très éloignés. C’est ainsi qu’on prépare pour de nouveaux collègues des conditions d’exercice qui rendent difficiles l’entrée dans le métier en termes de temps de travail, de dispersion entre plusieurs équipes et sans doute plusieurs niveaux de classe, avec des frais de déplacement qui grèvent d’autant le pouvoir d’achat.
A la clé, le risque est grand que ces collègues s’épuisent, soient en difficulté au moment de leur titularisation, renoncent ou démissionnent.

Personne n’a à y gagner, ni nos collègues, ni le système éducatif.

La question des conditions faites au travail des agents ne peut attendre.